Posted by Olivier Manceron on 24 Oct 2020 in Tribunes Libres
J’étais aujourd’hui sur la place de mon village, battu par le vent, figé dans la gravité du carillon régulier des cloches du clocher. Elles sonnaient midi à la volée, sans vergogne, sans rien savoir de l’indignation de la petite foule à leurs pieds. Elles rappelaient aux gens l’inexorable temps qui passe, lourdement, dans la course puissante des nuées que l’automne poussait par-dessus les toits. Arrivant par bribes dans les tourbillons du vent, les discours étaient émouvants et doux pour nos âmes blessées. Les enfants du village ont écrit LIBERTÉ partout, sur les maisons, sur les nuages, sur les sourires sous les masques et dans les larmes au cœur que chaque silence retenait.