Le printemps a été. On attend la chaleur. Vient l’été et ses promesses d’oisiveté et de liberté. Les pluies ont alourdi les grandes hampes des rosiers des jardins pour tourner vers le sol leurs corolles froissées par la grêle. Puis les trottoirs ont séché. Le vent a repoussé les orages. Il a dissipé les fumigènes des samedis d’émeute. Les images de luxe du festival de Cannes, avec les bonnes nouvelles des vedettes du show-bises et des stars du foot, mâles ou femelles, fascinent les foules. On oublie l’hyper-violence policière des scarabées noirs ivres de colère de faire le sale travail de taper sur la misère. La chaleur nous hallucine. La France va-t-elle se rendormir dans ses moiteurs estivales ? Mieux encore que le référendum d’initiative populaire, la sueur ne serait-elle pas le mode d’expression le plus égalitaire ?