Catégories: "Théâtre"
Ce soir, on a bien ri des malheurs de Sophie.
On a ri de nous, d’eux et des autres,
On a ri des croyants et des incroyants,
Des voyageurs et des sédentaires,
De ceux qui gardent espoir et de ceux qu’en ont marre
De leurs rêves comme de leurs cauchemars.
On a ri de la petite planète Terre, si bleue, si mer.
C’était grâce à ta nuit, Sophie,
A ta lune qui luit pour écrire un mot,
Un mot d’écrivaine qui nous fait croire
Qu’un jour on sera nous-mêmes,
Grâce au bon géant, gracieux éléphant,
Doudou-lapin triste et crapaud bruissant,
Grâce cet acteur divertissant,
Ce clown secret qui pleure d’être blanc,
Qui pleure le soir en rentrant
Sur ses mots qui font rire
Toujours les mêmes braves gens,
Aux mêmes endroits, aux mêmes moments.
De de Marivaux
Théâtre de la Lucarne
Mise en scène : Serge Vinson et Isabelle Domenech
LA COMMÈRE de Marivaux présentée ce vendredi 13 mai sur la scène de la salle Claude Domenech par la troupe du théâtre de La lucarne a connu un beau succès.
Brillamment interprétée par Adriana Arnaud, Javotte, Claudine Deraedt, Mademoiselle Habert, Christophe Gautreau, Le neveu, Paul Goulhot, La Vallée, Claude Samsoën, Madame Alain, Jean Truchaud, Monsieur Rémy, Serge Vinson Monsieur Thibaut, Anne-Sophie Voldoire, Agathe.
La mise en scène élégante empreinte de sobriété était due à Isabelle Domenech et Serge Vinson.
De Stéphanie Marino
Compagnie Qui Va Piano
Mise en scène : Nicolas Devort
Mélodie, Mélodie… elle tourne, elle tourne, sa jupe noire et blanche se gonfle, elle danse et elle entraîne qui l’écoute dans le monde de la musique. C’est normal, elle est la fée du royaume des notes. Do, ré, mi, fa sol, la et si sont sagement disposées sur la portée — noires bien visibles sur écran blanc — jusqu’à ce qu’une tempête fasse valser le LA on ne sait où. Impossible de chanter sans LA, comme il est impossible de parler sans A, démonstration de la fée à l’appui. Il faut donc retrouver la note disparue, entreprendre un voyage et se garder de l’inévitable monstre, ogre de Barbarie, tapi dans un mystérieux ailleurs.
De Jean-Rock Gaudreault
Compagnie Ici Londres
Mise en scène : Jean-Marc Haloche
Quelques heures sur un cargo, ou quelques jours, à entendre les mouettes, le ressac et la corne de brume. Des containers pour décor. Parois d’acier sur lesquelles la mer grise se reflète. Parfois l’un d’eux s’ouvre, la nuit, pour devenir une cachette d’enfants. C’est l’histoire de deux enfants entre deux mondes. Ils ont perdu leurs noms, ils ont laissé leur famille, ou la famille les a laissés. Ils sont partis. Et la mer est pour l’instant le lieu de leur vie, un no man’s land qui les abrite.
Conférence de Dominique Goy-Blanquet
Le Marchand de Venise : pièce antisémite ou mise en scène de l’antisémitisme ?
Les amateurs ne manquaient pas, samedi 30 avril, pour venir écouter au Centre culturel la conférence de Madame Dominique Goy-Blanquet sur Shakespeare et Le Marchand de Venise programmé par le 35e Festival théâtral mardi 17 mai.
C’est au maire de Coye-la-forêt, François Deshayes, que revient le privilège de prononcer les premiers remerciements, notamment à l’adresse d’Agnès Bouchard, bibliothécaire, pour avoir eu l'initiative de la conférence. Souhaitant travailler en partenariat avec le Festival, Agnès a choisi d'emblée de s'intéresser à Shakespeare et a voulu, dit-elle, par le choix de cette conférence, répondre à l'exigence de qualité qui caractérise le Festival. C’est la raison pour laquelle elle a invité Madame Goy-Blanquet, professeur émérite de littérature élisabéthaine à l'Université de Picardie, spécialiste du Moyen Âge européen et du théâtre de Shakespeare, membre de la Société Française Shakespeare.
Les spectacles
Le théâtre : Etre ou (ne pas ?) paître, de Jacques Bona
Les discours d’inauguration
Les passionnés ont déjà visité le site du Festival pour leurs réservations. Certains n'hésitent pas, ils seront au théâtre chaque soir pendant quinze jours. D'autres, moins disponibles, comptent sur le temps fort de l'inauguration et de la présentation du programme pour affiner leurs choix. Tous attendent de ce moment une mise en appétit grâce aux informations, anecdotes, descriptions des spectacles que les responsables ont vus et sélectionnés. C'est dire si ce rendez-vous est incontournable chaque année sur la scène de la salle Claude Domenech.
Face à un public nombreux, quatre acteurs du Festival sur le plateau ce samedi 23 avril : Jean-François Gabillet, président de l'association du Festival théâtral, accompagné de responsables de la programmation, Isabelle Domenech, Sylvie Paligot- Grimal et Jean-Claude Grimal.
Oui ! Il aura lieu, le mois de mai du théâtre à Coye-la-forêt. Trois semaines de fête au centre culturel, un rassemblement de toutes générations dans une passion commune pour le spectacle vivant. La menace avait pourtant plané pendant l’hiver : les restrictions budgétaires imposées aux collectivités mettaient l’existence du 35e Festival en péril. Heureusement, un élan a permis d’épargner cet événement culturel exceptionnel : les dons des entreprises et des spectateurs, ainsi que les aides maintenues, même si légèrement réduites, des collectivités territoriales, conscientes de l’enjeu, aussi bien la municipalité de Coye que l’Aire cantilienne, le Département et la Région.
Une aventure de 35 ans
Un Festival exceptionnel, d’abord par sa longévité. Il est né avec le Centre culturel grâce à la passion de son créateur, Claude Domenech. Pas de gradins à l’époque, pas de régie, ni de régisseur professionnel, pas de loges, pas de rideaux ni de projecteurs sinon ceux que le Théâtre de la Lucarne prêtait. Une scène montée pour l’occasion par les services techniques. Mais il y avait le plus précieux, un groupe de bénévoles issus d’associations coyennes et tentés par l’aventure. Beaucoup sont encore là aujourd’hui, avec quelques cheveux blancs… Certains sont partis ou se sont retirés. On ne les a pas oubliés.
Maurice Genevoix
D’après Les Éparges (1923)
et La mort de prÈs (1973)
Compagnie 25 ter
Mise en scène : Géraud Bénech
La guerre, toujours la guerre, mais pas n’importe laquelle, la grande, celle de 14-18 avec ses millions de morts et ses si nombreux mutilés…
Samedi 30 janvier, dans la salle Claude Domenech, la guerre était à nouveau d’actualité avec une adaptation, par la Compagnie 25 ter, de deux livres de Maurice Genevoix, « Les Éparges », et « La Mort de près ».
Cet auteur, aujourd’hui un peu oublié (1890-1980), connut le succès entre les deux guerres, notamment avec la publication de « Raboliot » qui obtint le Prix Goncourt en 1925. Il entra à l’Académie française en 1946. La plupart de ses ouvrages se passent en Sologne et sur les bords de la Loire où il naquit.
Dis, quand reviendras-tu,
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus…
Aujourd’hui, où es-tu Barbara ?
Comme J. qui aimait tellement tes chansons
et se mettait au piano les après-midi pluvieux
pour les interpréter à sa facon.
Disparue ou encore vivante ?
Au cours de cette soirée du 5 décembre 2015, qui lui était consacrée, j’ai cherché à la retrouver, sans vraiment réussir. Peut-être J. avait-elle raison lorsqu’elle disait que c’était bien trop subtil pour ma pauvre cervelle de brûleur de loups dauphinois.
Je veux quand même saluer le courage du trio de musiciens qui a fait tout ce qu’il a pu pour nous emmener sur les chemins de Barbara, sans sa voix inimitable, bien sûr.
Peut-être se rendra-t-on compte un jour que notre belle petite salle de Coye supporte mal de la musique trop amplifiée par des micros ? Que reste-t-il des paroles ?
A la recherche des biquets perdus
Compagnie Huile d’olive et Beurre salé
Samedi 14 novembre
Depuis un mois rendez-vous était pris avec Agnès Bouchard pour aller à la recherche des biquets perdus… en salle Claude Domenech. Mais ce samedi 14 novembre, on s’en doute, le cœur n’y était pas. Et pourtant… les contes ont cela de bien qu’ils disent des histoires de toujours, du passé comme d’aujourd’hui. C’est à la Médiathèque départementale de l’Oise que nous devons chaque année ces « Contes d’automne » qui s’éparpillent pour les enfants dans tout le département.
Écrit et mis en scène par Nebil Daghsen
Collaboration artistique :
Lucile Latour (chorégraphie)
Valérie Maureau (dramaturgie)
Samedi 7 novembre
C’est sombre et lumineux.
Sombre par l’histoire elle-même, les costumes, l’atmosphère, l’obscurité qui s’installe sur le plateau.
Lumineux, parce qu’il y a la prose poétique de Nebil Daghsen, ainsi que la lumière travaillée par Louis Chevallier, et parce que la jeunesse de la troupe est créative et enthousiaste.
Avant spectacle, les comédiens sont déjà en place dans le hall du centre culturel, figés dans un justaucorps noir. Prélude à la gravité de la scène qui se jouera ensuite. Bientôt une sorte de bourdonnement lointain, intersidéral place le spectateur hors du temps et de l’espace connus. Des silhouettes noires se déplacent, se figent, oscillent, dansent. Elles s’emparent de masques. Au fil du spectacle, une voix, parfois un chœur, du fond de la salle, accompagne l’action, donne quelques repères temporels ou spatiaux : « Saison pourpre… saison mélancolie… au café… au conseil municipal… pendant la garde à vue … » Le spectateur est dans un ailleurs, hors du réel, dans un monde d’âmes muettes, d’esprits qui vivent et s’animent autour des humains, tout à son plaisir de suivre une chorégraphie très étudiée. La lumière joue sur les pieds nus, s’arrête sur les masques fantastiques, presque effrayants, de ficelle, de fourrure, de tissu, dont les yeux sont vides, oripeaux qui pendouillent au bout d’un bras, ou tas de laine blonde isolé dans la lumière à l’avant-scène.