Ils viennent de l’Est, de Tchétchénie, d’Afghanistan, des confins du Caucase ou des montagnes du Pakistan. Ils viennent le cerveau embrasé d’Allah, le cœur gonflé de rage et les yeux rougis de sang, prêts aux horreurs les plus lâches et aux sacrifices les plus avilissants. Ils viennent du Nord, trouant le blizzard de l’hiver dans des bolides fuselés, chargés d’armes et de drogues, lancés à tombeau ouvert sur des autoroutes sans douanier ni frontière, et vendent des femmes, de la coke ou des masques anti-Covid frelatés, sans plus d’état d’âme que s’ils tuaient leur mère. Ils viennent de l’Ouest, dans leurs avions privés, sans un regard pour les nuages qui fuient sous leurs ailes, ni pour l’abyssal décolleté de leur secrétaire. Ils sirotent des alcools de luxe, bien calés sur leurs vieux derrières, prêts à sacrifier la planète entière pour mettre leur pire ennemi à terre, assis lui aussi dans un trône volant, entouré lui aussi de secrétaires zélées et de sémillants courtisans docilement cravatés.