Rencontre avec Marie-Louise Barnier
77 ans
mariée
2 enfants
retraitée de l’éducation nationale, professeur en français
Coye29 : Marie Louise, quel est ton parcours ?
Je suis originaire de Châteauroux. Mes racines se trouvent dans le Berry. Depuis très longtemps je savais que je voulais être enseignante. J’ai eu la chance, durant les années scolaires de rencontrer des professeurs qui m’ont donné le goût des mots, des livres. Un professeur de français en particulier, en me faisant découvrir Gérard de Nerval m’a transmis « l’étincelle ».
Un extrait du poème « Les écrivains » de Gérard de Nerval :
« Ô grand Hugo, poète et raisonneur habile,
Viens me montrer cet art et grand et difficile,
Par lequel, le talent fait admirer aux sots,
Des vers, peut-être obscurs, mais riches de grands mots. »
J’ai été professeur de français un peu partout en France. En mai 1968, j’étais jeune professeur à Metz. Je me rappelle de la fracture « anciens / nouveaux » dans la salle des professeurs au collège à Metz en 1968. Le programme scolaire à l’époque était un carcan, sans liberté pédagogique. Depuis 1968, les professeurs sont plus attentifs aux élèves. Pour moi, ce métier de transmission du savoir est une passion.
Coye29 : Quand es-tu arrivée à Coye la Forêt ?
Je suis arrivée à Coye la Forêt en 1978. J’ai suivi mon mari qui avait un travail à l’Institut géographique national (IGN) à Creil. J’ai eu une mutation au collège de Senlis (collège public Bon secours). J’y suis restée jusqu’à la retraite en 2002. Nous nous sommes installés à Coye la Forêt car nous voulions un endroit tranquille pour les enfants. Le fait que ce village ait deux écoles et une bibliothèque nous a tout de suite séduits.
Coye29 : Tu te présentes sur la liste de gauche aux municipales depuis plusieurs mandats. Quelles sont tes convictions ?
Mon éducation politique s’est faite lors de mes premières années d’enseignante. Je me suis syndiquée à gauche en 1968.
En tant que parent d’élèves, j’ai adhéré à la FCPE. J’ai défendu les valeurs d’une école publique, gratuite et laïque pour tous. La gratuité est l’une des conditions de l’égalité de tous les enfants devant l’éducation. Je me souviens de séances de cinéma gratuites dans le préau de l’école de Coye la Forêt, organisées par la FCPE.
Je suis à la retraite mais je continue ce travail de transmission du savoir auprès des enfants hébergés avec leurs familles au domaine des trois châteaux. Je participe à des études le soir pour les devoirs des enfants. La réussite scolaire, c’est l’acquisition de compétences langagières. Ceci est d’autant plus vrai pour les enfants qui n’ont pas le français comme langue première.
La lutte contre les inégalités passe par la reconnaissance d’enfants qui ont besoin d’être davantage accompagnés.
J’ai été conseillère municipale à Coye la Forêt de 2001 à 2008, élue sur la liste de gauche conduite par Dominique Ternaux.
Coye29 : Quel est le ou les dossiers que tu comptes soutenir activement ?
J’ai commencé à suivre de près le dossier solidarité à Coye la Forêt.
La solidarité, c’est d’abord de permettre à chacun de se loger dans notre village.
On constate que Coye la Forêt ne compte actuellement que 13 % de logements sociaux. Pour assurer la mixité sociale et le renouvellement des habitants, il est urgent d’envisager de nouvelles résidences, sans pour autant dénaturer notre village.
Coye29 : Marie Louise Barnier est une sorte de chef d’orchestre multipliant les activités, les relations aux autres. Elle assiste souvent aux conseils municipaux, elle s’investit activement au sein de l’association Solidarité Coye. Elle a été dès l’origine membre de l’association du festival théâtral de Coye la Forêt.
Si elle était un tableau, elle serait « Le Concert » de Nicolas de Staël. Elle pourrait se reconnaitre dans cette fièvre de création, dans une existence intensément vécue.
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