Catégories: "Théâtre"
d’après Rudyard Kipling
Mise en scène de Loreleï Daize
Compagnies L’ombre de la lune et Acte II
Inauguration du Festival samedi 4 mai
Au mois de mai, c’est la fête à Coye. Depuis plus de trente ans ! Fête du spectacle vivant et de l’illusion. Pendant trois semaines, nous allons entendre des histoires, nous nourrir d’images et de musiques, entrer dans d’autres vies, rencontrer des personnages et nous autoriser toutes les émotions.
32° Festival Théâtral de Coye-la-Forêt : une édition passionnante et passionnée !
publications, communiqués, Festival théâtral Réagir »22 jours de théâtre et de fête, 14 compagnies professionnelles, 15 pièces, du 13 mai au 3 juin 2013 au centre culturel de Coye-la-Forêt.
Depuis 1982, l’association du Festival Théâtral de Coye-la-Forêt a réuni près de 119 500 spectateurs autour de 450 pièces lors de son Festival de printemps. Comme les années précédentes, le Festival revient avec l’objectif d’apporter aux 5500 spectateurs attendus toutes les formes de théâtre.
Un programme sous le signe de la variété
15 pièces en 26 représentations, de Voltaire à Horovitz, seront jouées pendant ces trois semaines. Les troupes professionnelles ont été sélectionnées au Festival Off d’Avignon mais aussi auprès des troupes de Picardie et de région parisienne.
La Révolte des anges concert Jazz sur un texte d’Enzo Cormann. Samedi 16 mars au Centre Culturel de Coye.
L’association Tous en scène présentait samedi son troisième spectacle en deux mois (il en reste encore un à venir !). Une telle initiative force le respect et l’admiration quand on imagine l’altruisme du projet et le travail qu’il nécessite en amont et en aval.
L’arbre porte des fruits : c’est ainsi qu’avec un public curieux et intéressé, nous découvrons La Révolte des anges, spectacle hybride texte + musique théâtralisés.
À gauche de la scène – côté jardin – ce qui reste fixe : le piano à queue et un clavier Fender-Rhodes joué par Bob Boisadan, auteur de la musique. À droite – côté cour – ce qui bouge : les trois personnages mis en scène. Quelques va-et-vient s’organisent entre les deux lieux car la comédienne Ambre Pietri est aussi pianiste.
Création, interprétation et mise en scène : Florian Lasne, Nagi Tartamella
Samedi 16 février 2013
L’affiche le dit, ils dansent. Ils dansent la vie, l’écoulement du temps, les jours, les heures qui rongent la gaieté de l’enfance jusqu’à ne laisser que la résignation de la vieillesse.
C’est du théâtre bien sûr, il y a des mots, des répliques, cela pourrait être aussi du cinéma muet, mais c’est surtout un ballet. Ballet de deux corps qui s’étreignent et s’épousent dans la jubilation de la passion avant de s’affronter quand le quotidien devient insupportable.
Cette création originale de la Compagnie Racines de poche a été présentée avec succès au public de Coye par l’association Tous en scène qui invite régulièrement des troupes jeunes et créatives à se produire sur le plateau du Centre culturel.
Une banale histoire de couple, et pourtant…
Faire un théâtre nouveau, résolument contemporain : telle est l'ambition affichée de Nicolas Barry, jeune auteur et metteur en scène de "Débris", la pièce qui a été présentée en création samedi 12 janvier 2013 au centre culturel de Coye-la-Forêt.
« Notre rôle, dit-il, est de changer le théâtre en étant les éponges d'un monde qui change [...] Notre démarche est de refuser les évidences, elles sont les pièges de la pensée, de refuser tout conformisme, tout déjà vu, de refuser la complaisance et le confort. »
L'évidence au théâtre serait d'éclairer la scène pour que les acteurs soient visibles, le conformisme serait de les faire parler l'un après l'autre pour qu'on les entende, le plaisant serait de raconter une histoire et de dérouler une trame narrative clairement compréhensible. Mais le spectateur est prévenu, il ne sera pas dans ce confort-là, il sera dérangé dans ses habitudes, il lui faudra mettre en sourdine sa rationalité et son entendement pour laisser plus de place à ses sensations et à ses émotions. C'est ainsi qu'à la sortie, certains pouvaient exprimer tout à la fois leur perplexité (" je n'ai rien compris ") et leur satisfaction (" mais j'ai beaucoup aimé "). C'est qu'indéniablement ils venaient de voir un vrai spectacle enthousiasmant, mais pour le moins déroutant.
D’après Marcel Aymé
Par La Bigarrure
Mise en scène : Thierry Jahn assisté de Céline Ronté
Quel entrain pour le dernier spectacle du festival! Avec les deux petites filles Delphine et Marinette (Marinette, c’est la plus blonde, dit Marcel Aymé), on entre dans la ferme pour un moment en compagnie des animaux qui les surveillent et les protègent, qui les conseillent ou se moquent, et avec qui elles inventent des jeux. Ce sont leurs compagnons. Les parents n’ont à la bouche que des interdictions et des menaces de punitions, la tante Mélina est une mégère. Les animaux sont donc tout leur univers. D’abord le chat, le personnage principal, avec deux petites oreilles grises veloutées. Tout le monde sait qu’il a le pouvoir de déclencher un déluge rien qu’avec sa patte. Le cochon, peureux et peu futé, redoute de finir en rillettes. Le jars est prétentieux et voleur. L’âne ne veut pas passer pour une bourrique. Le renard a la voix doucereuse pour amadouer la volaille, le coq est bien sûr de lui et joue le fier à bras. Et le loup… si maigre qu’il inspire pitié. Il faut toujours un loup dans les histoires pour les enfants.
de Véronique Dartois
par la Compagnie Ad Vitam
Mise en scène : Véronique Dartois
Les classes de maternelles sont allées dans un jardin, dans un pays très gai et ensoleillé. Il faut du soleil aux plantes et aux fleurs. Un joyeux jardinier arrose ses plantations, chapeau de paille sur la tête, sabots et solide tablier bleu. Il est très fier de ses fleurs…. Mais dans un pot il attend la floraison d’une rose. Toutes les autres fleurs se sont épanouies. Seule la rose reste obstinément fermée. Pourquoi ? Que faut-il faire pour voir enfin ses pétales ? Une coccinelle passe par là, je devrais dire, vole par là, au-dessus de la tête de notre jardinier qui l’appelle. Magique ! La voici ! Belles ailes rouges à points noirs, antennes… tout y est. Jardinier et coccinelle partent à l’aventure pour tenter de trouver une solution au problème : comment faire pour que la rose montre ses pétales ? Le voyage, ce sont les rencontres. Au fil de la journée les amis demandent conseil et interrogent : l’araignée, l’escargot, les hérissons, un serpent, un meunier qui dort et un gugusse qui joue du violon. Quand ils reviendront dans leur jardin, la solution sera trouvée. Elle était là, tout près. Nous ne vous la dirons pas. Mais sachez que la rose s’est enfin ouverte.
de Dagory et J. Goldman
Par L’Accompagnie
Mise en scène : Elrik Thomas
Les CE2 de l’école du Centre ont écrit :
Pièce vivante et drôle.
Les comédiens se mettent merveilleusement bien dans la peau des personnages imaginaires.
"Si tu sais rêver tout devient vrai"
Alors laissez-nous rêver et nos rêves se réaliseront peut être!
Oublions Walt Disney ! Nous sommes dans un autre pays né de l’imagination de deux écoliers qui, au lieu de répondre à la maîtresse, font comme l’enfant de Prévert attiré par l’oiseau-lyre, transforment le monde autour d’eux. Les pupitres sont bien là, mais ils deviennent les nuages au-dessus desquels on peut s’envoler. C’est la jeune Flo intrépide qui entraîne Tom loin de la table des 3 qu’il a un peu oubliée... Elle devient la fée Clochette – ou Wendy, ça dépend –, et en vertu du principe « si tu sais rêver, tout devient vrai » elle l’entraîne dans le monde de Peter Pan, l’enfant qui ne veut pas grandir, et lui fait découvrir le pays des Indiens, les pirates, le capitaine Crochet … . L’objet magique de Flo – il en faut toujours un dans les contes – est une paire de baskets à roulettes. Pratique pour filer dans le rêve, chacun sait cela .
d’Alain-René Lesage
par le Théâtre de la Lucarne
Mise en scène : Claude Domenech
Le Festival se termine en comédie, de quoi mettre chacun de joyeuse humeur. Pourtant il n’y aurait pas de quoi. La pièce de Lesage présente un tableau très sombre du début du XVIII° siècle, une satire sans concessions de toute la société, des valets aux maîtres, bourgeois ou petits nobles. Mais les personnages sont caricaturaux – marionnettes qui s’agitent, mues par la cupidité – l’action est vive comme les reparties… et l’on en rit !
Dans le décor XVIII°, représenté par des paravents à végétaux et arabesques dorées sur fond gris et bordeaux, se détache en jardin une petite table claire, qui fait office de secrétaire et sur laquelle, à côté d’un bougeoir, s’alourdit une grosse bourse rouge et or … assortie à la robe de la dame qui en tient le cordon ! L’accessoire donne le la. Il sera ici question d’argent, et uniquement d’argent. Ni amour, ni amitié, ni générosité. Uniquement de la concupiscence, d’abord pour les biens matériels qu’on amasse, vole et cache, ensuite pour les femmes dont on lorgne les rondeurs. Le tout assorti de cynisme, de flagornerie, d’hypocrisie, de duplicité. Quelle liste ! A l’inverse des comédies de Molière, qui avaient aussi ridiculisé les fourbes, les arrivistes et les pingres, aucun des personnages de « Turcaret » n’attire la sympathie.
de Paul Claudel
par la Compagnie les Larrons
Mise en scène : Xavier Lemaire
C’est une cabane au bord de la mer, en Caroline du Sud, avec une petite fenêtre cachée par une planche. Des mousses s’y accrochent. Une balançoire attend les corps et se meut imperceptiblement. La lessive a été faite, des draps blancs sont étendus. Un ponton s’avance sur la mer, dont on entend le clapotis, et mène à une grande maison là-bas, qu’on ne voit pas, qu’on imagine. « Il est dix heures, et le soleil monte dans la force de sa cuisse. » Des insectes bruissent et la brume de chaleur enveloppe tout, la peau est moite.
Marthe, raccommode le linge posé dans son tablier, jambes écartées sous la jupe large, la petite paysanne venue de France avec Louis qu’elle vient d’épouser. Louis Laine est beau, nu, il s’enroule dans un linge blanc. Il rit. Elle laisse son ouvrage et le caresse, l’essuie. Sur la balançoire il s’allonge contre elle, elle l’étreint.