Il y a eu des échéances électorales. La vie civique n’était alors que débats de journalistes et d’hommes politiques avisés. On y retrouvait toute la palette de l’art rhétorique, de la conversation de salon au duel tauromachique de l’arène du second tour. Puis il y a eu les manifestations de masse avec des gens dans la rue, des cris et des slogans hurlés dans la haine partagée. Dans un brouillard lacrymal irritant, des gens jaune fluo se faisaient cibles de prédilection pour les viseurs des policiers. Puis il y a eu le « Grand Débat » avec son lot de têtes blanches, de tables et de tréteaux, mobilisant les derniers croyants dans la magie de l’agora et dans la puissance de la palabre. Puis il y a eu les grands discours présidentiels, les conférences de presse, les promesses de communications et la communication des promesses. Puis il y a eu les vacances. Et puis, ça recommence. Pour la rentrée on prévoit des débats sur la retraite, sur les salaires et sur les impôts.