Catégorie: "Reportages"
Le sapin se voit de loin dans le quartier. À son faîte, l'étoile bleue nous sert de guide dans ce voyage lointain vers l'Arctique. Les années précédentes, Paul m'avait déjà montré la crèche sur le rocher de Bonifacio, ou dans les ruelles d'un village de Provence et même, la dernière fois, entre les temples de Petra. Mais au pôle Nord, qui aurait pu y penser ?
Ce fut chaque fois un voyage étonnant. J'étais curieuse de voir ce que le poète artisan aurait imaginé cette année, ma petite fille avait voulu en être, tant les crèches de Paul la ravissent.
Dans le salon, le sapin de Noël est fin prêt, blanc et argenté il luit doucement...
Mais on l'oublie bientôt, notre regard happé par le mur de glace et la blancheur d'une banquise qui s'étale sous nos yeux, cernée par les vagues de l'océan d'un bleu vert profond aux couleurs changeantes.
Je suis d'la mauvaise herbe,
Braves gens, braves gens,
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbe...
(Georges Brassens)
Depuis que vous avez décidé de bâtir vos cités, vos villes, vos villages,
vos allées bien tracées, vos rues perpendiculaires, vos lignes droites, vos parallèle... je m'efface.
Mais tout cela je m'en moque, bien avant vous j'étais là... et bien après vous je serai encore là.
Fut un temps où vous n'étiez pas... mais moi si, les reptiles faisaient leurs chemins parmi moi et après, vos ancêtres...
puis vous êtes apparu,
et alors tout a changé.
Je suis devenue indésirable, envahissante, adventice, nuisible...
Mais malgré vous, je reviens, tous les ans, génération après génération, les parents de vos parents de vos parents me connaissaient, je suis à vos côtés depuis que vous foulez cette Terre, mes bienfaits vous ont sauvé la vie, guéris, réparés, tués parfois, depuis la nuit des temps vous m'utilisez.
Jeudi 10 octobre
A Creil il y a des enseignants extraordinaires.
Pierre Emmanuel, dit Pierrot, n'a pas voulu que deux enfants de l'école primaire dont il est le directeur, dorment dans la rue. Il a mis toute la famille à l'abri dans une classe de son école. Et les enseignants se relaient chaque nuit pour rester près d'eux dans la classe.
Ce jeudi une manifestation s'est organisée à Creil pour les soutenir. Le rassemblement s'est fait dans le hall de l'école.
C'est Pierrot qui a pris la tête du cortège qui nous a conduits de la rue Gérard de Nerval à la Place Brobeil devant la Bourse du travail. Avec lui, les enseignants de l'école entourés de parents, de familles, de membres d'association, comme Solidarité sans papiers Creil, de responsables syndicaux, de tous ceux qui tiennent à dire leur indignation dans les rues de Creil et à demander un toit pour tous, à clamer haut et fort que des enfants qui vont dormir dans la rue après leur journée de classe, ça n'existe pas, comme disait Robert Desnos.
Solidarité Coye était là, bien représentée par trois de ses membres, marcheuses décidées, équipées chacune d'un sac à dos rempli de munitions : thermos de thé à la menthe et de café, ainsi que gâteaux et bonbons.
Association Le Cœur et La Plume
Samedi 28 septembre
Un public chaleureux et attentif était au rendez-vous musical (le 4e depuis 2015) proposé au profit des personnes réfugiées à Coye-la-forêt par l’association caritative Le Cœur et La Plume. En prologue, Paul et Véronique Uzan, ses fondateurs, ont rappelé que les personnes migrantes et leurs enfants manquent en général de l’essentiel : se loger, se nourrir, se soigner, s’instruire. L’association apprécie l’aide de la municipalité coyenne pour trouver des réponses matérielles à ces détresses, en accueillant les enfants dans les écoles de la commune. D’autre part elle fait appel à la générosité du public pour soutenir l’activité des nombreux bénévoles, en particulier auprès des enfants – fournitures scolaires, aide aux devoirs, goûters – et permettre à ceux des résidents du centre d’hébergement qui ne bénéficient pas d’une couverture médicale de recevoir soins et médicaments.*
Nous retrouvons dans l’organisation du concert la compétence de Marina Chamot-Leguay qui a su une nouvelle fois rassembler quelques-uns de ses amis musiciens professionnels autour d’une cause qui fait honneur à la qualité d’accueil des Coyens.
Inauguration de composteurs collectifs
Samedi 14 septembre
Les déchets organiques d'origine végétale que nous jetons dans la poubelle grise – épluchures de fruits et de légumes, feuilles de salade et cosses de petits pois, peaux de bananes et trognons de pommes… – sont composés de 90 % d'eau. Or les poubelles grises sont collectées pour être dirigées vers le grand incinérateur du centre de traitement de Villers-Saint-Paul (SMVO : Syndicat mixte de la vallée de l'Oise). Brûler de l'eau, c'est quand même bête ! Surtout quand on sait que les 10 % restants, une fois décomposés et transformés par le biais du compostage, constituent une matière première du plus grand intérêt pour enrichir les sols dans les potagers et les jardinières.
Ainsi, excellents fertilisants naturels, les éléments végétaux que nous mettons inconsidérément dans la poubelle grise ne doivent pas être considérés comme des déchets, mais bien au contraire comme une ressource à recueillir précieusement. Les déchets organiques, qui pourraient être facilement transformés en amendement, représentent encore en moyenne annuelle près de 200 kilos par habitant de notre territoire. Certes les chiffres en la matière, très lentement, évoluent dans le bon sens : 241 kg/hab. en 2014, 234 en 2015 et 213 en 2016 (rapport d'activité du service Déchets de l'ère cantilienne). Mais ça reste un gaspillage énorme !
Dimanche 8 septembre 2019
Une fois de plus, en septembre, l’association Convivialité a motivé une vingtaine de bénévoles pour offrir aux enfants toute une après-midi de jeux dans la halle des sports, moyennant l’achat de tickets à petits prix. C’est à Dominique Pellet que revient l’initiative et l’organisation des plaisirs. Elle les a voulus variés et capables de plaire à tous les âges : piscine à balles, châteaux gonflables pour rebondir, tunnel pour se cacher et ramper, ballons à tordre pour en faire des animaux…
Les enfants sont venus nombreux et font entendre leur joie. Dans cette agitation, allant à pas mesurés, marchant de-ci de-là, à sa fantaisie, passe une grenouille géante. L’œil rieur et bleu, elle incline la tête pour saluer, s’arrête, regarde, attend et repart. Chacun a reconnu Patrick, le policier municipal, bien caché et au chaud dans son habit de peluche verte.
Le 7 septembre 2019
Le traditionnel forum des associations prolonge agréablement l'effervescence de la rentrée scolaire. A peine la première semaine de classe est-elle terminée qu'il faut penser à la programmation des loisirs. Toutes les communes de la région avaient choisi le samedi 7 septembre pour cette festivité. Très nombreuses à Coye-la-forêt – cinquante-quatre sont recensées sur l’annuaire du site de la municipalité –, les associations avaient installé leurs stands dans tout le Centre culturel : trois salles, le hall d’entrée, le couloir et la salle Claude Domenech où le Théâtre de La Lucarne et le Festival théâtral avaient établi leurs quartiers.
Dès l’entrée, d’une voix de stentor, Olivier du Théâtre aux champs harangue le badaud et donne le La. L’ambiance sera joyeuse. Normal, on vient là pour le choix de ses loisirs.
conférence de La Sylve, le 23 février 2019
Dans le cadre des conférences qu'elle organise une fois par mois, La Sylve a invité Éric Gobard, agriculteur de Seine et Marne, à venir nous parler de son exploitation totalement convertie en agriculture biologique depuis 2009.
Située dans la grande plaine réputée très fertile de la Brie, entre Meaux et Coulommiers, la ferme du Moulin de Chantemerle est la propriété de la famille depuis 1892. La photo projetée sur le grand écran est une carte postale ancienne montrant la cour de la ferme en 1902, avec les chevaux à l'arrière-plan qui fournissaient la force motrice (il n'y avait à l'époque ni voiture ni tracteur), au milieu le tas de fumier (signe extérieur de richesse) et au premier plan, avec son troupeau de moutons, le grand-père de notre conférencier d'aujourd'hui.
Pour opérer la conversion, Éric Gobard a dû y aller progressivement car son père était, à priori, hostile à cette idée. Il faut garder à l'esprit que les agriculteurs d'après-guerre, avec l'utilisation massive des engrais chimiques, ont vu les rendements à l'hectare plus que tripler en une génération ; aussi n'avaient-ils aucune envie d'abandonner les produits qui, avec la mécanisation et la génétique, avaient permis ce "miracle" du progrès moderne. Pourtant le fils avait l'intuition que ce modèle d'agriculture intensive et artificielle, avait atteint ses limites. Il a donc insisté auprès de son père qui lui a concédé une parcelle. La démonstration a dû être assez convaincante, puisque le fils a rapidement obtenu la possibilité de cultiver la moitié de l'exploitation. Finalement, depuis 2009, la totalité du domaine, soit 180 hectares, est en agriculture biologique et le mieux, c'est que le père en est devenu un fervent défenseur.
La Sylve et Coye en Transition
Quel rassemblement étonnant, en salle 2 du centre culturel, en ce vendredi 1er février 2019 : une cinquantaine de personnes, majoritairement des jeunes, disons entre trente et quarante ans, et des vieux, allez, on ne précisera pas, mais des retraités assurément, la soixantaine déjà bien dépassée, les uns pour la plupart ne connaissant pas les autres, et les uns et les autres s'observant, d'emblée en sympathie. C'est que se tenait la première réunion publique d'une toute nouvelle association : Coye en Transition. L'affiche annonçait la couleur : résolument vert, car il s'agit bien sûr de transition écologique, le but étant de se mobiliser localement en vue d'actions concrètes pour la sauvegarde de l'environnement, la lutte contre le dérèglement climatique et donc la réduction des consommations et la suppression des gaspillages, dans tous les domaines possibles.
En janvier, étoiles, guirlandes et boules scintillantes de Noël sont encore aux façades et aux branches, dans la crèche de Paul les étoiles luisent et accueillent notre visite.
Sous un ciel bleu de Méditerranée, au pied peut-être de la montagne Sainte-Victoire, le village provençal descend le long de sentiers jusqu'à la grotte où s'abrite la crèche. Les créations de Paul aiment les paysages de soleil. Souvenez-vous vous de Bonifacio et de Petra.
Cette année l'architecte passionné retourne vers la Provence qu'il avait déjà choisie pour cadre il y a une dizaine d'années. Maisons hautes, toits de tuiles romaines, moulin, ruines de château fort, ocre rouge de la terre et des façades, volets de couleur, passages étroits entre les maisons, tout est en place pour que les santons provençaux se sentent chez eux.
Le 11 novembre 1918, toutes les cloches de France jusque dans les villages les plus reculés se sont mises à sonner. Ce n'était pas le tocsin qu'on entendait cette fois, mais les carillons de l’allégresse et du soulagement. On y croyait, ce serait « la der des der ».
Cent ans après, se souvenir du 11 novembre 1918 et le célébrer, c’est se souvenir des souffrances d’une génération sacrifiée par des gouvernants insensés, des millions de morts que leur orgueil et leur folie guerrière ont causées. C'est célébrer, après quatre ans de combats atrocement meurtriers, la paix enfin signée dans une clairière de la forêt de Compiègne. Et c'est ne pas oublier non plus que cette paix ne fut qu'éphémère, que la bêtise, la haine, le nationalisme et l'esprit revanchard ont provoqué, vingt ans plus tard, une nouvelle guerre, encore plus meurtrière.