48° SALON DES BEAUX-ARTS
du 23 Novembre au 1° décembre 2013
Invitée d’honneur : Jacqueline Durivault
Quand le ciel bas et lourd…
Au Salon des Beaux-Arts, on vient chercher l’oubli. Du brouillard, du quotidien gris, des uniformes noirs de la rue, des actualités déprimantes. Pour ce faire, pas besoin d’un quelconque euphorisant. La plongée dans l’ailleurs se fait par le regard.
Ce 48° Salon confie à Jacqueline Durivault le soin de conduire celui qui passe la porte vers les couleurs du monde - la Camargue, la Bretagne, Venise…. Vers les mouvements des corps – danseurs, musiciens - des voiles, du vent, des barques…
Ici, on a de l’espace, on respire, on prend le temps de s’attarder sur les plages de couleurs, l’ocre d’un violoncelle, les bleus de la mer, le vert de la lagune qui s’étale, le trait rouge qui souligne la barque. Le jeu des contrastes ou des camaïeux. Le dessin est énergique, le trait tantôt appuie tantôt s’efface, si bien que tout est mouvement. Le jeu des lignes entraîne dans un vertige qui fait oublier la réalité pour ne garder qu’une sensation. Ne pas chercher dans ces toiles une représentation de la réalité, se laisser simplement porter par l’élan des traits et les fulgurances des contrastes, la beauté nue de la couleur. La couleur nous est donnée, à nous de nous en emparer.
L’artiste peintre, invitée d’honneur de ce Salon, pose sur les choses et les êtres un regard chaleureux, un sourire lumineux. Née à Alger, elle a, dit-elle, été influencée par cet horizon large vers l’infini de la mer, par le flot de couleurs méditerranéennes qui ont servi de cadre à son enfance. Elle dessine depuis toujours et a remporté à 17 ans le Prix de dessin à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts d’Alger, avant de gagner la France où sa famille lui conseille de poursuivre des études à Montpellier. C’est là qu’elle obtiendra une licence de Sciences physiques qui fera d’elle une enseignante pendant quelques années jusqu’à ce que, ses trois enfants élevés, son activité d’artiste l’emporte et la conduise vers l’Ecole des Beaux-Arts de Versailles. « J’avais un professeur qui m’a appris à regarder intensément. Nous dessinions au roseau, à l’encre de Chine. C’est très formateur car il faut saisir l’essentiel, le signe des choses. » Ensuite de nombreuses galeries l’ont sollicitée. « J’ai eu de la chance, je n’avais pas à chercher, on venait vers moi pour me demander d’exposer. Maintenant, c’est un peu plus difficile. »
Comme le montrent les œuvres exposées au Salon, Jacqueline Durivault aime l’espace : « Je fais des croquis sur le vif dans un carnet, je vois les couleurs dans ma tête. En atelier, je peins d’abord sur de grandes toiles, j’ai besoin d’espace. C’est seulement après que j’aborde les formats plus réduits. Mon ambition n’est pas de décrire un paysage, je vois un ensemble, je dégage une impression, je veux traduire la vérité d’un paysage quel qu’il soit. »
La promenade de l’amateur de peinture peut se poursuivre ensuite dans les allées du Salon, parmi les 180 œuvres exposées des 70 exposants, une flânerie qui le conduit des pastels tendres de Georges Seureau, à l’univers tourmenté d’Andral ou l’imaginaire de Denis Seignez. C’est ce qui fait la particularité du Salon de Coye, la variété des sujets, des styles, des techniques, des inspirations… Si le visiteur a de la chance, il peut profiter de la présence de Pierre Vallod – Président de l’association – toujours disponible pour l’accompagner dans ses découvertes et les enrichir d’un commentaire ou d’une explication.
Comme le veut la tradition, plusieurs artistes ont été honorés d’un prix lors du vernissage :
Le Prix de la Municipalité a été attribué à Strait, un nouvel exposant, ancien élève de Pierre Vallod.
Prix de Sculpture : Helen Powles
Prix de Pastel : Emmanuelle Capet
Prix d’Aquarelle : Marcel Lecluse
Prix de Peinture : Nello Sdrubolini
Prix du Salon : Simone Pamboukdjian
Prix du Public, en clôture de Salon : André Simon.
Une huile a été offerte par Michel Formentin, et une aquarelle par Marcel Lecluse aux deux gagnants de la tombola.
Si le vernissage est un moment de joyeux échanges – il y a foule pour les discours, les remises de prix… et les petits fours – la clôture est toujours intéressante par son parfum de nostalgie. Les peintres, plus solitaires, se prêtent volontiers à la discussion, prennent le temps d’expliquer leur travail tout en décrochant les toiles en compagnie desquelles nous avons vécu pendant une semaine et qui retournent dans l’ombre des ateliers.
Jacqueline Durivault expose à la galerie Vendôme à Paris.
Son site : http://www.jacquelinedurivault.fr/
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- 45° Salon avec Hervé Loilier , clôture du Salon
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J’ai beaucoup aimé l’affiche de l’événement. La première impression que l’on ressent c’est le mouvement des personnages, les couleurs chatoyantes.
Quel bel article, magnifiquement écrit! Comment est il possible de n’avoir reçu aucun commentaire? Cela change agréablement de la pauvreté intellectuelle des écrits de face book.
Bravo à celle qui a pris du temps et de la réflexion pour composer ce texte, bravo aussi à J Durivault!!