Les Misérables
de Victor Hugo
Cie Chouchenko
Adaptation et mise en scène : Manon Montel
Les Misérables, un roman-fleuve de 1 000 pages qui a passionné bien des générations de lecteurs adapté en pièce de théâtre, quelle gageure !
Le pari a été relevé par la compagnie Chouchenko : en une heure vingt, on découvre ou l’on redécouvre au fil d’instantanés l’épopée de Jean Valjean, condamné par hasard pour le vol d’un pain et remis sur le droit chemin par un hôte de passage.
Multiples personnages, destinées contrariées, déterminisme social, contexte sociopolitique, tout y est. Mme Thénardier n’en finit pas derrière son accordéon d’évoquer une descente aux enfers. Seuls les vrais méchants s’en sortiront avec Thénardier métamorphosé dans les îles en négrier provisoirement du moins ou les jeunes tourtereaux amoureux laissant derrière eux un peu égoïstement s’éteindre la flamme d’un Jean Valjean trop grand pour sa peau de Monsieur Madeleine et qui n’en finit pas d’explorer sa douleur.
Nombreux d’entre nous, bercés au rythme du Théâtre de la Jeunesse de Claude Santelli, cette Ile aux Enfants culturelle des années 60, ont suivi avec plaisir ce feuilleton populaire au souffle épique. D’autres auront apprécié cette fabrique de Montreuil à la manière des Temps Modernes.
Un méchant Javert comme il se doit, rongé par sa culpabilité, se jettera dans la Seine, une Fantine naïve et mère dévouée mourra sans avoir revu sa petite Cosette et Gavroche en écho s’effondrera sur les barricades sans avoir oublié son célèbre « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire … ». Jean Valjean y sauvera son futur gendre idéaliste un peu paumé.
Qu’importe, quant à moi, je n’ai pas boudé mon plaisir dans cet épisode de retour vers le passé. Il flottait sur le Centre Culturel de Coye-La-Forêt ce soir-là comme un parfum d’enfance inachevé…
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