de Werner Schwab
Compagnie Faut Plancher
Mise en scène de Bea Gerzsenyi
Je suis bien emm… j’attendais Marie-Carmen pour écrire sur Les Présidentes. Elle l’avait dit, elle l’avait promis. Pendant qu’on égorgeait un porc sur le plateau, je me disais chouette je pourrai me rétablir demain, histoire d’aller voir Neva et la veuve de Tchekhov l’esprit serein. Encore que là aussi, ce ne fut pas de tout repos puisque le sang des manifestants coulait dans les rues de Saint-Pétersbourg. Mais c’était dehors, pas sous mes yeux. De sorte que je n’ai pas eu besoin de fermer les yeux, comme pour le cochon dont les deux folles fouillaient les entrailles.
Or, depuis jeudi soir rien ! Rien dans l’ordinateur, pas la moindre trace d’une phrase de Marie-Carmen. Rien le vendredi, rien le samedi. Evaporée, évanouie, disparue, dissoute, Marie-Carmen. Où ? Je redoute le pire. Et si c’était au fond d’une cuvette de WC ? Impossible de faire appel à la petite Marie. Vous savez bien ce qui lui est arrivé… Et là encore, aurait-elle eu la force de sortir une femme du goulot de la cuvette ? Une bouteille de bière, c’est déjà un effort incroyable, une boite de goulash c’est encore possible si l’on prend garde à ne pas se taillader au fer du récipient. Mais une femme ! La tirer comment ? Par où ? Sans espoir !