Pourquoi cette rage contre les petits, les humbles, les sans-grades ? Pourquoi s’acharnent-ils sur nous, le petit peuple des handi, les handicapées décapées, les handi-femmes, les handi-noires, les handi-beurs, les handi-vieilles, les handi-malades, les handi-pauvres ? Qu’est-ce que tous ces vieux clébards cravatés, ces jeunes loups brillants limousinés, ces pédants brillantinés ont contre nous, les petites gens, les petits yeux qui regardent le vide, le vertigineux vide de leur porte-monnaie à la fin du mois ? Qu’est-ce qui leur arrive ? Ils s’enrichissent comme jamais ils ne se sont enrichis. Ils commandent la terre entière chacun dressé sur son tas de fumier mafieux. Leurs oppositions sont dressées à rester à leur place, sagement domestiquées. Ils ont augmenté largement les salaires de leurs godillots politiques et de leurs deuxièmes couteaux barbus. Ils ont supprimé les impôts sur la fortune et construit des ouvrages d’art comptable pour faciliter l’accès aux paradis fiscaux.
Archives pour: "Septembre 2018"
Posted by Olivier Manceron on 02 Sep 2018 in Tribunes Libres
Je suis né dans un univers tempéré, vert et fleuri l’été. Les enfants blancs et blonds se lavaient les mains avant d’aller à table et n’avaient de cauchemar qu’à cause du noir au fond du couloir. Haut comme trois pommes, mon point de vue sur le monde était catholique, serein, viril et farouchement égoïste. Mais je ne le savais pas. Mes sœurs se devaient d’être férues de tâches ménagères. Il n’y avait pas de noir dans les rues ou très peu et dans des lieux très circonscrits. Un clochard tendait la main sous le porche de l’église. La guerre était lointaine et on n’en parlait pas. La mort était une histoire d’oisillons tombés du nid, de feuilles d’automne ou de vieilles grands-mères chez les voisins.