L’Affaire Dussaert (2)
Brave humanité, ce n’est pas l’honnêteté qui t’étouffe.
Hier soir, on a vu la pensée agile
Donner en pâture au théâtre gourmand,
Des mots doux et croquants que même l’opéra bouffe.
L’artiste équilibriste surprenant
Se prenait la langue à ses propres mots,
Glue dans les yeux du serpent qui fixe l’oiseau.
Fascination vertigineuse, folie pure et raison furieuse,
Hier soir, le théâtre mentait vrai.
Le public riait de lui-même,
Honteux de ce qu’il aime en secret.
Petite foule de bons benêts,
Navrée de ne pas avoir les grands mots vides,
Les phrases lourdes et splendides,
Pour habiller la nudité de leurs petites vérités.
Confortables délires, mensonges candides,
Grâce à eux, l’avenir se comprend.
Les prêtres, les politiques, les journalistes,
Les artistes et les spécialistes du néant
Nous expliquent inlassablement
Ce tout petit rien qui nous sépare du grand tout.
Alors, hier soir, quel artiste, quelle présence !
Aujourd’hui, son absence nous laisse quelque chose !
Nous nous sommes réconfortés à la bonne nouvelle,
Que la vie n’est pas rien.
A part ça, je n’ai rien compris.
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