Si j'étais un arbre
De Gauthier Fourcade
Samedi 20 octobre
Comme chaque année en automne, l’Aire cantilienne met les mots, les livres et les bibliothèques à l’honneur, c’est la saison des « Mots en l’Aire ». Ce samedi 20 octobre, Agnès Bouchard, bibliothécaire à Coye-la-forêt, a choisi de donner une place aux mots sur la scène de la salle Claude Domenech, et d’inviter le spectacle de Gauthier Fourcade « J’étais un arbre ».
Ce que l'on perçoit d'abord du comédien – ou du diseur de mots –, c'est comme une auréole de cheveux argentés, qui moussent comme des cheveux d'enfant. L'homme disparaît dans le costume noir, ne nous laissant dans la lumière que le visage et la mobilité du regard pour raconter. Pour se raconter, sans narcissisme ni forfanterie, ni éclats de voix ni gestes larges, avec l’air de ne pas y toucher. Par bribes éparses il se dévoile.
C’est un homme qui réfléchit à voix haute. Les mots sont comme les déclencheurs de sa pensée. On voit qu'il les aime, les tourne et les déroule dans tous les sens pour s'amuser et nous amuser de leurs surprises.
Personnage de naïf qui regarde le langage et le manie pour lui faire dire autre chose et débusquer ce qui ne se voit pas. Un clown qui sort de sa poche l'instrument de musique que l'on n'attend pas.
Au fil des chapitres le personnage se construit : « Cela fait des années que je me cherche ». Un décalé à côté de ses pompes, un nostalgique de l'enfance et des racines plantées sur une terre qu’il a quittée, lointaine, au soleil, qu’il aime, là où poussent les oranges : "la j'ai ri". Il est la mémoire de ceux qui ont vécu, qui ne sont plus là. L’arbre aux racines enfouies et dont il imagine les branches et les si nombreuses feuilles qu’elles portent.
Le ton est mesuré, il sourit, s'amuse de nous divertir avec délicatesse des jeux avec les mots. Avec humour et discrétion... il entraîne les spectateurs vers ce qu'il aime pour leur en donner le goût : la vie la famille les arbres la beauté... la poésie, la joie et la force des mots.
Pour fêter les mots, les mots en l’aire – en l’air aussi – les mots dans les livres et les mots dans les bibliothèques, Agnès, la gardienne du trésor, a décidément choisi le spectacle qui pouvait le mieux les faire aimer.
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