Il y a quatre ou cinq ans, un soir de mai, alors que dans le hall du Centre culturel bavardent ceux qui attendent que les portes du théâtre s'ouvrent pour la représentation, Philippe Victorion m'avait dit : "Le Festival, c'est bien, car il y a des personnes de Coye que l'on ne rencontre qu'ici chaque année. Quand on arrive, on regarde qui est là, qui manque, et cela nous permet de savoir qui ne viendra plus."
Ce jour est arrivé, Philippe, vous manquerez au 35e Festival.
Entre le Festival et Philippe Victorion, c'est une histoire de fidélité au théâtre. Car il a été là dès les premières années dans le groupe des bénévoles. A cette époque, représentant l'association des Amphibiens, il apportait sa compétence d'expert en installations électriques et savait où trouver le matériel nécessaire. C'étaient les années où il n'y avait pas d'équipe technique professionnelle, et les bénévoles qualifiés dans ce domaine étaient particulièrement bienvenus. Donc, au matin, Philippe dressait l'échelle et, la tête près du plafond, assisté de quelques intrépides comme lui, branchait, ajustait, vérifiait les projecteurs, et le soir il démontait. Des interventions acrobatiques pendant dix ans.
Et comme tous, porté par le désir de faire vivre l'événement, il participait à l'élaboration du programme, donnait son opinion, toujours avec mesure et modestie, une grande tolérance pour les avis des autres.
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