Trop de mauvaise humeur tue l’humeur et lasse le lecteur. Trop de dégoût du monde empêche les rêves des enfants et étouffe les rires des jeunes filles en fleur. Nous n’avons pas le droit de sacrifier l’espoir. Alors il faut regarder derrière dans les souvenirs des printemps vrombissant d’abeilles et des étés en bord de mer quand le sable brûlant réfléchissait les jeux du soleil. Il faut feuilleter en arrière les albums des petits bonheurs, de ces moments d’ennui merveilleux des adolescences du passé. Souvenez-vous des premières gorgées de bière et, roulant entre les doigts, la fraîcheur des petits pois dans la passoire. Tiens, il y a eu cette tomate chaude et tendre. Ma sœur et moi avions décidé du haut de nos dix ans de marcher tout droit jusqu’à la colline là-bas, fascinante pinède bleue enserrée par une longue muraille que nous discernions nettement dans le soleil rose du matin. Elle s’appelait « Les Bois-Murés » et gardait tout son mystère pour nos fantasques esprits enfantins. Nous avions marché tout droit à travers des pierriers déjà chauds, des prairies d’herbes folles jaunies par l’été et des vergers ombragés. Alors que nous longions son potager, un vieil homme nous arrêta de quelques mots chantants pour nous offrir une tomate qu’il cueillit à ses pieds. Nous la gardâmes à la main jusqu’à trouver un trou d’irrigation en bas du mur des Bois-Murés qui nous laissa juste la place de nous faufiler à l’intérieur. Ah ! Cette tomate ! Toute tiède, poivrée et juteuse à nous couler sur le menton. Assis derrière un fourré, inquiets du moindre bruit qui aurait pu évoquer l’arrivée du garde-chasse, nous avons trouvé dans cette tomate le jus de la vie, le sang de la jeunesse et quelque chose comme un petit élixir de bonheur. Nous sommes rentrés soulagés d’avoir vaincu nos petites peurs d’enfants, un peu ivres du chant des cigales, marchant tout droit vers le toit rouge de la maison là-bas, fiers de suivre la boussole des oiseaux qui ne se perdent jamais dans le bleu de la Provence estivale. La vie garde dans nos mémoires des éclats de soleil et de rires qui font oublier les grands petits hommes, ces puissants impuissants qui détruisent la planète et l’humain de l’humanité. Cultivons nos souvenirs tels des graines de joie, des semences de bonheur dans l’espoir que cela repousse un jour, petites pousses vertes entre les pierres et les gravats des guerres.
Archives pour: "Mars 2024"
En cette journée du 8 mars, journée des droits des femmes, les femmes en situation de handicap n'ont pas été oubliées, perdues dans les images médiatiques des liesses féministes et qui plus est cette année dans les apparats de la ratification présidentielle du droit à l'avortement dans la constitution.
A Chantilly, dans l'Oise, les associations FDFA "Femmes pour le dire, femmes pour agir" et l'APAJH Association pour Adultes et Jeunes Handicapés, avaient organisé à la demande de Madame Claude DULAMON, sous préfète de Senlis, une réunion festive et de réflexion sur le sort des femmes en situation de handicap victimes de violences sexistes et sexuelles.
Les officielles de la région étaient là. Nous avons reçu les présidents des associations Chantal RIALIN pour FDFA et Claude LEBRET pour l'APAJH ainsi que pour la Mairie de Chantilly la Docteur Dominique DELAHAIGUE, Conseillère municipale, de la ville de Chantilly, Déléguée à la Santé, au Handicap et à la Médiation et animatrice du programme "Handicaps, parlons en " du CCAS de Chantilly. Nous avons aussi reçu Eric WOERTH et sa sœur Florence WOERTH représentants la région.
L'émotion était à son comble après pour Adultes et Jeunes Handicapés, la projection du court métrage “Violences du Silence” qui dépeignait la réalité des quotidiens des femmes murées dans les violences et leur handicap. Il a fallu tout le charme et la poésie des artistes Sophie et Emmanuel SALA du Duo Soma, pour retrouver l'énergie pour continuer notre journée.
Nous avons réuni autour d'une même table ronde des représentantes des divers services impliqués le long des parcours de ces femmes. Nous avons écouté Roukhaya HASSAMBAY, porte-parole de l’association IKAMBERE (regroupant des femmes vulnérables victimes de violences), Amélie LAFON, chargée de mission lutte contre les violences intra familiales au Tribunal Judiciaire de Senlis, Clémentine LEVY, porte-parole de l’association "SOLIDARITE FEMMES 3919" , Cyril BOILE, directeur de France VICTIMES OISE et Corinne PEREZ-BERGEAUD, adjudante-cheffe (M2PF) Maison de prévention et de protection des familles qui a fait une intervention très remarquée. Les associations FDFA et l'APAJH ont pu présenter leur projet de centre d'hébergement d'urgence pour ces femmes en complet désarroi dont la construction est prévue attenante au bâtiment inclusif en cours d'édification dans le Domaine des Trois Châteaux à Coye-La-Forêt.
Madame la sous-préfète Claude DULAMON a conclu cette journée par une intervention puissante et pertinente, cherchant à réunir nos énergies et, malgré les sombres auspices de l'actualité, à redonner de l'espoir. Elle a souhaité le développement des systèmes de soins et de prises en charge des personnes vulnérables à la hauteur de l'enjeu de société qu'ils représentent pour tous et toutes.
Venez voir ou revoir, entendre ou réentendre ces deux textes puissants.
Découvrez comment le dialogue s'établit entre les deux mises en scène, comment elles se percutent, s'entrechoquent et se font écho.
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le dimanche 17 mars 2024 à 16 heures puis à 19 heures au centre culturel de Coye-la-Forêt 21, rue d'Hérivaux plein tarif une pièce : 15 € les deux pièces : 20 € tarif réduit une pièce : 10 € les deux pièces : 13 € Renseignements et réservations : 03 44 58 71 10 / 06 38 03 11 85 ou à assoc.tousenscene@laposte.net Dans l'entre-deux, mise à disposition d'une salle pour un échange autour d'un verre. |