Depuis toujours, les êtres humains ont pris un malin plaisir à couvrir la planète de pyramides. La gloire de leurs princes leur sert de prétexte pour ériger ces énormes édifices, tendus vers les nuages, aux angles tracés par les trouées de lumières célestes des jours d’orage. Elles sont autant de défis aux secrets des dieux. N’ont-elles pas chacune leurs précieux mystères, leurs énigmes gardées jalousement dans le silence des pierres ? Elles portent sur leurs flancs et sous le poids écrasant de leurs bases, le souvenir de leurs millions de victimes. Le vent, la pluie, y ont lavé le sang. La tour de Babel a enterré l’humanité sous l’incommunicabilité des langues humaines. Mais la pire des pyramides, la plus épouvantable, c’est la pyramide du silence.