De Jean-Claude Grumberg
Mise en scène : Isabelle Domenech
Dès le début de la pièce, nous sommes entraînés dans un dialogue absurde entre le directeur d’une maison de retraite (Jean Truchaud) et le fils (Antony Goulhot) d’une résidente (Claudine Deraedt) dont la mémoire est très déficiente. Le directeur est obnubilé par ses problèmes de budget et gestion de personnel ; le fils est désemparé par l’état de sa mère qui ne le reconnaît pas et qui a des problèmes de cohabitation avec ses voisins de couloir. Le dialogue entre les deux hommes est très rapide et, quoique tragique, puisqu’il y est question des dégradations causées par l’âge, devient un échange à la Louis de Funès dont l’humour détend l’atmosphère. Le contraste est fort avec la souffrance de cette vieille femme perdue qui a parfois des éclairs de souvenirs d’un traumatisme d’enfance : par petites touches discrètes sont évoqués peu à peu les camps de concentration et les privations, les médecins sadiques et sa fuite désespérée avec sa mère dans une forêt, poursuivies par les nazis et leurs chiens.