ORESTE AIME HERMIONE QUI AIME PYRRHUS QUI AIME ANDROMAQUE QUI AIME HECTOR QUI EST MORT… (3)
Ce soir, il y avait du Racine et des ailes,
Avec des ballons d’enfant éclatants qui crevaient de rire en pétant.
Il y avait un cheval de Troie de Foire du Trône
Et des histoires éternelles de princes et de rois,
Qu’on acclame, qu’on sacre et qu’on détrône, en les conspuant.
Il y avait des ballets de ballons de couleurs et des balais-brosses,
Pour raconter l’horreur des passions atroces
Qui naissent des viols abjects et des massacres de masse,
Et meurent dans l’esclavage, la torture et les assassinats.
On se dit qu’en Épire, c’était pire !
Mais si on réfléchit bien, chez nous, on en fait des bien pires,
Avec nos raisons d’État et nos folies d’empire,
Avec le pouvoir dans les seules mains du patriarcat.
Du coup, nous, on ne s’est pas déballonnés.
Avec les deux gaillards, ce soir, on a exploré la nuit des temps,
Mêlant les tirades épiques et les sanglots héroïques,
Aux chants magiques et aux musiques tragiques,
Qui nourrissent les racines de notre temps.
Ce soir, il n’y avait pas de fleurs, la couleur est vite devenue celle du sang.
Et puis, il y avait ce grand et beau noir
Qui tirait de ses entrailles en pleurant ferveur et désespoir
Pour que Racine soit là ce soir.
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