Le mois d’août s’étire langoureux sur les plages des vacances. Le mistral s’est arrêté de souffler sur les brasiers du Sud et la pluie a fini par tomber sur l’argile craquelée des plaines du Nord. Notre vieille France somnole encore. Ailleurs le monde s’étripe et s’égosille. Les puissants patriarches sont impuissants à calmer leurs impérieux désirs d’en découdre. Un nouveau partage du monde a déjà commencé. Chez nous, on ne veut pas penser que c’est bientôt la rentrée. On goûte les derniers fruits si délicieusement défendus d’un passé peut-être déjà révolu. Et pendant ce temps-là, les femmes meurent. Les assassins n’ont pas pris de vacances. Le 6 juillet dernier, place de la République, Muriel Robin demandait à la foule, rassemblée autour d’elle contre les violences conjugales, de hurler la révolte des femmes.