Solidarité, Coye !
La solidarité à Coye, on connaît. Les associations sont nombreuses, donc les bénévoles aussi. Dans l’annuaire municipal trois d’entre elles figurent au chapitre « entraide » : Le Vestiaire de Sofie, SOS+ et le Secours catholique. Par ailleurs, les bourses aux vêtements, aux jouets, au matériel de puériculture sont aussi des formes de solidarité. Sans compter le Centre Communal d’Action Sociale dont la solidarité est la raison d’être.
Alors, quand, de bouche à oreille, a circulé l’annonce d’une réunion sur l’accueil des réfugiés, il n’est pas étonnant qu’une trentaine de personnes se soient déplacées jeudi 10 septembre pour rejoindre Véronique Uzan à l’école du Centre.
C’est à son initiative et à celle de Stéphanie Colagiacomo que la réunion a été organisée, dit Véronique : « Nous avions envie de faire quelque chose pour aider ceux qui ont besoin. Il n’y a aucune arrière-pensée politique ou religieuse dans notre motivation. Nous sommes simplement rassemblés entre citoyens de Coye-la-forêt. »
Très organisée, Véronique Uzan rappelle les contacts qu’elle a pris :
- avec le réseau d’hébergement des réfugiés chez l’habitant « CALM » (Comme à la maison), créé par la start-up SINGA
- le Secours catholique (deux personnes sont présentes dans la salle),
- la mairie de Cergy-Pontoise qui vient d’accueillir une centaine de réfugiés irakiens et syriens
et se réfère aussi à l’appel du Grand Rabbin de France du 6 septembre dernier. Elle a également listé les actions possibles, outre l’hébergement : collectes diverses, aide médicale, cours de français, dons financiers, insertion professionnelle possible dans les écuries de courses.
Échanges : engagement citoyen et engagement communal
La parole est ensuite donnée aux personnes présentes. Deux ont déjà entrepris les démarches d’accueil auprès de CALM. Une troisième est sur le point de le faire. «Il faut remplir un questionnaire en donnant des informations sur nous-mêmes, le lieu d’hébergement et sa durée, ainsi que sur les actions de groupe possibles dans le village », explique une volontaire. L’association ne nous a pas encore répondu. Elle est visiblement débordée par un afflux de demandes. »
La solidarité collective apparaît indispensable à tous : que les familles qui hébergeront soient soutenues localement par un réseau d’entraide entre les habitants pour que l’accueil soit une réussite. Personnes qui prendraient en charge les enfants pendant les jours de vacances, qui inviteraient la famille, l’aideraient dans la découverte de la région, dans les formalités administratives. Associations qui proposeraient gratuitement leurs activités, etc.
Certains souhaitent aller au-delà et attendent un engagement de la commune parallèle à celui des citoyens. Par exemple, mise à disposition de l’appartement de Creil légué par Madame Delvigne pour « œuvres sociales » – la municipalité souhaite le vendre –, ainsi qu’une aide financière avec les liquidités du legs. (On peut ajouter la maison du terrain Savouret, impasse aux Cerfs, acquise par la municipalité en juin, et qui est à louer). Il est d’ailleurs rappelé par un intervenant que le Ministre de l’Intérieur doit annoncer des mesures d’aides aux communes volontaires pour l’accueil de réfugiés. (Depuis, Bernard Cazeneuve a confirmé cette intention devant une assemblée de 700 maires, 1 000 euros pour chaque place d’hébergement créée.)
Véronique Uzan ne souhaite pas du tout que la politique interfère avec son initiative. Son seul souhait est de rassembler les bonnes volontés des citoyens et d’agir en étant encadrés par une association compétente. Pas question de solliciter la commune dont elle sait qu’elle ne veut pas recevoir des groupes de réfugiés dans un centre, mais qui ne s’opposerait sans doute pas à des initiatives privées. (Bien sûr ! comment le pourrait-elle ?) Son rôle serait par exemple d’accueillir un nouveau médecin …
Le représentant du Secours catholique rappelle que le pape a également lancé un appel aux paroisses pour l’hébergement. « Au Secours catholique, nous croulons sous les demandes, dit-il. Nous avons un savoir-faire, sans doute, l’expérience du suivi de migrants dans leurs démarches administratives, mais l’ampleur de la tâche est telle en ce moment que nous manquons de compétence. Pour l’instant, c’est un peu flou, nous aurions besoin d’une formation. Mais cela va bouger. »
Membre de Médecins Sans Frontières depuis 19 ans, une personne parle des difficultés à Calais où attendent 3 000 réfugiés, à Dunkerque aussi, environ 300. Elle insiste sur le rôle des politiques, frileux ou hostiles, qui ne s’engagent pas assez. L’initiative individuelle n’est pas suffisante.
C’est pour cette raison, dit une autre personne, qu’il faut faire exister ce groupe, peut-être créer une association, de façon que l’initiative qui nous réunit aujourd’hui rassemble les Coyens qui ont envie de se mobiliser, d’être utiles, d’agir. Divers moyens sont recensés pour se faire connaître :
- La Lettre de Coye. Véronique Uzan rédigera un texte.
- Le panneau lumineux dans la Grande rue. Contacter la mairie.
- Une urne sur le marché où chacun pourrait déposer un mot, dire quel soutien offrir.
- Le relais des associations qui feront suivre l’information à tous leurs membres.
- Le blog coye29.com
- Enfin, le blog « Solidarité Coye » que vient de créer Véronique Uzan, http://solidaritecoye.over-blog.com
Rendez-vous est pris pour une réunion le lundi 21 septembre à 19h30. Le lieu sera précisé ultérieurement. D’ici là, constituer un groupe en s’inscrivant sur le blog Solidarité Coye. Attendre que les associations caritatives fassent connaître leurs besoins.
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10 commentaires
Commentaire de: Emmanuelle Burstein Visiteur
Je suis intéressée par votre action, merci de me tenir au courant des précisions concernant les réunions.
Commentaire de: Manceron Olivier Visiteur
Deux beau articles limpides et exhaustifs. Merci Marie-Louise. Il n’y a vraiment pas grand chose à ajouter. Tout y est. Le sentiment d’enthousiasme, la déception d’être obligé d’attendre, les coeurs bouleversés, les esprits échauffés et l’envie profonde d’être humains. Les pouvoirs publics locaux, régionaux et nationaux sont de plus en plus frileux et l’Europe se ferme comme une huitre.
Je garde une petite amertume. Celle de voir notre village, notre pays se mobiliser l’âme sur l’accueil des réfugiés quand enfin ils deviennent un peu moins bronzés. Si les cheveux du petit noyé que lentement le ressac caressait, avaient été crépus… en aurait-il été autrement?
Allons. J’aime l’être humain, même si je me méfie de lui.
Commentaire de: Marie Louise Membre
Alors il faut voir HUMAN, le film de Yann Arthus-Bertrand! Portraits d’hommes si éloignés géographiquement et si semblables.
Cet enfant que tu évoques, Olivier, on l’a vu. C’est pour cela qu’il parle. D’autres enfants sont au fond de l’eau, ils ont juste fait partie des chiffres assénés chaque jour depuis des mois. Cet enfant parle pour ceux-là, comme ont parlé la petite fille brûlée au napalm, ou le petit garçon avec sa casquette et son étoile jaune.
Ces enfants nous sortent de l’anesthésie.
Allez! à Cergy-Pontoise il y a maintenant d’autres enfants qui peuvent jouer sur les pelouses d’un stade.
Commentaire de: dominique Visiteur
Pour parler de couleur, l’homme s’arrête volontiers aux nuances parce qu’il est plus superficiel que profond. A l’intérieur, l’homme est le même…
L’article est très référencié, très précis.
Je reléve la phrase: insertion professionnelle possible dans les écuries; c’est une très bonne idée pour ceux qui n’ont pas de formation. Ce qui semble être un petit boulot serait une manière de s’insérer dans la vie locale, apprendre le francais, partager un mode de vie nouveau..
A voir avec la mairie si l’employeur pourrait être exempté des charges..
Commentaire de: Exprime_60 Visiteur
La gauche et consorts accompagnée des amis lancent un appel pour que Coye accueille les clandestins qui forcent actuellement nos frontières. La noblesse de cet appel nous touche d’autant que je suis persuadé que tout ce petit monde se fera un plaisir de loger et de nourrir une ou deux familles de migrants dans leurs maisons ou appartements…
Ce qui me gêne le plus, c’est que je n’ai jamais entendu ces personnes appeler à tout mettre en oeuvre pour accueillir et loger les SDF français et européens. Emotion à géométrie variable, réservée aux peuples plus “exotiques” ?
Ce qui me gêne tout autant, c’est que, dans les médias, télévisions et radios, la parole n’est laissée qu’aux supporters des migrants, et non pas aux 50 % de français qui y sont réticents…
Nos amis coyens savent ils que le coût d’un migrant est de l’ordre de 18 000 € sans compter les frais liés à l’accueil des enfants dans les structures communales et autres. Avec 1 000 € que voulez vous faire ? Utilisez le legs relève non pas d’une poignée de personnes mais de l’ensemble des coyennes et coyens; un référendum local devra être fait. N’oubliez pas que vous êtes porteur de quelques voix et n’êtes pas représentatif de toute la population.
Utilisez la propriété SAVOURET à la création d’un centre d’accueil, coût : 1 000 000 € sans les aménagements nous serions la première commune a investir autant. Il est vrai que notre Commune a de forts revenus si l’on en juge un rapport de l’INSEE.
Bref réfléchir avec sa tête et après avec son cœur est indispensable, pensons à l’avenir. Etes vous prêt à payer ? Je pense que la plupart d’entre nous commence à en avoir assez d’ouvrir leur porte monnaie.
Savez vous que des entrées en faculté ont été refusées à des jeunes titulaires d’un bac avec mention. Et là vous allez trouver des places pour les migrants ? cherchez l’erreur.
Savez vous également qu’un faux passeport syrien est délivré en moins de deux jours comme le précise la presse.
Savez vous que le père du petit Aylan est accusé d’être un passeur par une personne présente dans la même embarcation que lui.
Savez vous que certains médias laissent à penser que dans ce flot de migrants existe des djihadistes.
Savez vous que les entreprises ne recrutent pas nos chômeurs et la vous allez trouver de l’emploi aux migrants ? Il est vrai que les charges ne risquent pas d’être les mêmes et certains vont en profiter pour les exploiter.
Pensez vous que toutes ces migrants repartiront ensuite ? Pourquoi laisser des compatriotes de côté et offrir tout à ces migrants ?
Commentaire de: Marie Louise Membre
Personne n’imagine de demander à monsieur le maire d’accueillir une famille chez lui. Mais une commune de 4 000 habitants peut le faire.
“Migrants” d’un côté et “compatriotes” de l’autre? On ne mélange pas? On met des murs partout? De plus en plus hauts? de plus en plus longs? Autour des continents?
Prévert chantait qu’on voyagerait “tout autour de la terre dans un wagon doré". On ne pourra plus? Mais c’est la même humanité. Human, dit le cinéaste. Aller voir. Et Relire Aragon : “Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas…” C’est superbe!
Commentaire de: Jacqueline Chevallier Visiteur
Il y a quelque temps, une publicité en faveur de la “Fondation pour la recherche médicale” montrait trois patients, une personne âgée souffrant de la maladie d’Alzeimer, une jeune femme luttant contre le cancer et un homme dans la force de l’âge victime d’un AVC ; et le slogan disait en substance : le plus scandaleux serait d’avoir à choisir entre ces différents malades.
Il n’y a pas à choisir, le fait d’accueillir des migrants – en l’occurrence il s’agit de réfugiés en danger de mort et en situation d’urgence – n’empêche pas de lutter également contre la misère des populations implantées depuis plus longtemps sur le territoire de la France, qu’ils soient “Français de souche” ou qu’ils aient acquis la nationalité française plus récemment, ou même qu’ils soient étrangers, sans papier ou autre. Il n’y a pas d’exclusive. La misère est scandaleuse, partout, toujours, et elle est inadmissible.
On peut fermer les yeux, refuser de voir ; on peut aussi prendre prétexte de la misère de certains de nos compatriotes pour ne pas agir vis-à-vis des étrangers qui frappent à notre porte. Pour justifier notre égoïsme et calmer éventuellement notre mauvaise conscience, on peut rabâcher à l’envi, comme c’est fait dans les médias et sur les réseaux sociaux, qu’"on ne peut pas accueillir toute la misère du monde".
C’est à croire que nous n’avons rien à apprendre de l’Histoire. C’est à croire que la Bastille n’est jamais tombée et que les guerres de la décolonisation n’ont pas existé. Lorsque les privilégiés refusent de voir la réalité du monde qui les entoure, lorsqu’ils s’accrochent à leurs richesses et à leurs avantages, lorsqu’ils ne veulent pas accueillir et partager, généralement ça se termine dans la violence. Il vient un jour où les gueux, les crève-la-faim, les va-nu-pieds, tous les damnés de la Terre, décident que ça ne peut plus durer comme ça. Et comme ils sont désespérés et n’ont rien à perdre…
Alors, oui, on peut choisir de dresser des murs, des barbelés, transformer l’Europe en camp retranché (soit dit en passant, cette “solution” aussi coûte cher !). Pour n’avoir pas su “accueillir la misère du monde", un jour nous serons assaillis par les misérables du monde entier. Et nous aurons accumulé la honte et le malheur.
Donc même si on a la cœur sec, même si on ne veut réfléchir qu’avec sa tête, il n’est pas certain que ce soit un raisonnement judicieux, à long terme, que de dresser des murailles à nos frontières.
Commentaire de: Antoine Szpirglas Visiteur
ô Exprime_60, qui es-tu pour parler ainsi? Pourquoi ne signes-tu pas par ton nom? Tes rudiments de religion t’ont-ils greffé un petit noyau de culpabilité? Par quel hasard es-tu français? Depuis combien de générations? qui t’a enseigné cette méfiance de l’exotisme et ces principes de préférence? Aspires-tu à la consanguinité pour tes petits enfants? sais-tu que le métissage enrichit les corps et les âmes, et même les comptes bancaires si tu préfères cette valeur. Tu oses parler du coût d’un migrant; et toi, quel est ton coût? Ce beau pays ne m’appartient pas, j’ai juste la chance d’être là. Et toi, qu’as-tu de plus pour t’approprier cette chance et la confisquer derrière ton mâchicoulis? Dévoile-toi, que je sache pour qui je ne voterai pas!
Commentaire de: paul uzan Visiteur
Bonjour Madame ou Monsieur Exprime_60.
Il me semble que vous confondez tout et que votre vision du problème est très opportuniste.
Vous profitez du fait que certains habitants de Coye aient été touchés par la situation de personnes qui ont été obligées de fuir l’horreur et la guerre pour faire ressortir de votre capeline (ou chapeau) les vieux démons.
Nous avons tous une bonne raison pour ne pas tendre la main à ceux qui en ont besoin.
Êtes-vous certaine (ou certain) que ceux qui ont décidé de se mobiliser n’ont jamais rien fait pour les SDF ? Si oui, il est toujours temps pour vous de commencer, cela serait tout à votre honneur.
Nous attendons tous impatiemment la création de votre mouvement de solidarité pour y adhérer; mais avant il faudra vous démasquer.
Commentaire de: Smagghe Visiteur
Bonjour,
merci à Véronique UZAN pour son action, pragmatique et efficace. Je souscris complètement.
Quant à savoir s’il faut donner ou aider ou non les migrants contre les SDF ou miséreux qui sont dans notre pays, je pense que c’est un faux débat: pour ma part, je donne tous les ans, depuis des dizaines d’années, un pourcentage de mon revenu au “Resto du Coeur", environ 1,5% ce qui n’est pas énorme. Je suis prêt à donner ce même pourcentage à votre association, soit en argent, soit en dons d’affaires.