Nos histoires nous identifient semblables et uniques, identiques et différents, comme des poissons dans l’océan indifférent des histoires des autres. D’abord, on procède du désir des parents, un flux fantasmatique et émotionnel qui les mêle dans l’apothéose d’un tourbillon de vie. Le fœtus léger se développe au chaud du ventre de maman, par douces étapes, inscrites dans la partition génétique de ses 46 chromosomes. Y sont enregistrés les plans de mille cathédrales humaines. Au bout du voyage, une seule sera construite. S’y ajoutent les mémoires secrètes des trois générations précédentes grâce aux marqueurs épigénétiques. Mais la société dirige le destin du petit fœtus dans son bain de miel saumâtre par son influence sur la maman et le papa (s’il est là).