Le film muet : Le Vent
Quatrième Festival Éclats d’orgue
LE VENT de Viktor Sjöström
et son accompagnement à l’orgue par Freddy Eichelberger.
Ressusciter les vieux chefs d’œuvre du cinéma muet n’est pas rare : mais la performance de l’organiste le fut, ce soir-là, en ouverture officielle du Quatrième festival Éclats d’orgue.
La lumière filtrait de l’intérieur de l’orgue et dans la pénombre sa silhouette brillante se mettait en scène. Le lion de la Metro-Goldwyn-Mayer rugit, le train siffla plus que trois fois, et les souffles terrifiant du vent des Rocheuses s’abattirent sur le public captivé.
De l’instrument très « classique » de Coye, Freddy Eichelberger sut tirer des sons si concrets et si expressifs qu’on était sous une étrange magie : partagé entre l’image fascinante du génial réalisateur Sjöström et le charme des inventions de l’organiste, soulevé par un même rythme, ce rythme commun au cinéma et au discours musical, tantôt fiévreux et angoissé, tantôt plus calme comme suspendu, ou brisé, interrompu…
Quant au film lui-même, remastérisé soigneusement, il n’avait pas pris une ride depuis1928. L’initiation de l’héroïne, venue des villes et débarquée dans la grande Prairie, est une descente aux enfers dantesque : tout fuit, la poussière vole, les yeux s’hallucinent, les désirs s’exacerbent, les damnés sont engloutis.
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1 commentaire
Commentaire de: Lemoine Christophe Visiteur
Quand Freddy Eichelberger revient-il, à Paris de préférence, accompagner ce film ou un autre avec Lillian Gish ? Merci de me tenir au courant.
Un gros gros fan de ciné-concerts