Nous serons triste en Juin cette année. Nous resterons masqué.es. Il n’y aura pas d’odeur de frites ni de reflets de guirlandes dans les verres. Nos oreilles ne se blesseront pas aux désaccords des guitares et aux larsens de fin de soirée. Les belles ne nous joueront pas ces balades d’été qui font vibrer leurs violons et briller leurs yeux d’envies de danser. Ils ne souffleront pas en gonflant leurs joues dans des hélicons improbables, ni ne battront leur colère d’être noir sur la peau de chèvre blanche de leurs tam-tams bombés. Elles ne balanceront pas leurs robes de couleur en remontant vers le crépuscule du bout de la ruelle. Ils ne rentreront pas le long du caniveau, en chantant pour tromper leur ivresse. La musique ne fera pas la fête. Comme une odeur de deuil se mêlera à celles des fleurs. Quelques enfants amoureux tenteront d’occuper la fin d’un jour sans fin, en marchant dans la nuit se tenant par la main. Et nous resterons masqué.es.