Entretien avec Mercedes Homo
71 ans
Mariée
Deux enfants, trois petits-enfants
Retraitée, ex employée de banque
Quand j’arrive chez elle pour notre entretien, Mercedes a préparé le terrain et sorti ses archives des élections municipales.
Tu vois, me dit-elle, en 1989 j’étais déjà dans la liste, qui s’appelait alors « AGIR AUTREMENT, des femmes et des hommes de gauche, de progrès et d’ouverture pour l’avenir de Coye-la-forêt. »
Nous reconnaissons les visages des candidats… Ils étaient 23, certains nous semblent très jeunes sur les photos… D’autres ne sont plus... La parité n’existait pas.
C’était la minute nostalgie !
Je suis arrivée à Coye il y a 42 ans, poursuit Mercedes. A l’époque nous habitions Pantin, nous y avions eu un enfant, mon mari travaillait au Bourget et, pour le deuxième enfant, nous avons souhaité, comme beaucoup, une maison à la campagne. Et c’est sur un prospectus immobilier qu’un ami nous a donné par hasard que nous avons fait connaissance avec Coye-la-forêt ! Je m’y suis intégrée rapidement. Pendant la scolarité des enfants j’ai rejoint l’association de parents d’élèves, la FCPE, qui était à l’époque très dynamique. Elle organisait des séances de vrai cinéma dans le hall de l’école des Bruyères puis au Centre culturel. Nous étions tous mobilisés pour installer le matériel, assurer la projection. Comme je travaillais à Paris je ramenais les bobines de films.
Coye29 : On dirait que tu te sens bien à Coye-la-forêt.
Oui, je me sens bien dans une ville qui ressemble à un village. Tout le monde se dit bonjour, et c’est animé grâce au Centre culturel où il se passe toujours quelque chose !
Coye29 : Et à chaque élection tu t’es représentée sur la liste de gauche ?
Je n’oublie pas d’où je viens. Mes parents étaient des réfugiés espagnols qui ont fui le franquisme à la fin de la guerre. Mon père était communiste. Le choix de mes parents s’est transmis. Aujourd’hui cela a toujours une raison d’être, l’injustice et les inégalités existent toujours, c’est contre cela que la gauche se bat. Une opposition visible et crédible est nécessaire. Mon engagement à gauche je l’ai eu aussi dans ma vie professionnelle. J’étais syndiquée, plusieurs fois élue du personnel. Au Crédit Lyonnais les syndicats étaient très actifs et avaient du pouvoir à l’époque.
Coye29 : Qu’est-ce qui peut être amélioré à Coye-la-forêt ?
La communication avec les citoyens. Qu’il y ait pendant ces six ans plus d’échanges entre la future municipalité et les Coyens, plus de participation des habitants, qu’ils soient mis au courant des projets avant la décision des élus. Pour l’éclairage par exemple, la municipalité sortante a bien fait une réunion, mais elle a eu lieu quand tout était décidé. C’est en amont qu’il faut travailler avec les Coyens.
Il faudrait une ouverture aussi, de Coye-la-forêt vers l’extérieur. Par exemple, je regrette qu’il n’y ait aucune liaison entre les Trois châteaux et le village.
Coye29 : Quels sont tes centres d’intérêt, tes occupations favorites ?
Je lis beaucoup, et j’aime me tenir au courant de la politique.
Ma mère est à La Sablière et j’y passe tous les jours. J’apprécie ce qui a été mis en place par Mme Gillet et son association La Bulle d’air : chaque jeudi matin, il y a une rencontre, avec un partage de goûter, entre les personnes âgées et des volontaires, des élus, des membres du CCAS. Guite, Michel, Alain et d’autres y passent souvent. C’est un bon moment d’échanges, une occasion pour les résidentes de nous dire ce dont elles ont besoin. Un groupe d’enfants y ont chanté une ou deux fois... Les résidents étaient ravis. Ce lien intergénérationnel est précieux, il faudrait que les enfants viennent plus souvent…
Avec Mercedes, l’horizon ne se limite pas à la forêt, c’est une ouverture vers la vie des autres à Coye-la-forêt, une connaissance du monde dans lequel elle vit et à l’actualité duquel elle entend participer.
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