FABLES
d'après Jean de La Fontaine
Compagnie Tabola rassa
Mise en scène de Olivier Benoit
La salle est pleine ! Pleine de collégiens bruyants, remuants, piaillants. Ça va être difficile de ramener le calme dans cette ambiance de cour de récréation.
Dans la pénombre qui est descendue sur scène, un sac en plastique flotte dans l'air. Les enfants y voient-ils un fantôme ? Ils poussent de grands cris. Quand la musique s'installe, ils frappent dans leurs mains.
Deux comédiens entrent sur scène, pareillement habillés, interchangeables et peu à peu, malgré tout, le silence se fait, mais toujours précaire, les rires, les cris, les apostrophes étant toujours prêts à jaillir, parfois explicitement recherchés par les comédiens, parfois venant spontanément en réaction au spectacle.
Avec quelques accessoires, des tours de magie, des surprises, deux-trois pas de danse, des bruitages et des mimiques, divers gags et beaucoup d'implication personnelle, par une gestuelle inventive et toutes sortes de trouvailles, les deux comédiens vont faire revivre des animaux sous nos yeux et simultanément évoquer des caractères très humains : le poltron qui trouve toujours plus poltron que lui, le prétentieux, le vil flatteur, le cruel, le trompeur trompé… Les fables se succèdent, certaines très connues, et c'est juste un clin d'œil ; d'autres moins, et c'est un plaisir de les (re)découvrir. Car au milieu de leurs pitreries, les deux comédiens arrivent quand même à faire entendre quelques vers de La Fontaine.
Tour à tour danseurs, chanteurs, mimes, clowns ou marionnettistes, ils déploient toute une palette de talents jusqu'à la scène finale où, prenant pour prétexte Le chêne et le roseau, ils proposent un moment de spectacle purement visuel. Avec tonnerre de musique et éclairs éblouissants, l'orage se déchaîne détruisant tout sur son passage et laissant le plateau ravagé jonché de détritus.
Peut-on encore monter les Fables de La Fontaine, dans notre monde moderne, quand les espèces animales disparaissent les unes après les autres, quand le courant d'une onde pure est emprisonné dans une bouteille en plastique et quand la nature est ensevelie sous les amoncellements de déchets accumulés par les hommes ? Le spectacle s'ouvrait sur un sac en plastique comme flottant dans l'océan…
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2 commentaires
Commentaire de: Françoise Visiteur
Commentaire de: Laforga Visiteur
Ma classe a assisté au spectacle et a adoré : très bien rythmé et très comique. Bravo !
D’après le texte et les photos, on imagine un spectacle très inventif que des adultes auraient certainement eu plaisir à regarder.