Notre France est faite des nations du monde. Qu'elle ne l'oublie pas quand elle fera la fête !
Chère France, comment ne pas t’aimer ? Avec tes douces collines vallonnées, duveteuses des blondeurs de l’été, tes vallées secrètes où se cachent de paisibles villages dans les tendres méandres de rivières enchantées, avec tes sommets enneigés dorés du soleil levant, tes rivages outremer si rarement en colère qu’avant qu’elles ne se brisent leurs vagues sont déjà pardonnées. Du monde entier, les touristes viennent visiter, en rangs serrés, les trésors d’histoire que les siècles ont déposé jusqu’aux plus délicieux recoins de ta géographie. La sagesse des peuples a sédimenté pour former ce lourd terreau de bon sens et de gai savoir qui fait ta force. Les grandes invasions ont balayé ton terroir en imbibant de sang impur tes sillons. Les Celtes, les Gaulois, les Romains, les Goths et les Teutons, les Huns, les Arabes, les Vikings, les Anglais, les Autrichiens, les Russes, les Prussiens et autres Teutons, les Polaks, les Ritals, toutes l’Afrique et ses Africains, les Chinois et les Vietnamiens et encore quelques Teutons… Dernière terre avant la mer, tu as tout accueilli, tout accepté et finalement tout assimilé. Ces populations ont fui les inondations saumâtres et les déserts dévorants, fui les guerres et les famines, fui le désespoir des pays sans passé, qui détruisent l’avenir de leurs enfants. Depuis des siècles, ma France, tu as absorbé les cultures, digéré les coutumes, tu t’es nourrie des peuples étrangers pour en faire ta grandeur. Le coq est un peu braillard et hâbleur, toujours solitaire et souvent maussade. Mais n’oublions pas qu’il a les deux pattes sur un sacré tas de fumier. La France est grande aussi des horreurs du passé. Sa force a été d’extraire de ce minerai apatride l’acier des valeurs morales et démocratiques que chantent tes hymnes patriotiques. France, n’oublie pas ton identité. N’oublie pas ta francitude. Tes feuilles sont tricolores, mais tes branches sont de toutes les couleurs de peau. Ton tronc rugueux est celui de ton histoire, de tes mythes et de tes légendes. Mais ta souche, ma France, celle qui enfante tes fameux français « de souche » de tes racines orgueilleuses, elle s’enfonce dans la fumure de tous les peuples, dans ce que l’humanité possède d’universel, de permanent dans la nature même de chacune et de chacun. Ce sont ces hybridations de gens des origines les plus disparates qui ont distillé les valeurs françaises de liberté, d’égalité, de fraternité et de sororité. France, ma France, ne renie pas ton identité.
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J’ai pris le RER récemment et traversé la gare du Nord pour prendre le métro. Trois stations plus loin j’étais au théâtre de la Porte Saint Martin. Dans la salle rouge et or, pas un visage un peu brun, tout était blanc.
Un abîme entre les deux.
Je vais me promener et faire des courses parfois à Chantilly, et autour. Il ne me vient pas à l’idée d’aller dans Creil. Commerces fermés nombreux…. Rien d’attirant. Je suis arrivée à Coye en 78. J’allais souvent à Creil, notamment pour la grande Librairie Queneutte, je flanais, faisais qqs courses.
Pourtant j’ai choisi d’habiter à Coye, pas eu l’idée de m’installer à Creil, à Nogent, à Montataire, et pourtant c’était moins cher.
Qui habite à Saint-Denis le long des voies du RER? Qui habite à Lamorlaye dans les immeubles neufs ? Qui habite à Coye en bordure de forêt ?
On vit les uns séparés des autres.
Ce qui est grave, c’est quand la loi s’en mêle, ou s’emmêle, et qui signe et favorise la séparation.
Je connais quand même une personne qui a délibérément choisi de vivre à Creil après avoir quitté Coye…