Le livre de la jungle
d’après Rudyard Kipling
Mise en scène de Loreleï Daize
Compagnies L’ombre de la lune et Acte II
C’est dans la jungle indienne au son de percussions et de cithares que se fait l’ouverture du festival. Singes hurleurs et fauves de tous poils ont accueilli les enfants des écoles primaires pour qui la Compagnie L’ombre de la lune, dirigée par Loreleï Daize, a raconté l’histoire de Mowgli, cet enfant des hommes qui eut la chance de grandir parmi le peuple libre des loups.
Sous la protection de la louve, dans la tendresse parfois rude de Bagheera la panthère noire et l’amitié pataude de l’ours Baloo, l’enfant apprend la loi de la jungle et grandit. Il devient un jeune adolescent curieux, audacieux, bientôt prêt à tracer lui-même son chemin. C’est ce parcours initiatique que la pièce fait découvrir aux enfants.
La jungle, on ne la voit guère. Seuls la suggèrent un gros rocher et des plantes qui s’enroulent autour d’un arbre-échafaudage. Les comédiens savent en jouer : on se cache derrière le rocher, on se dresse sur la pierre, on se réfugie dans le creux de l’arbre ou bien le serpent s’enroule autour du tronc. La jungle, on l’imagine surtout, elle est bien là grâce aux sons effrayants qui la peuplent, rugissements, cris, feulements, sifflements. Une ambiance sonore inquiétante à souhait. A laquelle s’ajoute le mouvement. C’est un monde où l’on chasse, où l’on est aux aguets, où l’on court, grimpe, saute. La mise en scène privilégie le chant et la danse, les pieds martèlent comme des percussions, les corps épousent les attitudes animales, s’affrontent en jeux ou en joutes, se mêlent, s’étreignent. Le travail corporel des comédiens chante un bel hymne à la vie et fait du spectacle un moment vibrant. Car toutes les émotions sont là, la peur de l’ennemi redoutable, le tigre Shere Khan, la joie d’être ensemble qui fait danser, la jubilation de la victoire, le chagrin à la mort du chef de clan.
Dans une histoire bien faite, il faut du suspense, des conflits, des ennemis à combattre et à vaincre pour que triomphent le droit et la vie. Le spectacle utilise largement ces ressorts dramatiques : Le peuple des singes bondit, court et saute de la scène à la salle, le superbe Shere Khan avance un corps félin et menaçant. On tremble pour le peuple libre des loups. Rester en vie et rester libre sont une lutte.
Le metteur en scène a choisi la sobriété pour donner pleine puissance au travail de l’acteur, à son expressivité. Point de couleurs criardes, de masques d’animaux. Juste des maquillages qui donnent de la force aux regards, des costumes en harmonie avec ce monde de la terre – le brun, le gris, le noir, l’orangé assourdi : un peu de fourrure grise pour la louve, pour Bagheera la panthère collant noir qui souligne la démarche souple du fauve, une robe à traîne qui glisse autour du corps de Kaa le serpent, et une pelisse brune pour notre ours Baloo. Quant à Mowgli, devenu un bel enfant audacieux, son torse nu dit son étrangeté, l’homme étant cet animal né sans défenses naturelles, vulnérable.
Le spectacle est foisonnant d’idées, enlevé par le dynamisme des six comédiens. Les chants, les courses, les danses s’enchaînent et portent les rêves des enfants qui s’identifient avec le jeune Mowgli naïf, joyeux et audacieux.
A la sortie, le jeune public montre sa joie. « J’aimerais le voir encore » a dit un enfant.
Félicitations aux comédiens :
Vincent Favre en Mowgli et jeune loup
Trung-Tien Lê en Mowgli
Marina Monmirel en Bagheera,
Hugo Richet en Baloo et singe,
Jonathan Dos Santos en Baloo et singe,
Mélody Maloux en Akéla et Kaa,
Matthieu Brugot en Sher Kahn et singe
Amélie Robert en Mère louve, Soeur grise et singe.
Trung-Tien Lê en Mowgli
Marina Monmirel en Bagheera,
Hugo Richet en Baloo et singe,
Jonathan Dos Santos en Baloo et singe,
Mélody Maloux en Akéla et Kaa,
Matthieu Brugot en Sher Kahn et singe
Amélie Robert en Mère louve, Soeur grise et singe.
ALBUM PHOTOS : LE LIVRE DE LA JUNGLE D'après Rudyard Kipling
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