La crèche de Paul : Noël en Provence
En janvier, étoiles, guirlandes et boules scintillantes de Noël sont encore aux façades et aux branches, dans la crèche de Paul les étoiles luisent et accueillent notre visite.
Sous un ciel bleu de Méditerranée, au pied peut-être de la montagne Sainte-Victoire, le village provençal descend le long de sentiers jusqu'à la grotte où s'abrite la crèche. Les créations de Paul aiment les paysages de soleil. Souvenez-vous vous de Bonifacio et de Petra.
Cette année l'architecte passionné retourne vers la Provence qu'il avait déjà choisie pour cadre il y a une dizaine d'années. Maisons hautes, toits de tuiles romaines, moulin, ruines de château fort, ocre rouge de la terre et des façades, volets de couleur, passages étroits entre les maisons, tout est en place pour que les santons provençaux se sentent chez eux.
Le village de Provence est perché sous les falaises calcaires. Et par paliers il découvre ses maisons et leurs habitants. Tout y indique leurs habitudes et leurs occupations un instant délaissées ce 25 décembre pour aller à la rencontre de l'enfant né sur la paille au pied du village, dans une grotte profonde.
Sur le haut de la colline, l'église et la mairie signalent le cœur du village et sa place où coule la fontaine. Des habitants sont aux fenêtres des maisons allumées. De là partent les rues qui descendent en sinuant vers les grottes, habitats troglodytes où se côtoient bêtes et gens. Le relief est accidenté, des failles creusent la colline. "Dans la construction, commente notre hôte, il est important de créer la profondeur et de conduire le regard, par les lignes des chemins, vers ce que l’on veut montrer, la crèche tout en bas". De nombreux végétaux, des murets de pierre, des coupes de bois, une cabane en ruine, des ponts, un cours d'eau qui bouillonne, et même un train à l'arrière plan sont là pour créer l'illusion de la réalité, étonner le regard. "L'objectif est de rendre la scène vivante et de faire croire que cela peut exister quelque part."
Dans un souci de perspective les santons les plus gros sont placés à l'avant : santons provençaux peints avec recherche et minutie, santons romains plus grossiers que Paul a repeints pour leur donner plus d'éclat ou varier les costumes. C’est une fête de la couleur. De nombreuses fèves de galettes des rois jouent à l’arrière les personnages secondaires.
Les animaux accompagnent naturellement le cortège qui chemine vers la grotte — chiens, moutons, poules, chèvres — et les musiciens rappellent que cette nuit-là le village est en fête, joueurs de flûte, de guitare, batteur de tambour. Certains se placent face à nous, « ils appellent le public », dit Paul. Une pièce de théâtre se joue avec une profusion de personnages.
C'est depuis la naissance de ses enfants que Paul s'est pris de passion pour les crèches. Chaque année il offre une nouvelle création. Encore maintenant les nombreux petits-enfants et leurs amis ne manquent jamais de venir découvrir l'univers fabuleux que Paul imagine et construit pour eux pendant plusieurs mois.
"J'ai déjà une idée pour Noël prochain", dit-il en souriant.
Nous sommes intrigués, rendez-vous est pris. Nous reviendrons.
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La crèche à Bonifacio : http://coye29.com/blogs/blog6.php/2016/12/21/a-bonifacio-la-creche-de-paul
La crèche à Pétra : http://coye29.com/blogs/blog6.php/2016/01/17/une-creche-d-exception
Album : La crèche de Paul : Noël en Provence
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2 commentaires
Commentaire de: Jacqueline Chevallier Visiteur
Commentaire de: costil Visiteur
Quel dommage de ne pas la voir en entier comme j’ai pu le faire chez Paul, tous les ans il nous montre des merveilles surtout quand on sait comment et avec quoi elles sont réalisées
Ce qui est très beau dans les crèches de Paul, c’est qu’on peut les regarder, à la fois et tour à tour, de près et de loin.
Quand on entre dans le salon où la crèche est installée, on la découvre de biais, dans un recoin de la pièce : mouvement d’ensemble, tous les personnages convergent vers un trou creusé dans la falaise, et le regard est attiré vers la grotte où l’enfant vient de naître. C’est l’événement, le sujet central.
Et puis on s’approche et on découvre tous les détails, “anecdotiques” comme dit Paul, les vignes sur les terrasses, les platanes sur la place du village, une maison en ruine, le petit pont sur le torrent ; et tout est précis, soigné, joliment stylisé tout en rappelant de façon très reconnaissable la réalité du pays provençal.
On ne se lasse pas devant ce paysage miniature animé de personnages comme vivants et on reste là, émerveillé.