Journée du Patrimoine à Coye-la-forêt
Samedi 20 septembre
En ce samedi de septembre, la municipalité a organisé pour la première fois une «promenade du patrimoine» dans le village.
Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la mairie à 15h. Il fait beau, tout le monde a l’air ravi.
Madame Virgitti, maire-adjointe, propose d’être le guide et sollicite les Coyens présents pour qu’ils découvrent leur village familier avec un autre regard, tourné vers le passé de Coye.
Or, quelques panneaux brandis par le comité de défense des 116 peupliers du chemin des Vaches, orientent plutôt les regards vers le présent et font savoir que le patrimoine ne se limite pas aux vieilles pierres mais qu’il inclut les paysages remarquables, dont fait partie l’alignement de superbes peupliers d’Italie le long d’une promenade chère aux Coyens, en bordure des jardins familiaux et des pistes d’entraînement de France Galop.
Cocasse : la présence de ces affiches tenues bien au-dessus des têtes du cortège pouvait donner l’illusion que la cinquantaine de personnes déambulant dans Coye étaient toutes des contestataires militant et manifestant pour la cause des peupliers ! Ce qui n’était pas le cas.
Pourtant, des promeneurs s’informent et apposent leurs signatures sur la pétition qui circule, mais la majorité reste dans une indifférence polie, voire une hostilité silencieuse.
Plusieurs conseillers municipaux sont présents, ainsi que l'ancien maire et le maire actuel, en la personne de François Deshayes ; ils approuvent avec force le projet d’abattage et leurs arguments circulent dans les rangs. Les arbres sont :
- vieux (alors qu'ils ont une quarantaine d’années, un peuplier d’Italie peut vivre sans problème entre 60 et 80 ans),
- malades (alors qu'aucune expertise sur leur état de santé n’a été faite, le cœur des arbres n’a pas été sondé),
- dangereux (alors que les arbres de cette essence n’ont que de petites branches très rapprochées du tronc offrant peu de prise au vent).
Dernier argument des « massacreurs » : un argument financier !
Le SICTEUB (syndicat qui gère la collecte des eaux usées) ne demande techniquement l'abattage "que" de 25 peupliers pour le passage de canalisations, mais comme il est généreux, il paiera l’abattage de la totalité des peupliers sur toute la longueur du chemin (sur avis de l’architecte des Bâtiments de France qui préconise," pour des questions paysagères" [sic], l’abattage de l’ensemble des peupliers et la replantation de la totalité de l’alignement, les bureaux d'études ayant pour leur part préconisé le remplacement des peupliers d'Italie par des poiriers à fleurs). Ainsi 91 magnifiques peupliers dans la force de l'âge vont être abattus alors qu'ils ne gênent en rien les travaux. C'est incompréhensible.
La raison serait économique : les conseillers se réjouissent de l’aubaine car si on les abat tous maintenant, on n’aura pas à le faire plus tard, aux frais de la commune, quand ils seront malades. Il fallait y penser !
Argument de portée limitée : qu’il s’agisse des caisses du SICTEUB ou de celles de la commune, elles sont toutes les deux alimentées par une même source, les impôts des citoyens.
Argument rapiat : il consiste à faire supporter par l'ensemble des 21 communes des bassins de l’Ysieux et de la Thève une dépense qui ne concerne que Coye-la-Forêt.
Argument mesquin : si on veut préserver la beauté de notre village et de son environnement, il faut accepter d'y mettre le prix. C'est bien le budget de la ville qui finance les parterres de fleurs, la réfection du lavoir ou du petit pont, la tonte des pelouses, les illuminations de Noël et d'une façon générale toutes les dépenses liées à l'entretien du domaine communal pour des raisons purement esthétiques et d'agrément ! Alors pourquoi rechigner à la dépense lorsqu'il s'agit de préserver les peupliers ?
Argument à courte vue qui prétend éviter une dépense future située à l'horizon de 20 ou 30 ans (les peupliers peuvent vivre encore plusieurs décennies sans qu'il soit besoin d'intervenir), alors que le remplacement par des arbres d'une autre essence à durée de vie plus courte nécessitera de toute façon une dépense importante pour les abattre à peu près à la même échéance.
Ce qui est difficilement compréhensible, c’est de voir que des habitants qui aiment pourtant leur environnement, qui ont choisi d’habiter Coye-la-forêt par attirance pour le « cadre de verdure », les nombreuses promenades autour du village, vers le lavoir, vers le château, vers les étangs… ne soient pas sensibles à la disparition de cette allée dont les peupliers font toute la beauté.
Ce qui est paradoxal, c'est que le maire qui est censé être le garant et le protecteur de notre patrimoine soit en l'occurrence un ardent défenseur de sa destruction.
Télécharger la pétition à signer (Document Word)
PARTAGER |
Laisser un commentaire