Et les Shadoks triaient...
Lettre ouverte adressée à la communauté de communes de l'aire cantilienne |
Coye-la-Forêt, le 1er août 2016 |
Madame, Monsieur,
Réduire le volume des déchets et en faire le tri, voilà deux objectifs auxquels nous adhérons pleinement. Et donc que la redevance soit "incitative", nous ne pouvons qu'approuver. Cependant, il n'est pas certain que le système ait été très judicieusement pensé jusque dans ses conséquences.
Dans le n° 35 de la revue Aire cantilienne Info (voir ci-dessous), on nous présente comme exemplaire une famille de six personnes qui a sorti sa poubelle grise de 240 litres une seule fois depuis le 1er janvier, soit est-il écrit, un nombre de levées estimée à 3 à 4 fois pour 2016. Et le rédacteur de se féliciter de cet excellent résultat et de l'ériger en modèle.
On croit rêver ! Voilà des gens qui sortent leur poubelle de déchets ménagers à peine une fois par trimestre. Il y a deux solutions : soit ils trichent et vont déposer leurs déchets chez le voisin ; soit quand ils la sortent, leur poubelle grise disparaît derrière un nuage de mouches, les vers grouillent à l'intérieur et c'est une véritable infection ! Car enfin, garder pendant trois mois dans sa poubelle ménagère, tout ce qui ne va pas au compost, l'os du gigot et les carcasses de poulet, les têtes et les queues des crevettes, les arêtes de poisson, les litières pour chat, les mouchoirs en papier plein de morve et les couches de bébé plein de m….
Et ils sont six dans la famille ! On imagine pour une personne seule avec un bac de 120 litres (il n'y a pas plus petit !).
Dans une autre plaquette également éditée par l'aire cantilienne, on nous donne de bons conseils et on nous explique Les bons gestes pour gérer mon bac. On voit un pépère content de lui, qui montre le pouce, pas pour dire "pouce ! stop ! on s'arrête et on réfléchit" mais pour dire impec ! "je sors le bac gris uniquement quand il est plein", donc, s'il est veuf ou célibataire, une fois l'an, à Pâques ou à la Trinité.
Ainsi le système tourne à l'absurde (plus les Shadocks triaient, moins ils étaient hygiéniques) et il faut le revoir. Car si l'on ne peut que se réjouir du fait que le volume des ordures ménagères ait diminué de 30 % entre 2011 et 2015, et que l'objectif recherché soit ainsi atteint, il en résulte nécessairement que les poubelles grises sont désormais surdimensionnées pour beaucoup de citoyens consciencieux qui font méticuleusement le tri de leurs déchets. Il faut donc rechercher d'autres solutions.
Nous vous en suggérons une qui, pour ce qui nous concerne, serait satisfaisante : ce serait, par exemple, de mettre à la disposition de ceux qui le demandent des sacs rouges d'une capacité de 25 ou 30 litres maximum (avec les tarifs adaptés), afin qu'ils puissent, sans être pénalisés, changer de poubelle au moins une fois par mois, ce qui paraît quand même un minimum. Toute autre proposition allant dans le même sens sera bienvenue.
Nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, à l'assurance de notre considération.
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7 commentaires
Commentaire de: caillou Visiteur
Encore un bel exemple de gaspillage. En effet, quels sont les couples qui, possédant un jardin, ont besoin de sortir leur poubelle une fois/semaine ? Tous nos déchets ou presque vont au compost et il nous reste l’équivalent d’un sac d’un litre toutes les 2/3 semaines qui finit par empuantir l’air en été. D’ailleurs, il est arrivé que notre petit sac, trop petit pour les éboueurs sûrement, nous est revenu au fond de la même poubelle! Tandis que la poubelle jaune est presque toujours pleine(grâce aux bons emballages des supermarchés). Il faudrait recycler, comme autrefois, les bocaux, bouteilles, réutiliser les sacs en papier ou en matière plastique. On voit désormais des distributeurs de produits dans certaines grandes surfaces et c’est bien.
Autre exemple de gaspillage : les spots aveuglants des HLM refaits de la Place des Sports. Malgré toutes les incitations à réduire notre consommation d’énergie, les appels à l’attention à porter à notre environnement, ces éclairages illuminent des rues désertes, gênent peut-être ceux qui se retrouvent obligés d’occulter leurs fenêtres. Je suis malheureuse parce que je sais que notre ciel sera de moins en moins visible, l’homme finira par oublier qu’il est partie d’un cosmos, qu’il ne peut vivre sans savoir qu’il n’est pas seul sur terre. Ces lumières intempestives, on nous le répète, gênent ceux qui partagent cette planète avec nous, animaux ou végétaux; les oiseaux migrateurs meurent par milliers, leurrés par ces lueurs qu’ils aperçoivent du haut du ciel, nos oiseaux de jardin, nos chauve-souris sont perturbés également.Les observations astronomiques sont de plus en plus limitées et décevantes parce qu’il y aura toujours un halo lumineux qui gênera la vision.
Toutes ces nuisances environnementales et financières, pour quelle raison ? Sommes-nous en état de guerre ? Devra-t-on bientôt poster un garde armé sur une guérite? Peur du vandalisme, du terrorisme ? Ce ne sont pas ces spots qui décourageront les mercenaires !
Les hommes renouent avec les terreurs du Moyen-Age tout en s’éloignant de la nature, qui est pourtant à l’origine de tout et dont nous sommes dépendants.
Commentaire de: Jacqueline Chevallier Visiteur
Ce que l’on appelle “la pollution lumineuse” est un vrai problème. Il y a des villages qui ont pris la décision de couper l’éclairage public pendant quelques heures la nuit. Question d’insécurité (préoccupation majeure des partisans de l’éclairage non stop), on s’aperçoit en fait qu’elle n’augmente pas car les malfaiteurs ont besoin de lumière pour se déplacer et agir et donc ils se font repérer encore plus facilement quand tout est plongé dans l’obscurité.
Tout le monde s’en trouve mieux : la faune, la flore, les dormeurs (on dort mieux dans le noir) et on fait des économies.
A Coye il y a l’aberration des spots qui éclairent comme des phares du côté de la place des Sports, et l’autre aberration des globes lumineux du côté du chemin du Crochet de Coye et de l’allée des Eboutures qui éclairent inutilement le ciel autant que le trottoir.
Commentaire de: Corry NEAU Visiteur
La Vice-présidente,
Obiet :
Affaire suivie par : Virginie CRAMPON B 03.44.62.46.70- dqa@ccac.fr
N/Réf. : 138/2016
Copie : Monsieur le Maire de Coye la Forêt
Madame,
J’ai pris bonne note de votre « lettre ouverte » à l’intention du Service Environnement de la Communauté de Communes de l’Aire Cantilienne et votre point de vue vivement exprimé.
Je prends note de votre sentiment de surdimensionnement des bacs à ordures ménagères, qui, pour les familles peu productrices de déchets, tardent à se remplir.
Notre point de vue éditorial visait à répondre à la volonté exprimée d’usagers de réduire leur nombre de levées de bacs pour limiter le montant de la part variable de leur facture. Je vous accorde que nous sommes ici dans un exemple atypique qui ne correspond pas aux scénarii moyens envisagés lors des études de dimensionnement de la grille tarifaire. L’objectif est une collecte tous les 2 à 3 semaines comme le rappelait la page 8 de l’Aire Cantilienne Info, en sa partie gauche.
Votre suggestion porte sur le remplacement des bacs par des sacs de petite taille (25 à 30 litres). Cette solution, si appropriée vous semble-t-elle, n’est toutefois pas concevable à grande échelle : multiplié par le nombre d’usagers potentiellement concernés, ce mode de présentation serait particulièrement chronophage en termes de temps de collecte et pénible pour les agents de collecte (répétition du port de charges, exclue par les services de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie).
Je la retiens néanmoins dans une forme à adapter.
Vous assurant de notre entier dévouement pour rendre le meilleur service au prix le plus juste, je vous prie de croire, Madame, en l’assurance de ma considération distinguée.
Corry NEAU
Vice-présidente en charge de
l’environnement
Commentaire de: Gibou Visiteur
On ne peut évidemment qu’être soucieux des conditions de travail des éboueurs - pardon, des « agents de collecte ».
Mais alors ?
La partie gauche de la page 8 nous exhorte à sortir la poubelle grise « le moins souvent possible ».
Faut-il s’inscrire dans les « scénarii moyens » et la sortir toutes les 2 à 3 semaines ou bien opter pour « un exemple atypique » monté en épingle et la présenter à la collecte tous les 2 à 3 mois ?
On s’y perd.
Espérons qu’ils donneront suite et résoudront au mieux ces contradictions en sachant trouver la « forme » idéale.
Commentaire de: Alain Mariage Visiteur
Ne pourrions nous imaginer la mise en place de benne à dépôt volontaire ?
Ouverture par badge d’identification.
2 ou 3 bacs dans une ville comme Coye pourraient suffire et répondre aux besoins ponctuels ou non.
Commentaire de: Alain Mariage Visiteur
Caillou
Gibou
A quand Hibou
:)
Avancons masqués …
Commentaire de: cantournet Visiteur
Ah le tri, la belle affaire!…
Et cette famille exemplaire de 6 personnes qui réduit ces déchets, trie avec la volonté manifeste du bien d’autrui, du bien commun…
L’analyse mathématique et singulière démontrera probablement que les fiches ne sont pas à jour…
Faisons un brin de calcul élémentaire tous ensemble: Une famille de 6, comporte selon les statistiques probablement 2 adultes et 4 enfants. Or si il est un fait avéré c’est celui du vieillissement de la population qui touche autant les parents que les enfants. Delà à déduire que ce miracle n’en est peut-être pas un, il ne faut être ni mathématicien, ni prix Nobel! Il est plus que probable que les enfants en grandissant aient simplement quitté le nid familial et que le container à un instant “t” se voit disproportionné. Car tout autant que l’analyse comportementale si vite louée, il serait bon de s’interroger sur la mathématique simple de cette équation. Non loin de moi l’idée de cautionner certaines incivilités, ou crier au loup mais je me prends à rêver probablement…
Alain, je comprends ton souhait et ton raisonnement rationnel, mais il est un fait avéré: l’homme n’est que peu rationnel dans son comportement de citoyen! Les communes ayant adoptés de telles pratiques, afin de réduire le coût et les nuisances écologiques réelles de la collecte individuelle se heurtent toutes aux mêmes problèmes: le peu de civilité des usagers…
En fois encore la République ne peut compter que sur notre raison, et bon vouloir et aucune solution ne semble en mesure de réellement impacter la qualité de nos déchets hors l’éducation, et cela prendra encore longtemps avant que nous puissions en tirer les vrais avantages!
je finirais cette intervention par un petit mot concernant la pollution lumineuse fort justement évoquée par Jacqueline, et dont nous souffrons tous, sans aucun avantage… Les statistiques sont formelles: la dépense et la gène n’apportent aucun confort: Point d’amélioration de la sécurité, nuisance purement inutile de l’espace commun, nous empêchant de profiter pleinement de la joie de vivre comme nous l’avons décidé dans un charmant petit village à la marge de la banlieue envahissante. Là encore le bon sens devrait l’emporter et décider d’éteindre par soucis de d’économie, d’écologie les lumières passées une certaine heure de la nuit nous permettrait sans aucun doute de jouir du paysage nocturne de bien meilleure façon et certainement de retisser du lien en observant ensemble le spectacle qu’offre gratuitement les étoiles…Mais peut-être es-ce là finalement le problème: concurrencer la débilité des programmes TV, limiter l’absorption de trop de publicité pour jouir du plaisir de converser, regarder, admirer, apprendre avec son voisin comme s’il n’était pas un inconnu!… Quel animal sommes nous devenus?