Le Repas des fauves
de Vahé Katcha
Théâtre de La Lucarne
Mise en scène de Serge Vinson et Isabelle Domenech
Je noterai d’abord — étant un fidèle du festival depuis une vingtaine d’années — la haute tenue de cette admirable troupe amateur qu’est La Lucarne. Je vois ces acteurs depuis des années et constate que leur jeu devient de plus en plus subtil et vaut bien des troupes dites « professionnelles ».
Les décors et la mise en scène du Repas des fauves nous ont agréablement étonnés à plus d’un titre avec un travail pointu et une synchronisation parfaite des sons et des lumières. Le filigrane est parfaitement utilisé avec les auteurs de l’attentat qui circulent tels des « rapetous » derrière les rideaux, que les personnages otages font mine de ne pas voir, et que dire des deux chanteuses qui apparaissent, après que la tsf est allumée, l’une en chanteuse de jazz et l’autre chantant une bluette des années 40.
Et la pièce dans tout ça ? On en connaît l’argument : des amis réunis qui vont se retrouver malgré eux — à cause d’un attentat contre des officiers allemands— à désigner deux otages dans leur petite bande. Ce prétexte à une étude des comportements humains fonctionne à merveille : l’époux « amoureux » n’hésite pas à « livrer » sa femme à l’officier allemand, l’homme d’affaires est prêt à signer un chèque pour « les œuvres de la Gestapo », le docteur ne cesse de geindre et de mettre en avant son utilité ; l’aveugle souligne son invalidité. Ces quatre pantins revendiquent le droit de vivre. A côté, deux femmes et un architecte marginalisé sont remarquables de dignité.
La nature humaine est admirablement montrée.
Dernier argument : mon fils, ado lambda rétif à ce genre de spectacle a vraiment apprécié. Pour moi, c’est la meilleure preuve de l’intérêt de ce spectacle.
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