LES CONTES DU CHAT PERCHE
D’après Marcel Aymé
Par La Bigarrure
Mise en scène : Thierry Jahn assisté de Céline Ronté
Quel entrain pour le dernier spectacle du festival! Avec les deux petites filles Delphine et Marinette (Marinette, c’est la plus blonde, dit Marcel Aymé), on entre dans la ferme pour un moment en compagnie des animaux qui les surveillent et les protègent, qui les conseillent ou se moquent, et avec qui elles inventent des jeux. Ce sont leurs compagnons. Les parents n’ont à la bouche que des interdictions et des menaces de punitions, la tante Mélina est une mégère. Les animaux sont donc tout leur univers. D’abord le chat, le personnage principal, avec deux petites oreilles grises veloutées. Tout le monde sait qu’il a le pouvoir de déclencher un déluge rien qu’avec sa patte. Le cochon, peureux et peu futé, redoute de finir en rillettes. Le jars est prétentieux et voleur. L’âne ne veut pas passer pour une bourrique. Le renard a la voix doucereuse pour amadouer la volaille, le coq est bien sûr de lui et joue le fier à bras. Et le loup… si maigre qu’il inspire pitié. Il faut toujours un loup dans les histoires pour les enfants.
Le mérite du spectacle est de suggérer. Aucun lourd travestissement pour les animaux, mais des accessoires : sur un chapeau melon deux oreilles grises arrondies font un chat ; deux longues oreilles font un âne, pour ne pas dire un bonnet d’âne ; un foulard bêtement noué sur la tête, c’est une oie ; une crête, c’est un coq. Le jeu des comédiens fait le reste, disons plutôt fait l’essentiel.
A trois, ils sont tous les animaux, ainsi que la voix des parents - silhouettes en ombres chinoises -, et les petites filles. Ah ! Ces petites filles, comme elles sont gaies, vives, toujours courant, dansant, imaginant, les robes courtes volent, les jambes s’agitent… un peu trop près de la gueule du loup d’ailleurs. Karine Foviau et Elise Noiraud n’ont rien oublié de leurs cabrioles et de leurs grimaces de petites filles. Thierry Jahn est un loup parfait, à l’air bien misérable, que l’on fait entrer dans la maison sans méfiance, un jars élégant en veste blanche, un coq qui roule des épaules et se déhanche. C’est même un pianiste de jazz !
L’accompagnement musical est discret, transitions au piano, quelques chansons originales.
Beaucoup d’ingéniosité dans la mise en scène et la création des décors : un castelet qui est un piano et une maison, une véritable île aux trésors qui cache toutes les surprises.
Une vraie réussite que ce spectacle. Marcel Aymé ne désavouerait pas, il y retrouverait son texte, son humour et sa délicatesse. Les enfants étaient sous le charme, les adultes aussi d’ailleurs !
La Compagnie est en résidence dans l’Aisne, à Rozoy sur Serre.
Ce spectacle est prolongé jusqu’à la fin juin au Théâtre du Lucernaire à Paris. Karine Foviau et Elise Noiraud, que nous venons d’applaudir à Coye, y jouent en alternance avec Claire Baradat et Céline Ronté.
LES CONTES DU CHAT PERCHÉ D'après Marcel Aymé
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