Article lié -- > À Claude
J’étais au Centre culturel ce dernier samedi, venue pour la poésie.
Rémy Chevillard y avait imaginé une soirée chaleureuse pour dire sa passion de la poésie : « Pages célèbres, poésie à la carte ». Nous n’étions pas assis dans les gradins – ces gradins que tu avais voulus, Claude, dont tu voulais avec obstination qu’ils ne soient jamais démontés, tant te semblait indiscutable la vocation de la salle – mais sur la scène aménagée en décor de restaurant : petites tables recouvertes de nappes blanches, vin et cidre à notre portée, recueils de poésie laissés là. Le diseur de poésie devant nous, ou assis familièrement à une table. Et sont venus alors les grands textes de notre littérature. Ceux que tu aimes, ceux dont tu as enseigné, avec une ferveur que tu communiquais à tes élèves du lycée de Chantilly, la beauté et la force. Baudelaire, Mallarmé, Hugo, Rimbaud, Apollinaire… et Nerval en compagnie duquel tu travaillais encore récemment. Pensant à toi qui luttais pour vivre, j’ai écouté, émue, recueillie « El Desdichado » :
Je suis le ténébreux, - le veuf, - l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie…
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