Ouverture du festival : Les contes
Eby et son petit chaperon rouge
Par la Compagnie du Théâtre Mordoré
L’après-midi du mercredi 13 mai, la première troupe arrive au Centre.
Morgane Desprès est la régisseuse-son de la Compagnie du Théâtre Mordoré qui ouvrira le Festival, le lendemain jeudi 14 mai, pour les élèves de maternelle avec la pièce « Eby et son petit chaperon rouge.
« Le spectacle est très haut en couleurs avec beaucoup de jeux de lumières et de sons », précise-t-elle. Un régisseur général, Eric Pelado, et un régisseur-lumière, Florent Ferrier, sont en outre attachés à la troupe. Lundi 18 mai, la même Compagnie présentera aux élèves plus âgés « Eby et le mangeur de contes » dans une mise en scène de Sarah Gabrielle. Les deux spectacles sont des adaptations de contes de Grimm et de Perrault, avec chansons et musique originales, servis par deux comédiens, Charlotte Popon et Benjamin Julia. Les pièces ont été jouées pendant six mois à Paris, au Théâtre du Lucernaire, et pour la saison prochaine 40 dates sont prévues dans toute la France.
Jeudi matin, bien rangés par deux, les petits de maternelle font leur entrée au Centre. Avant le début du spectacle nous avons tout loisir d’observer le décor. C’est une chambre d’enfant. Côté cour, le petit lit blanc à l’ancienne appuyé contre un paravent de bois peint. Côté jardin, un coffre, réserve de jeux, cachette éventuelle. Au centre, un cheval à bascule au bois patiné, un portemanteau, qui se révélera être un arbre tout noir, auxquels sont accrochés les costumes, notamment la cape dans laquelle s’enroulera le grand-père pour jouer au loup. Le mobilier est délicat et rappelle les chambres d’enfants d’autrefois quand le bois était peint de guirlandes de feuillages retenues par des nœuds.
Eby, la petite fille, s’ennuie dans son lit, elle a la varicelle et chante : « J’ai des boutons plein la figure, comment faire pour m’amuser, à rester seule je vais craquer. » Son grand-père Georges rit de ses boutons et de sa mauvaise humeur : « Même malade on peut s’amuser, il y a des tas de choses à faire, même coincé dans son lit. »
Et la meilleure des idées, c’est le livre de contes qui, ouvert, éclaire de façon magique le visage de son lecteur. Mais lire ne suffit pas, il faut vivre le conte. C’est ainsi que Papy devient le loup, si noir dans sa cape, et Eby le chaperon naïf, en robe rouge, bas de laine rayés rouge et noir, et petit bonnet rose. Le loup se dit végétarien et amateur de carottes, mais il est bien inquiétant debout dans le lit de la grand-mère déjà mangée, silhouette menaçante derrière la petite fille qui subira peut-être le même sort.
Le spectacle est très beau visuellement, les lumières accompagnent les sarabandes des comédiens rythmées par des airs de jazz, de comédie musicale américaine, de hip hop, de musiques de films. Les anachronismes sont réjouissants : le chasseur est un cowboy venu d’il était une fois dans l’Ouest, le loup est abattu par Calamity Eby qui fait tournoyer son pistolet. Les enfants sont captivés, rient aux éclats, ont peur aussi. Mais tout se termine bien, rassurez-vous, les frères Grimm ayant adouci le dénouement choisi par Perrault !
Les adultes sont aussi ravis par le dynamisme du spectacle et sa poésie, enchantés par des comédiens qui ont une forte présence. De belles voix, énergiques, qui jouent sur plusieurs registres, le sens du mouvement, l’aisance de danseurs.
Ce matin-là, nous avons lu « Le petite chaperon rouge » autrement.
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