Le 11 novembre 1918, toutes les cloches de France jusque dans les villages les plus reculés se sont mises à sonner. Ce n'était pas le tocsin qu'on entendait cette fois, mais les carillons de l’allégresse et du soulagement. On y croyait, ce serait « la der des der ».
Cent ans après, se souvenir du 11 novembre 1918 et le célébrer, c’est se souvenir des souffrances d’une génération sacrifiée par des gouvernants insensés, des millions de morts que leur orgueil et leur folie guerrière ont causées. C'est célébrer, après quatre ans de combats atrocement meurtriers, la paix enfin signée dans une clairière de la forêt de Compiègne. Et c'est ne pas oublier non plus que cette paix ne fut qu'éphémère, que la bêtise, la haine, le nationalisme et l'esprit revanchard ont provoqué, vingt ans plus tard, une nouvelle guerre, encore plus meurtrière.
Archives pour: "Novembre 2018"
Les enfants des migrants
Ont des grands yeux fragiles
Tremblants comme des océans
Des mains tendues de colère
Serrées de peur sur leur cœur
Entre-ouvertes qu’avec douceur
Avec la reconnaissance d’un regard de mère
Avec des bras ouverts en fleur de sœur.
Les enfants des migrants
Ont des envies de couleurs
Pour gommer les flammes et les nuages
Les ventres rouges des nuages
Quand la terre tremble
Quand les parents tremblent
Que le bruit rend sourd
Et que les bombes tuent l’amour.
Les enfants des migrants
Ont faim d’habitudes quotidiennes
De jours d’école qui sentent la sueur
De tartines grillées même sans beurre
Et de repas mangés à l’heure.
Les enfants des migrants ont besoin
Besoin de nous, besoin de rien,
Besoin d’un regard qui leur rende justice.
De Gauthier Fourcade
Samedi 20 octobre
Comme chaque année en automne, l’Aire cantilienne met les mots, les livres et les bibliothèques à l’honneur, c’est la saison des « Mots en l’Aire ». Ce samedi 20 octobre, Agnès Bouchard, bibliothécaire à Coye-la-forêt, a choisi de donner une place aux mots sur la scène de la salle Claude Domenech, et d’inviter le spectacle de Gauthier Fourcade « J’étais un arbre ».
Ce que l'on perçoit d'abord du comédien – ou du diseur de mots –, c'est comme une auréole de cheveux argentés, qui moussent comme des cheveux d'enfant. L'homme disparaît dans le costume noir, ne nous laissant dans la lumière que le visage et la mobilité du regard pour raconter. Pour se raconter, sans narcissisme ni forfanterie, ni éclats de voix ni gestes larges, avec l’air de ne pas y toucher. Par bribes éparses il se dévoile.