Festival théâtral : une année de turbulences
Rencontre avec Jean-François Gabillet
Mai c’est Coye ce Festival » se prépare, la fête dans les rues du village est annoncée — belles affiches pour le concert JAMAPAMAQ du 22 mai et pour les AVENTURES DU ROI PAUSOLE le dimanche 23. Mais qu’en est-il du « vrai, du grand » Festival théâtral, celui que nous attendons depuis un an ? Le blog Coye29 a souhaité s’inviter une fois de plus chez Jean-François Gabillet, président de l’association du Festival théâtral de Coye-la-forêt, désireux d’en savoir davantage sur ce que celle-ci a vécu en 2020 et ce que nous espérons en septembre dans la salle Claude Domenech.
— Jean-François, nous nous étions vus début juillet 2020 et tu étais plein d’espoir pour un Festival reporté cet automne-là.
Nous avions tout annulé fin mars 2020 et contacté aussitôt les compagnies pour connaître leurs disponibilités en septembre/octobre. Tout semblait possible, les compagnies nous suivaient...
Or, le Festival d’Avignon n’a pas eu lieu en juillet. Il nous est apparu pendant le mois d’août, après plusieurs réunions en visuel et consultation du maire, que l’annulation du 39e Festival de Coye-la-forêt était inévitable et qu’il fallait reporter son programme sur le 40e.
Mais nous avions déjà un programme prévu pour le 40° en mai 2021 ! Comment faire, comment tout concilier ?
Eh bien, nous avons décidé de faire un événement, un super Festival, de combiner les deux programmes du 39e et du 40e en mai 21 sur 4 semaines au lieu de 3, avec 33 représentations.
En mars de cette année, nouvelle déception : L’entreprise se révélait encore trop risquée avec une jauge à 35% ; même à 50%, cela aurait été difficile, car j’avais prévu un budget avec 65% de fréquentation. Trop de contraintes aussi... Il a donc été décidé de reporter ce 40e à l’automne, du 24 septembre au 22 octobre.
Les programmes seront imprimés en juillet, prêts pour être distribués début septembre, et la présentation au public est déjà prévue le vendredi 10 septembre à 18h30.
Coye29 : Sylvie Paligot-Grimal a évoqué un spectacle que vous aviez sélectionné et qui ne pourra être présent ni en mai pour « Mai c’est Coye ce Festival », ni en septembre.
En effet, nous ne verrons pas « Tous mes rêves partent de Gare d’Austerlitz »... Un spectacle magnifique que nous souhaitions pour ce mois de mai. La troupe n’est plus disponible, ce spectacle ne tournera plus, la troupe en est déçue, et nous aussi !
Nous l’avons remplacé par « Occident », une pièce de Rémi De Vos, jouée par la Cie La Batailleuse, mise en scène par Laurent Domingos. Comme nous avions déjà réservé la salle Claude Domenech pour le Festival, nous pouvons y faire travailler des troupes en résidence. C’est le cas pour « Occident », en création. La salle est interdite au public mais les répétitions sont permises.
Coye29 : Cette année a dû être difficile avec cette alternance d’espoirs et de déceptions...
Les compagnies, les comédiens, les metteurs en scène, les techniciens, tous ont mal vécu cette année. Ils ont reçu des aides, certes, mais elles ne concernent pas l’avenir. Ils n’ont pas joué, ils n’ont pas pu montrer leur travail. Ils sont dans l’inquiétude. Ce sont souvent des personnes vulnérables, sensibles, et là, elles sont confrontées à de fortes incertitudes. Certaines abandonnent...
Coye29 : L’équipe de programmation retournera cet été à Avignon, je suppose, à la recherche de nouveaux spectacles ?
Bien sûr, mais la situation ne sera pas la même. Le festival d’Avignon a prévu une demi-jauge pour l’occupation des salles. Ne pourront avoir lieu que la moitié des spectacles, à cause des contraintes sanitaires, comme la désinfection des locaux... La plupart des troupes jouaient tous les jours sur une période de 21 jours. Maintenant elles ne vont jouer qu’un jour sur deux. Moins de représentations, donc moins de spectateurs...
Sylvie l’a dit, un mouvement de réflexion a été lancé par les EGOFF, les Etats Généraux du Off, sur ce qu’est devenu le Festival d’Avignon (mauvaises conditions d’accueil pour les troupes, même si les garages loués à l’état brut que nous avons pu connaître il y a quelques années ont pratiquement tous disparu). Réfléchir ensemble, compagnies et programmeurs sur le moyen de transformer le Festival, de le rendre plus « vertueux ».
Coye29 : Et quel avenir l’association voit-elle pour le Festival de Coye-la-forêt ?
On ne souhaite pas que le Festival s’arrête quand certains d’entre nous partiront. Il faut qu’il poursuive sa route, entraîné par ceux et celles qui sauront garder ce que je pourrais appeler « l’esprit du Festival ». J’aime la phrase de Jean-Michel Ribes, parlant des comédiens et des spectacles : « ll faut programmer ce que les gens ne savent pas encore qu'ils aiment. » Ce que l’on recherche dans notre programmation, ce que l’on aime, c’est faire découvrir le théâtre sous toutes ses formes, y compris les nouvelles.
Coye29 : Merci Jean-François. Permets-moi d’ajouter que l’esprit du festival vient aussi, et peut-être surtout, de l’incroyable énergie, de l’enthousiasme contagieux de l’équipe des bénévoles qui « tient » et se renouvelle sans faillir depuis 40 ans pour que le Festival chaque année nous rassemble.
Chers lecteurs du blog, si vous ne l’avez déjà fait, courez vite voir le programme du 40e Festival, en septembre : https://www.festivaltheatraldecoye.com/index.php
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