Le sapin se voit de loin dans le quartier. À son faîte, l'étoile bleue nous sert de guide dans ce voyage lointain vers l'Arctique. Les années précédentes, Paul m'avait déjà montré la crèche sur le rocher de Bonifacio, ou dans les ruelles d'un village de Provence et même, la dernière fois, entre les temples de Petra. Mais au pôle Nord, qui aurait pu y penser ?
Ce fut chaque fois un voyage étonnant. J'étais curieuse de voir ce que le poète artisan aurait imaginé cette année, ma petite fille avait voulu en être, tant les crèches de Paul la ravissent.
Dans le salon, le sapin de Noël est fin prêt, blanc et argenté il luit doucement...
Mais on l'oublie bientôt, notre regard happé par le mur de glace et la blancheur d'une banquise qui s'étale sous nos yeux, cernée par les vagues de l'océan d'un bleu vert profond aux couleurs changeantes.
Festival Théâtral en vue : Rencontre avec Jean-François Gabillet
Festival théâtral, Entretiens-Portraits 2 retours »Un printemps sans théâtre, sans Festival Théâtral à Coye-la-Forêt, cela ne s’était pas vu depuis… depuis… bientôt quarante ans… 1982 ! Le festival annoncé rendait les hivers moins gris et dans l’agenda de la nouvelle année on s’empressait d’en noter les dates pour être sûr qu’on serait bien là à Coye-la-Forêt au mois de mai.
L’ordre des choses fut bouleversé, et il ne fallut pas moins qu’une pandémie pour vider le mois de mai de son habituelle coloration. Toutes les festivités du printemps furent annulées, brocante, fête de la musique, feux de la Saint-Jean…
Mais, ô surprise, le festival résista – le théâtre est décidément une résistance. Et sur l’affiche on vit bientôt paraître le mot « reporté en septembre », et non le fatidique « annulé » qui sévissait ailleurs. La fête du théâtre serait donc pour l’automne. Rien n’était perdu !
Pour tout savoir sur ce petit miracle, la rédaction a rencontré Jean-François Gabillet, président de l’association du Festival Théâtral.
Je suis d'la mauvaise herbe,
Braves gens, braves gens,
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbe...
(Georges Brassens)
Depuis que vous avez décidé de bâtir vos cités, vos villes, vos villages,
vos allées bien tracées, vos rues perpendiculaires, vos lignes droites, vos parallèle... je m'efface.
Mais tout cela je m'en moque, bien avant vous j'étais là... et bien après vous je serai encore là.
Fut un temps où vous n'étiez pas... mais moi si, les reptiles faisaient leurs chemins parmi moi et après, vos ancêtres...
puis vous êtes apparu,
et alors tout a changé.
Je suis devenue indésirable, envahissante, adventice, nuisible...
Mais malgré vous, je reviens, tous les ans, génération après génération, les parents de vos parents de vos parents me connaissaient, je suis à vos côtés depuis que vous foulez cette Terre, mes bienfaits vous ont sauvé la vie, guéris, réparés, tués parfois, depuis la nuit des temps vous m'utilisez.
Réchauffement climatique, où en est-on ? (Lettre de Sylvain Chevillard)
Tribunes Libres, Vie des Associations Réagir »Sylvain Chevillard a grandi à Coye-la-Forêt. Aujourd'hui chercheur en mathématiques à l'INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) à Sophia-Antipolis, il ne cache pas que la climatologie ne fait pas partie de son domaine de recherche, mais en tant que citoyen il s'est penché sur ce sujet qui nous concerne tous et il l'a fait avec le sérieux et la rigueur qui caractérisent un esprit scientifique. Le 25 avril, il devait donner une conférence au centre culturel sur le thème du réchauffement climatique, qui bien évidemment a été annulée dans l'immédiat. En attendant de pouvoir fixer une nouvelle date, il nous transmet une lettre rappelant l'importance vitale du sujet et fait le parallèle avec la pandémie actuelle.
Le centre culturel de Coye-la-Forêt devait accueillir ce week-end une conférence, organisée par la Sylve, que je devais donner sur le thème du réchauffement climatique. L'actualité rend la chose impossible, mais bien entendu, nous trouverons une autre date pour que je vienne vous y exposer l'urgence à prendre conscience du drame qui se joue et la radicalité des décisions nécessaires pour l'éviter, ainsi que l'impérieuse nécessité, pour tout un chacun, d'agir à son échelon.
77 ans
mariée
2 enfants
retraitée de l’éducation nationale, professeur en français
Coye29 : Marie Louise, quel est ton parcours ? Je suis originaire de Châteauroux. Mes racines se trouvent dans le Berry. Depuis très longtemps je savais que je voulais être enseignante. J’ai eu la chance, durant les années scolaires de rencontrer des professeurs qui m’ont donné le goût des mots, des livres. Un professeur de français en particulier, en me faisant découvrir Gérard de Nerval m’a transmis « l’étincelle ».
Un extrait du poème « Les écrivains » de Gérard de Nerval :
« Ô grand Hugo, poète et raisonneur habile,
Viens me montrer cet art et grand et difficile,
Par lequel, le talent fait admirer aux sots,
Des vers, peut-être obscurs, mais riches de grands mots. »
43 ans
vit maritalement
1 enfant
Educateur Spécialisé
Coye29 : Quel est ton parcours ?
Je suis originaire d’Angers et le dernier d’une fratrie de huit enfants.
En 1998, je suis venu m’installer en région parisienne pendant une quinzaine d’années. J’ai été technico-commercial dans la grande distribution pendant une dizaine d ‘années.
J’ai fait une reconversion professionnelle pour devenir éducateur spécialisé. Après trois années d’études, j’occupe, depuis treize ans, la fonction d’éducateur au sein du foyer départemental Enfant et Famille de la Seine-Saint-Denis. Cet établissement fait partie de la fonction publique hospitalière.
47 ans
2 enfants
Pacsé
Développeur de programmes immobiliers à caractère social (travailleur indépendant)
Coye29 : Jean-Philippe, quel est ton parcours ? Je suis originaire de Sète où j’ai passé mes 18 premières années. J’ai étudié l’économie à Montpellier puis j’ai trouvé un emploi à Marseille. Ensuite j’ai travaillé à Paris tout en suivant une formation avec le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) pour obtenir un Master en économie et finances.
Je me suis spécialisé dans le développement de résidences pour étudiants et personnes âgées à caractère social.
Coye29 : Quand es-tu arrivé à Coye-la-Forêt ? Je suis arrivé à Coye-la-Forêt il y a deux ans et demi. Auparavant j’habitais à Montreuil. J’ai déménagé car je souhaitais trouver un cadre de vie plus serein, apaisé pour mes deux enfants. Les écoles à Coye-la-Forêt sont un vrai plus par rapport aux écoles de Montreuil qui souffrent d’un manque d’entretien.
51 ans
5 enfants
Marié
Animateur territorial à Conflans-Sainte-Honorine
Coye29 : Frédéric, quel est ton parcours ?Je suis originaire de Rouen, du pays de Caux où j’ai passé mes 15 premières années. Mes racines normandes me font apprécier la campagne, la forêt, l’ambiance des fermes. Mon père était un pur produit « EDF » avec une vraie conviction de l’importance du service public.
J’ai bénéficié enfant des actions éducatives de l’éducation populaire. Plus tard j’ai pris en charge des colonies pour des enfants pupilles de la nation.
C’est là que j’ai trouvé ma profession. Je me suis formé pour devenir encadrant de structures scolaires, directeur de centre de loisirs. J’ai mis en place des projets éducatifs qui concernent tous types d’enfants, notamment pour favoriser l’inclusion des enfants avec handicap dans des structures régulières.
71 ans
Mariée
Deux enfants, trois petits-enfants
Retraitée, ex employée de banque
Quand j’arrive chez elle pour notre entretien, Mercedes a préparé le terrain et sorti ses archives des élections municipales. Tu vois, me dit-elle, en 1989 j’étais déjà dans la liste, qui s’appelait alors « AGIR AUTREMENT, des femmes et des hommes de gauche, de progrès et d’ouverture pour l’avenir de Coye-la-forêt. »
Nous reconnaissons les visages des candidats… Ils étaient 23, certains nous semblent très jeunes sur les photos… D’autres ne sont plus... La parité n’existait pas.
C’était la minute nostalgie !
62 ans
En couple
2 enfants
Coordinateur d'opérations d’assurances
Coye29 : Jean-Michel, quel itinéraire t'a conduit à Coye-la-forêt ?
Nous sommes arrivés en 2003. Ma femme et moi travaillions dans la même société près de Montparnasse, nous habitions Rambouillet. Il se trouve que l'entreprise a déménagé pour le nord de Paris, à Saint-Denis Stade de France. Comme les trajets sont vite devenus fastidieux, nous avons cherché à nous loger plus au nord, dans un lieu agréable avec de la verdure. Nous avons trouvé Coye-la-forêt... dont la forêt nous a rappelé Rambouillet... et une gare pour aller travailler à Saint-Denis. J’avais un à priori négatif pour tout ce qui se trouve au nord de Paris, mais qui s’est bien vite effacé Je n'ai jamais regretté d'être venu ici.
62 ans
Marié
2 enfants
Comédien
Coye29 : Thierry, tu es connu à Coye-la-forêt comme un homme de théâtre. D’où te vient cette passion ?
Je suis comédien professionnel, et j’ai découvert le théâtre alors que j’étais étudiant en droit. Ces études me décevaient un peu et je me disais que ce n’était pas sur le droit que l’on pouvait compter pour rendre justice aux gens. J’ai donc fait en même temps du théâtre amateur. Le théâtre a une dimension sacrée et là, j’ai vite compris qu’il pouvait, lui, rendre justice. Il m’ouvrait à l’univers des autres, il m’apprenait avec empathie à me glisser dans l’univers des autres, dans la peau des autres, comme on dit. J’ai commencé avec Jacques Wingler au conservatoire national de la région de Besançon, et j’ai vite été engagé comme comédien professionnel par Denis Llorca. J’étais donc étudiant, salarié et comédien. Je n’ai pas lâché le théâtre depuis.