Tout est en place vendredi 11 juin à 12h30 au coin stratégique de la Grande rue et de la rue d’Hérivaux – il s’en passe des choses ce vendredi 11, chez Google, au Cap et à Coye-la-forêt ! Barrières de sécurité, gendarmes en éveil, badauds qui s’agglutinent, la terrasse du Régent qui fait le plein de Coyens derrière les rosiers… sans compter la foule qui se masse sur les trottoirs. Monsieur le Maire est là, bien sûr, Yves Dulmet aussi – en cas d’égratignure le cabinet médical n’est pas loin – Ahmed a fermé boutique, et Dominique Ginelli fournit des infos de spécialiste aux néophytes. Nos reporters sont en place. Qu’est-ce qu’on attend ?

La Ronde de l’Oise ! Depuis des semaines, on ne parle que de cela en ville. Toute la population coyenne a été avertie par voix municipale, les communes de l’aire cantilienne sont en alerte. Ce jour-là, 21 équipes de 126 cyclistes professionnels sont attendues pour la 57° édition de cette course bien connue des fans du vélo. Organisée par l’Union cycliste de Liancourt-Rantigny, elle se déroulera sur quatre jours avec la participation de beaucoup d’équipes étrangères d’ Italie, Belgique, Luxembourg, Danemark, Irlande et Australie.

La veille, la première étape a conduit les champions d’Auneuil à Ribécourt ; elle a été remportée par un jeune Belge de 21 ans, Jarl Salomein, du club Beveren 2000. Le premier Français était 4°, Laurent Bourgeois du Club d’Etupes dans le Doubs.

Coye-la-forêt se trouve sur le parcours de la deuxième étape qui va de Chantilly à Thourotte, ce qui, d’après Mappy, représente une distance de 57 kms si l’on emprunte le chemin le plus court. Mais dans le cas présent la route s’allonge, tourne autour de l’aire cantilienne, puis  part en zigzags et trace une nouvelle boucle au nord de Compiègne. Chaque commune veut recevoir sa part de gloire ! Ce qui fait 188,200 kms.

A Coye-la-forêt, la tension monte dès 13h. En ouverture du spectacle, motards civils en gilets fluorescents, gendarmerie toute bleue à moto et en voiture, gyrophares en action, déboulent rue d’Hérivaux, pulvérisent le 50km/h de traversée de ville, attrapent le virage de l’épicerie Dadie, enfilent la Grande rue, des sirènes font craindre le pire. Mais non, tout est normal, rassure Dominique Ginelli qui connaît cela parfaitement en habitué des courses. 13h10, les voitures des sponsors, bariolées à souhait d’autocollants. 13h20, enfin le premier vélo ! On retient son souffle. Mais ce n’est pas une échappée, le peloton est déjà là. Après le ralentissement obligé dans le virage et reprise de vitesse, les voici tous debout sur les pédales, casques blancs, torses colorés courbés sur le guidon. Vite, photos ! Clic, clac ! C’est fini. Rien vu. On ne peut pas photographier et regarder en même temps. En fin de spectacle, les voitures suiveuses aux couleurs de l’équipe, chargées de vélos, l’ambulance …et la voiture-balai. On se retrouve dans la rue déserte, tout étonnés. C’est déjà fini ?

Les résultats
Nous ne serons pas à Thourotte pour voir le vainqueur, Nadir Haddou, de l’équipe cycliste d’Aubervilliers, BigMat-Auber 93, dont les sites vélocipédiques nous disent qu’il a effectué le parcours en 4h, 08’53’’et devancé de plus de 7 minutes le premier du Cyclo-Club de Nogent-sur-Oise. Nadir Haddou a 27 ans, professionnel depuis un an, il suit ainsi brillamment l’exemple de son frère aîné Saïd (www.cyclism.actu.net ). Coye-la-forêt lui a porté chance !

Le vainqueur de la 3° étape, le samedi 12, de Ravenel à Verneuil-en Halatte, a été le Belge Nico Eeckhout, de l’équipe An Post Sean Kelly – équipe à l’origine irlandaise et devenue belge en 2010. Ah bon ? A quarante ans, il affiche un palmarès impressionnant (champion de Belgique sur route en 2006)  www.cyclingbase.com/palcoureurs.php
Enfin, Julien Antomarchi, a remporté la dernière étape de dimanche. C’est un Marseillais de 26 ans, membre du Vélo Club La Pomme-Marseille. (www.veloclublapomme.com )
Et le maillot jaune de cette 57° Ronde de l’Oise revient à Steven Tronet, 24 ans, du Club Roubaix Lille Métropole (www.asso.nordnet.fr/veloclubroubaix ). Bravo!

Impressionnants tous ces champions que nous avons vu filer en quelques minutes !  Mais pour organiser cette Ronde, il ne faut pas moins d’une année, nous a dit Marcel Birck, le président du Comité d’organisation. Il s’agit de trouver des sponsors, de démarcher les municipalités des villes traversées, de définir les villes étapes. Le coût de l’opération est de 180 000 euros financés, outre les sponsors, par les collectivités locales, départementales et régionales. Une centaine de bénévoles sont à l’œuvre. Lui-même a commencé comme bénévole il y a 43 ans, entraîné dans cette aventure par des voisins passionnés de cyclisme et dirigeants de club. Depuis 57 ans la Ronde a pris de l’ampleur, elle se déroulait à ses débuts sur deux jours. Et Marcel est très fier de dire que depuis quatre ans elle est devenue une épreuve reconnue de l’Union Cycliste Internationale. Pourquoi Coye-la-forêt ne serait-elle pas une prochaine ville-étape, demande-t-il ?