Un printemps sans théâtre, sans Festival Théâtral à Coye-la-Forêt, cela ne s’était pas vu depuis… depuis… bientôt quarante ans… 1982 ! Le festival annoncé rendait les hivers moins gris et dans l’agenda de la nouvelle année on s’empressait d’en noter les dates pour être sûr qu’on serait bien là à Coye-la-Forêt au mois de mai.
L’ordre des choses fut bouleversé, et il ne fallut pas moins qu’une pandémie pour vider le mois de mai de son habituelle coloration. Toutes les festivités du printemps furent annulées, brocante, fête de la musique, feux de la Saint-Jean…
Mais, ô surprise, le festival résista – le théâtre est décidément une résistance. Et sur l’affiche on vit bientôt paraître le mot « reporté en septembre », et non le fatidique « annulé » qui sévissait ailleurs. La fête du théâtre serait donc pour l’automne. Rien n’était perdu !
Pour tout savoir sur ce petit miracle, la rédaction a rencontré Jean-François Gabillet, président de l’association du Festival Théâtral.
« Le ciel est bleu, la mer est verte, laisse un peu la fenêtre ouverte », mais si tu peux, reste en alerte. Il suffira d’une crise et les vieux patriarches reprendront les commandes de notre société, abandonnée un instant à leurs dévoués démagogues et à leurs médiatiques « mensongologues ». Ils sauront à leur guise fermer les bouches insoumises. Savez-vous qu’on obtient beaucoup d’un peuple, surtout si on le méprise ? Reste en alerte ! « Le ciel est bleu, la mer est verte ». Écoute le vent dans les haubans. Écoute les cris des goélands. Laisse la chaleur délier tes muscles trop serrés. Oublie ce que ta vie a de pesant et d’infini.
Nous serons triste en Juin cette année. Nous resterons masqué.es. Il n’y aura pas d’odeur de frites ni de reflets de guirlandes dans les verres. Nos oreilles ne se blesseront pas aux désaccords des guitares et aux larsens de fin de soirée. Les belles ne nous joueront pas ces balades d’été qui font vibrer leurs violons et briller leurs yeux d’envies de danser. Ils ne souffleront pas en gonflant leurs joues dans des hélicons improbables, ni ne battront leur colère d’être noir sur la peau de chèvre blanche de leurs tam-tams bombés. Elles ne balanceront pas leurs robes de couleur en remontant vers le crépuscule du bout de la ruelle. Ils ne rentreront pas le long du caniveau, en chantant pour tromper leur ivresse. La musique ne fera pas la fête. Comme une odeur de deuil se mêlera à celles des fleurs. Quelques enfants amoureux tenteront d’occuper la fin d’un jour sans fin, en marchant dans la nuit se tenant par la main. Et nous resterons masqué.es.
Quelques petits nuages abandonnés dans le soir doré évoquent des masques oubliés par le soleil sur les pavés bleus du ciel. Les roses des jardins n’attendent plus que les quelques bourdons et les rares abeilles survivantes des épandages toxiques. « Mignonne, allons voir si la rose… » Elle s’appelait Cassandre et n’avait que 16 ans. Ronsard était déjà un jeune clerc de 21 ans. Le mariage fut impossible, mais la rose avait quand même perdu sa robe pourprée et dessus la place ses beautés laissé choir. Les roses de ma Picardie me parlent de richesse, de pouvoir et de beauté. Les premières campanules baissent la clochette devant la splendeur des pétales des reines des jardins clos. Le village a pris goût au confinement des fleurs et des oiseaux. Le soleil ajoute aux gens lunettes noires et chapeaux.
Je suis d'la mauvaise herbe,
Braves gens, braves gens,
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbe...
(Georges Brassens)
Depuis que vous avez décidé de bâtir vos cités, vos villes, vos villages,
vos allées bien tracées, vos rues perpendiculaires, vos lignes droites, vos parallèle... je m'efface.
Mais tout cela je m'en moque, bien avant vous j'étais là... et bien après vous je serai encore là.
Fut un temps où vous n'étiez pas... mais moi si, les reptiles faisaient leurs chemins parmi moi et après, vos ancêtres...
puis vous êtes apparu,
et alors tout a changé.
Je suis devenue indésirable, envahissante, adventice, nuisible...
Mais malgré vous, je reviens, tous les ans, génération après génération, les parents de vos parents de vos parents me connaissaient, je suis à vos côtés depuis que vous foulez cette Terre, mes bienfaits vous ont sauvé la vie, guéris, réparés, tués parfois, depuis la nuit des temps vous m'utilisez.
Au sein de notre société existent de nombreux secteurs économiques obéissant, chacun, aux lois qui lui sont propres : secteurs marchand, associatif, coopératif, fonction publique, partenariat public-privé, petites et moyennes entreprises, secteur uberisé, auto-entreprises, professions libérales, etc. Les modèles sont multiples, chacun étant régi par une réglementation particulière. Le système marchand, dans un modèle d'économie libérale, obéit à un certain nombre de préceptes tels que "la concurrence libre et non faussée", "la loi de l'offre et la demande", ainsi que la réalisation de profits par des acteurs privés.
Nous avons à Coye-la-Forêt un très bel exemple d'économie entièrement associative, circulaire et solidaire avec le vestiaire de Sofie. Nous avons les services communaux et toutes sortes d'associations qui œuvrent dans des domaines très divers, créant de la richesse. Et puis il y a l'économie marchande : ce sont les commerces.
Sylvain Chevillard a grandi à Coye-la-Forêt. Aujourd'hui chercheur en mathématiques à l'INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) à Sophia-Antipolis, il ne cache pas que la climatologie ne fait pas partie de son domaine de recherche, mais en tant que citoyen il s'est penché sur ce sujet qui nous concerne tous et il l'a fait avec le sérieux et la rigueur qui caractérisent un esprit scientifique. Le 25 avril, il devait donner une conférence au centre culturel sur le thème du réchauffement climatique, qui bien évidemment a été annulée dans l'immédiat. En attendant de pouvoir fixer une nouvelle date, il nous transmet une lettre rappelant l'importance vitale du sujet et fait le parallèle avec la pandémie actuelle.
Le centre culturel de Coye-la-Forêt devait accueillir ce week-end une conférence, organisée par la Sylve, que je devais donner sur le thème du réchauffement climatique. L'actualité rend la chose impossible, mais bien entendu, nous trouverons une autre date pour que je vienne vous y exposer l'urgence à prendre conscience du drame qui se joue et la radicalité des décisions nécessaires pour l'éviter, ainsi que l'impérieuse nécessité, pour tout un chacun, d'agir à son échelon.
Y a-t-il des morts utiles ? La question doit paraître futile à celle ou à celui qui meurt. On meurt, un point c’est tout, juste parce qu’on a vécu. Mais quelque fois, on aimerait bien qu’elles puissent servir à quelque chose. La planète entière souffre et pleure ses mortes et ses morts, sans sépulture. Tous les pays du monde n’ont guère trouvé mieux que d’agrandir leurs fosses communes. C’est du chacun chez soi, chacun pour soi, mais pour tous, l’espoir que ça ne recommencera pas. Alors que les lendemains chantent, à tue-tête, à plein poumons ! Le Covid-19 n’est qu’un coup de semonce. La folie guide le monde. Nos dirigeants promettent, certifient, s’engagent, jurent leurs grands dieux en haranguant les foules par visio-propagande. « Courage, le monde va changer ! Nos soignantes ne seront pas mortes pour rien. »
Je me réjouis de ce printemps qui n'a que faire de nos peurs, du silence des rues
et des forêts laissées aux oiseaux.
Je me réjouis de cette guerre qui n'en est pas, une guerre sans bombes, sans estropiés
et sans enfants qui hurlent.
Je me réjouis de vivre à l'heure du portable et qu'à défaut des gestes, il y ait des mots
pour dire la tendresse.
Je me réjouis des témoignages de solidarité, de ceux qui ont appris que donner
est plus précieux que recevoir.
Je me réjouis d'avoir la patience d'attendre et le réconfort d'espérer.
Je me réjouis de savoir que je suis en vie.
6ème JOUR : s’il n’y avait pas eu cette épidémie, ce dimanche 22 mars aurait dû être celui du second tour des élections municipales.
A Coye, les résultats du premier tour étant définitifs, l’installation du nouveau conseil municipal et l’élection du maire étaient prévues pour ce samedi 21. Situation particulière oblige, la séance devait exceptionnellement se tenir à huis-clos et dans la salle 2 du Centre Culturel pour permettre le respect des distances de précaution entre participants. Le Premier Ministre a finalement indiqué jeudi que ces formalités étaient repoussées et que le mandat des conseils municipaux sortants était prolongé jusqu’à la mi-mai au moins.
Vous connaissez la Saint-Patrick qui met les Irlandais dans tous leurs états le 17 mars, qui les habille en vert pour les faire chanter et danser, et qui vide les fûts de Guinness. Même liesse à Paris où les Irlandais loin du Connemara ou de Dublin trouvent depuis des années dans les bars parisiens des lieux tout aussi propices que les pubs pour y célébrer la fête de leur saint patron.
A Coye-la-forêt, depuis trois ans, c'est au Régent que se déroulait la fête irlandaise. Même s'il n'y avait aucun Irlandais à Coye. Une occasion de faire la fête comme une autre. Permission de minuit. Musique, ripailles, chansons, rires qui crèvent le plafond, tapes dans le dos, voix qui tonitruent.
Supermarché - Médecins
4ème JOUR : Il paraît qu’aujourd’hui commence le printemps. C’est vrai, quelque chose dans l’air a changé, mais pas vraiment au niveau de la météo. Le temps aura été plutôt maussade une grande partie de la journée.
« 1ère sortie »
Il y a quelque chose qui n’est pas normal. Est-ce parce que j’ai vu à la télévision des images de villes aux rues désertées que je ne m’étonne pas de trouver les routes si peu fréquentées en allant faire des courses ? C’est ma première sortie depuis dimanche, c’est-à-dire depuis avant le début du confinement, car il faut que j’aille au ravitaillement. Ce à quoi je ne m’attendais pas, peut-être parce que je n’y avais pas réfléchi, c’était à trouver une file de gens qui patientent chacun derrière son chariot devant l’unique porte ouverte du supermarché, que l’on n’est autorisé à franchir que par petits groupes, quand d’autres clients sont sortis. Une fois à l’intérieur, des rayons sont vides… Mais ce qui me marque le plus, c’est l’atmosphère tendue. Pas de sourires, hormis celui de la caissière, des visages fermés, des clients disciplinés et assez pressés. Oui, vraiment, on sent que quelque chose n’est pas normal.
… ou à quoi je pense ces jours-ci en me lavant les dents.
JOUR 1 (mardi 17 mars 2020 – début du confinement à midi) : RAS, si ce n’est quelques rayons bêtement vidés dans les supermarchés – chacun prend ses marques et mesure peu à peu l’impact des consignes, pas encore très bien appliquées par tous, sur la vie quotidienne. Une certaine solidarité s’organise. On ignore combien de temps ça va durer…
Le feu a pris à la planète. La folie humaine confine au désespoir. La mort frappe aux portes et monte les escaliers. L’Un a peur de l’Autre. Celle-là devant celle-ci s’enfuit. La peste coronale nous attaque au profond de notre « précieux », notre humanité. Nous qui aimons par-dessus tout, les relations, les bisous, les contacts, les caresses, les rapports, les embrassades, les câlins, les accolades, les liens, les baise-mains, les tapes amicales et les franches poignées de main, nous voilà frustrés à mort… enfin dans l’essentiel de nos vies.
Le perturbateur
Le 15 mars, un dimanche d’élections dans une ambiance inhabituelle et anxiogène.
L’épidémie du coronavirus Covid-19, dont maintenant vous connaissez tous l’histoire, a débuté en décembre 2019 à Wuhan en Chine et prend dans les mois qui suivent une envergure mondiale. Le premier cas en France a été signalé dans l’Oise, à la fin du mois de février. Des mesures ont été prises progressivement par le gouvernement pour freiner la contagion, d’abord dans certaines communes de l’Oise et du Haut-Rhin, l’interdiction de rassemblements et la fermeture d’écoles, collèges et lycées. Puis le 9 mars, la fermeture de toutes les écoles dans ces deux départements.
Notre village, au cœur de la forêt a un patrimoine environnemental exceptionnel qu’il nous appartient de préserver, car nous l’aimons, car il nous protège.
Nous souhaitons que chacun, quels que soient son origine et son statut social, y soit accueilli et puisse y vivre de manière sereine.
La campagne électorale est maintenant terminée, dimanche nous allons voter pour le 1e tour des élections municipales. Dès le 15 mars, votre voix compte et sera déterminante.
Faites en sorte que notre équipe soit la mieux placée pour lancer une nouvelle dynamique pour Coye-la-forêt.
Dès le 1e tour votez pour nous.
Comme l’ensemble de la population française, les Coyens souhaitent être informés et veulent être associés aux projets qui ont, ou auront, une incidence sur leur vie quotidienne actuelle et future.
Afin de faciliter l’organisation de manifestations d’urgence ou non programmées, La Lettre de Coye, support d’information lu par la plupart des habitants de notre commune, paraîtra à nouveau tous les mois. Elle gagnera ainsi en lisibilité pour rester l’auxiliaire indispensable de la communication des associations.
Le commerce
Certes, l’offre commerciale à Coye s’est élargie. De nouveaux commerces se sont ouverts et différents changements d'exploitants ont été opérés.
Mais disposer de commerces est une chose ; il faut aussi rendre possible le développement de leurs activités. Modifions nos habitudes — quand le budget le permet — et profitons de la proximité des boutiques pour limiter nos déplacements vers d’autres communes, les émissions de gaz à effet de serre en seront réduites et les rues du village plus animées.
Nous souhaitons réactiver le projet de la crèche inter-communale à la gare.
Nous multiplierons les événements « petite enfance » proposés par la médiathèque. Ces animations diversifiées de lecture et contes adaptés aux tout-petits en utilisant des supports variés ( raconte-tapis, kamishibaï, marionnettes,…), réuniront parents et jeunes enfants et seront encadrées par des professionnels.
Chacun en est bien conscient : les associations sont un maillon essentiel de la vie locale. Elles créent du lien social, parfois des emplois, et par les activités qu’elles proposent mettent le sport, la culture, la connaissance et les loisirs à la portée du plus grand nombre. Mais ces mêmes associations sont souvent confrontées à bien des difficultés : complexité du fonctionnement administratif à assurer et des démarches pour demander des subventions, tâches de gestion chronophages, manque de bénévoles suffisamment actifs et volontaires pour s’impliquer réellement dans la vie de l’association et prendre la relève des fondateurs, etc.
Le logement social
La solidarité, c’est d’abord de permettre à chacun de se loger dans notre commune.
Le prix de l’immobilier à Coye-la-Forêt est relativement cher. Le prix à l’achat est d’environ 3 000 €/m², à la location, il est d’environ 13,5 €/m². Pour un logement de 75 m², le prix à l’achat est de 225 000 €, le prix à la location est d’environ 1 000 €/mois. Ces prix interdisent à de nombreux ménages de pouvoir s’installer et vivre dans notre village : familles modestes, retraités, personnes en situation de handicap mais aussi nos enfants qui, le moment venu, veulent y rester tout en devenant indépendants. En effet, Coye ne compte actuellement que 13 % de logements sociaux. Pour assurer la mixité sociale et le renouvellement des habitants, il est donc indispensable d’envisager de nouvelles résidences. L’enjeu d’un bien vivre ensemble passe par l’émergence de solutions d’habitat qui tiennent compte des personnes fragilisées, en leur donnant toute leur place.
Protéger le patrimoine boisé et favoriser la biodiversité garantit le bon fonctionnement des écosystèmes.
Il nous parait donc important de mener une politique active en :
- Veillant à la sauvegarde et au renouvellement des arbres.
- Organisant des manifestations en faveur de la sauvegarde et de la plantation des arbres (Festival de l’arbre et des chemins ruraux, PNR plantons le décor…)
- Sensibilisant aux règles du parc naturel régional.
77 ans
mariée
2 enfants
retraitée de l’éducation nationale, professeur en français
Coye29 : Marie Louise, quel est ton parcours ?
Je suis originaire de Châteauroux. Mes racines se trouvent dans le Berry. Depuis très longtemps je savais que je voulais être enseignante. J’ai eu la chance, durant les années scolaires de rencontrer des professeurs qui m’ont donné le goût des mots, des livres. Un professeur de français en particulier, en me faisant découvrir Gérard de Nerval m’a transmis « l’étincelle ».
Un extrait du poème « Les écrivains » de Gérard de Nerval :
« Ô grand Hugo, poète et raisonneur habile,
Viens me montrer cet art et grand et difficile,
Par lequel, le talent fait admirer aux sots,
Des vers, peut-être obscurs, mais riches de grands mots. »
Mesdames et Messieurs
La forêt de Chantilly est en danger. Elle subit une crise sanitaire gravissime : le réchauffement climatique ajoutée aux hannetons qui dévorent les racines provoquent un dépérissement accéléré très inquiétant.
Elle n’est, hélas, pas la seule. Les images qui nous viennent de Californie, d’Amazonie, du pourtour méditerranéen et, de façon dramatique et récente, d’Australie, montrent que, partout dans le monde, la forêt subit les effets du réchauffement. Il en est de même en France, dans notre région et spécialement à Chantilly. Mais si la cause principale est la même, chaque territoire a des caractéristiques propres.
Nous avons décidé de ne rien cacher de la gravité de la situation mais au contraire de faire de Chantilly une « forêt atelier », un laboratoire. Notre forêt présente en effet des caractéristiques propres à jouer utilement ce rôle : 6 300 ha à 40 kms de Paris mais située majoritairement dans les Hauts de France, ni publique ni privée, bénéficiant du régime forestier mais en gardant un bien plus grande liberté d’action et de communication que l’ONF, tous les produits financiers tirés de la forêt sont investis sur place, enfin la forêt de Chantilly participe et bénéficie de la renommée d’un des plus beaux joyaux du patrimoine français.