Depuis le mois de mai les Coyens — surtout les Coyennes— étaient désorientés. Le Vestiaire de Sofie, leur magasin et leur lieu de rencontre préféré, était fermé. Avec un peu de nostalgie on passait devant les vitres ternes et la porte muette. Sur le trottoir, rien, pas une bicyclette, pas un ours en peluche, pas un vase et pas un tableau de maître. Pour consoler le flâneur désemparé, un affichage lui annonçait, devant l’ancienne pâtisserie, les travaux de la future supérette et le déménagement du Vestiaire dans le quartier du Sauteur. Cela sembla à tous un exil en périphérie. On se lamenta.
Maintenant c’est fait, oubliez la nostalgie, les trésors du Vestiaire sont accessibles chemin de Montgrésin : pour les découvrir empruntez la route des étangs de Comelles et engagez-vous dans la première impasse à droite.
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Maître Boileau sur son arbre perché tenait dans son bec un adage : « Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement. » Cette vieille sagesse veut bien dire que chaque fois qu’on entend un beau cravaté fraîchement barbu ou une belle décolorée à talons pointus s’exprimer en souriant dans une langue française que ni Molière ni vous ne comprenez, on vous roule dans la farine. Un langage abscons, c’est fait pour les... melons, comme on disait à Cavaillon. Essayons, vous allez voir : « Pour que les habitants deviennent des acteurs grâce à un diagnostic partagé dans le respect de la dimension interculturelle issue de la décentralisation, il importe qu’une citoyenneté inclusive de proximité soit élaborée en tenant compte de la démocratie, du lien social et d’une mondialisation qui engloberait le local. Un partenariat dans la solidarité deviendra alors le projet d’un développement dont le contrat fondamental sera la participation. » Là, déjà, on commence à être d’accord.
Le dernier spectacle : La belle et la bête
Une très joyeuse fin de Festival ce lundi 3 juin avec les enfants : Michel Laliberté présentait aux enfants des classe primaires une adaptation du célèbre conte La Belle et la Bête. Un spectacle qui a plu à tous, à en juger par les réactions de la salle : alternance de rires et de silences inquiets — les pantomimes du père et de la sœur jalouse, la tête monstrueuse et la voix caverneuse de la Bête. Les nombreuses questions posées par les enfants à l’issue du spectacle témoignent de l’intérêt qu’ils ont eu pour la pièce. Avec patience et amusement les comédiens se prêtent au jeu et expliquent que c’est avec de l’entraînement que l’on arrive à changer très vite de costume, que les roses sur la façade du château ne sont pas de vraies fleurs et que oui, les comédiens s’embrassent sur la bouche pour de vrai !
Le bilan du Festival
La clôture du Festival avait eu lieu officiellement quelques jours plus tôt, le samedi 26 mai après la représentation de La Tortue de Darwin, de Juan Mayorga, par le Théâtre de La Lucarne. La troupe a été chaleureusement applaudie par un public fidèle, satisfait de découvrir ce texte original, satire humoristique et grinçante du monde tel qu’il va depuis la fin du XIXe siècle.
Après la pièce, c’est au tour de Jean-François Gabillet, président de l’Association du Festival théâtral, de monter sur scène pour annoncer un bilan provisoire de ces deux semaines de théâtre, après treize spectacles et seize représentations, et avant les onze matinées scolaires à venir.
D' Anissa Benchelah
Cie Eclectic
Mise en scène : Bérénice Collet
Bienvenue dans l'Afrique, les Afriques nous précise Anissa Benchelah dès le début de ce spectacle de conte lumineux.
Une toile claire dressée, abritant quelques instruments, de chaudes couleurs, un bleu nuit intense en toile de fond. Et nous voilà bercés par la chaude voix de cette comédienne qui interpelle les enfants à coup d'images mentales, et emprunte au conte comme au théâtre du mime leurs plus beaux atouts.