LES EMBARRAS DE COYE
Réunion publique du samedi 6 octobre 2012
C’est logique ! Puisqu’on doit parler voitures, parking et circulation, il faut bien, en illustration, des voitures. Les voitures, donc, étaient présentes le samedi matin 6 octobre aux abords du Centre culturel : parkings pleins, rue saturée de stationnements, difficultés de croisement… conditions favorables pour légitimer la réunion publique organisée par la mairie sur le thème : « Le schéma de circulation mis à l’essai depuis le 12 mars ». Monsieur le Maire accueillait ses administrés automobilistes en salle 3, en présence de nombreux conseillers municipaux et secondé par les adjoints concernés par le sujet, Maurice Erard, délégué à la voirie et à la circulation, et François Deshayes, délégué au commerce et à l’artisanat. Ecran et vidéo projecteur, micro… toutes conditions matérielles réunies pour que l’exposé soit clair et les interventions audibles.
Fluidifier et ralentir
En introduction, Philippe Vernier précise le sens de la réunion : un échange d’opinions entre la municipalité et les habitants sur le schéma de circulation mis à l’essai depuis mars. Aucune décision n’est encore prise. Il s’agit de faire le point sur les avantages et les inconvénients de cette innovation. Maurice Erard rappelle que, malgré les « quilles » déjà installées pour faciliter les croisements de véhicules, les embouteillages restaient fréquents dans la Grande rue, gênants pour les automobilistes et défavorables aux commerçants.
Le schéma, dont il cite les différents points – sens interdits, haricot, nouveau stop, etc. –poursuit un objectif double : fluidifier le trafic dans la rue principale, tout en apaisant la vitesse Grande rue, Layon de l’enclave et avenue des Bruyères, et faciliter l’accès aux commerces grâce à un stationnement minute. Il liste ensuite toutes les réclamations reçues en mairie depuis le 12 mars et les suggestions des habitants : supprimer un stop, rétablir des stops, mettre des feux rouges, installer des panneaux directionnels, supprimer le haricot, les sens interdits, interdire aux habitants de Chantilly les parkings de la gare, faire une déviation, etc.
Les contestations
La parole est ensuite donnée aux Coyens présents. Difficile ici de reprendre toutes les interventions. Quelles sont les principales critiques ?
Le représentant de l’Association des commerçants, Alexandre Pétré, du Régent, lance l’offensive sur le sens interdit qu’il juge très défavorable aux commerçants qui ouvrent dès 7h30. Le chiffre d’affaires à cette heure-ci a considérablement diminué. On ne s’arrête plus pour un crème, un journal, un croissant ou des cigarettes. La boulangerie et l’épicerie subissent les mêmes conséquences.
D’autres interventions dénoncent l’intensification du trafic avenue des Tilles et rue Blanche : nuisances sonores – impossible de garder fenêtre ouverte en petit-déjeunant –, vitesse excessive, priorités non respectées. Difficile de sortir sa voiture de chez soi. De même, si la Grande rue a gagné en fluidité à certaines heures, la vitesse y est dangereuse. Auparavant, dit un intervenant, les nuisances de la circulation étaient concentrées dans une zone limitée au centre ville, elles s’étendent maintenant dans tout le village.
Ajoutons les incivilités en nombre, souvent signalées pendant cet échange - injures, menaces, même à l’égard de la police municipale, sens interdits et priorités grillés, limitation de vitesse non respectée - et vous aurez un portrait complet du Coyen moyen au volant !
Des interventions
Plusieurs intervenants souhaitent qu’un comptage de véhicules soit fait en vue d’une évaluation objective. Patrick Lameyre, conseiller municipal de la commission Voirie et circulation, donne quelques chiffres : environ 600 véhicules sur les parkings de la gare et, avant mars et le nouveau plan de circulation, 5265 passages avenue de la gare – 49% avenue des Bruyères et 59% Grande rue. Philippe Vernier indique qu’un nouveau comptage, après mars, n’a pu être mené à bien, car les appareils ne sont pas fiables.
« Ce plan n’est pas une réussite, dit une habitante de la rue Blanche. Comment pouvez-vous assurer que la majorité des Coyens sont satisfaits ? Aucun sondage n’a été fait.»
Patrick Lemeyre : « Je vois environ 20 Coyens par jour dans mes activités professionnelles et je peux dire que 80% sont satisfaits. »
Un habitant de la Grande rue : « J’ai vu une amélioration au niveau de la fluidité. Mais la vitesse est excessive. »
Un habitant de la rue des Noisetiers : « Le nouveau stop au niveau de la rue des Ormes est inutile et mal placé après un virage. Le haricot installé à la place des stops au carrefour Tilles/Chaumontel est dangereux. Les priorités ne sont pas respectées, le carrefour est abordé à grande vitesse. »
Un habitant, angle Place Blanche, avenue de la gare : « La sortie de la rue Blanche se fait à toute vitesse. Le problème de la vitesse et de la sécurité me paraît essentiel. »
Philippe Vernier : « A chaque réunion, on se plaint de la vitesse. Mais il ne faut pas dire : ON roule trop vite, mais reconnaître que NOUS roulons trop vite. Que faire de toutes ces voitures ? La question est très complexe. Trop de voitures stationnent dans Coye, certains préfèrent laisser leur voiture dans la rue alors qu’ils peuvent la rentrer. »
« Pourquoi ne pas étendre la zone bleue ? »
François Deshayes, maire-adjoint : « La zone bleue, c’est bien, mais il faut des policiers municipaux en plus grand nombre pour contrôler. Il est question d’un parking souterrain pour la mise en place d’une supérette Grande rue. Dès mars 2011 on nous a fait un procès d’intention. Nous sommes en train de discuter, et nous essaierons de tenir compte de ce qui a été dit. Croyez bien que la décision n’est pas prise. Je suis chargé de la commission Commerce et artisanat et je dois aussi prendre en compte les remarques des commerçants. »
Philippe Vernier : « Nous allons chercher des solutions pour remédier à la vitesse et travailler autour du schéma, voir s’il est possible de supprimer le sens interdit entrée Ouest le matin. Dans la descente de la gare, le feu – prévu par le promoteur en face de la Résidence du Bois –a été mis en état. Il sera branché le 19 octobre, et nous pensons à le faire passer au rouge en cas de dépassement de vitesse.
« Ce qui pose problème, ce sont les incivilités, dit quelqu’un. Pourquoi n’y a-t-il jamais de contrôle de gendarmerie ? »
Philippe Vernier : « La gendarmerie a sans doute d’autres priorités »
Un habitant de l’avenue des Tilles : « Pourquoi ne pas revenir au plan initial ? Quel est l’inconvénient de rester quelques minutes à attendre pour un croisement de véhicules dans la Grande rue? »
Conclusion de Monsieur le maire
Il est exclu de revenir à la situation initiale. Nous allons étudier comment procéder à des améliorations. Qui sait… on viendra sans doute un jour au stationnement payant dans la Grande rue. La discussion a été très animée, ce qui prouve que la situation est complexe.
Annexes
Relire en souriant dans Wikipedia l’article sur Coye-la-forêt où il est dit pour présenter notre havre de paix : « Coye n'est pas concernée par le trafic routier de transit et n'est desservie que par une unique route départementale, la RD 118 »….
Voir aussi le concept de « La route nue », qui réduit la signalisation au minimum et responsabilise l’individu. Concept lancé aux Pays-Bas par l’ingénieur Hans Monderman http://www.wikiberal.org/wiki/Route_nue
Et relire bien sûr, pour rire de nous avec Boileau « Les Embarras de Paris », dont voici un court extrait :
Là, sur une charrette une poutre branlante
Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente ;
Six chevaux attelés à ce fardeau pesant
Ont peine à l'émouvoir sur le pavé glissant.
D'un carrosse en tournant il accroche une roue,
Et du choc le renverse en un grand tas de boue :
Quand un autre à l'instant s'efforçant de passer,
Dans le même embarras se vient embarrasser.
Vingt carrosses bientôt arrivant à la file
Y sont en moins de rien suivis de plus de mille ;
Et, pour surcroît de maux, un sort malencontreux
Conduit en cet endroit un grand troupeau de bœufs ;
Chacun prétend passer ; l'un mugit, l'autre jure.
Des mulets en sonnant augmentent le murmure.
Aussitôt cent chevaux dans la foule appelés
De l'embarras qui croit ferment les défilés,
Et partout les passants, enchaînant les brigades,
Au milieu de la paix font voir les barricades.
On n'entend que des cris poussés confusément.
Nous n’avons plus mulets et bœufs dans les rues, mais on y mugit et jure tout autant !
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2 commentaires
Commentaire de: thierry Charpiot Visiteur
Commentaire de: thierry Charpiot Visiteur
Je suis par contre assez surpris par la durée de la zone bleue (1h30). Ne pourrait on pas la mettre à 4h ? On me dit “mettez votre voiture dans la cour de votre maison". Aaaaaaargh, je n’ai pas de cour dans ma maison. Pas assez plein aux as pour avoir une cour ! Alors j’habite à la campagne et je me fais aligner pour dépassement de temps. Mes copains acteurs à Paris, ils sont morts de rire.
Le problème des voitures Coye réside surtout sur l’absence de civisme des conducteurs. C’est un peu “pousse toi de la que je m’y mette” et comme ils ont avec le temps des voitures de plus en plus grosses. Incroyable le nombre de grosses cylindrées ou de 4X4… La crise pas pour tout le monde on dirait ! lol.