Séisme
de Duncan Macmillan
Cie Théâtre du Prisme
Mise en scène de Arnaud Anckaert
Baby or not Baby ?
To be or not to be ?
Vivre ou survivre sur cette planète en perdition ?
That is the question...
Pourquoi donner la vie, encore une vie dans ce grouillement de questions qui assaillent qui enserrent qui étouffent comme les lianes d'une végétation que l'homme ne maîtrise plus ?
Deux êtres se posent, s'opposent, se rejoignent, se déchirent et s'aiment dans l'espace d'un carré blanc, dans le temps d'une vie comme s'ils concentraient entre eux et sur eux les questionnements d'une génération libre de faire et prisonnière de ses pensées.
Et puis l'enfant paraît ...et l'éternelle histoire recommence.
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Hadrien Volle, dans sceneweb.fr, salue avec justesse la nouvelle mise en scène de Séisme par Arnaud Anckaert à l’occasion du passage de la pièce à Avignon dans les locaux de L’Arthéphile.
La présentation de Séisme à Coye-la-Forêt a été à la hauteur de cette pièce exigeante et complexe. Bravo aux acteurs et au metteur en scène.
« L’Artéphile accueille la nouvelle mise en scène d’Arnaud Anckaert, Séisme de Duncan Macmillan. Un texte qui mélange amour, avenir et écologie, porté par un couple d’acteurs d’une justesse bouleversante, Mounya Boudiaf et Maxime Guyon. Jusqu’au 28 juillet à Avignon, puis en tournée.
F et H sont dans la queue d’IKEA, H partage à sa compagne son désir de paternité. Elle a besoin de réfléchir, beaucoup, trop ? Elle n’écoute pas ce qu’elle sent, seulement sa raison, du coup lui non plus n’est plus vraiment sûr de vouloir se lancer… Pourraient-ils continuer à avoir une vie sociale ? Et quel est l’impact carbone d’une telle décision ? Environ 7 ans d’allers retours quotidiens entre Londres et New York ! Peut-être qu’à ce prix là, il vaut mieux partir en vacances ! Puis la décision est prise, fécondation, fausse couche, séparation, retrouvailles, parentalité et disparition : tout est raconté en une heure de temps.
Dans la justesse de l’analyse amoureuse du couple moderne, à la fois intelligent et terriblement angoissé du monde de demain, on pense à Ring de Léonore Confino. L’écriture de Duncan Macmillan retranscrit tous les accidents dans les dialogues du couple, de la peur aux sarcasmes. D’autant que ce couple là a une bonne raison : la réflexion écologique est centrale dans le texte, la conscience de vivre sur une planète en perdition lancine l’esprit de ce jeune couple, miroir d’une génération.
La scénographie de cette aventure est simplissime – un fond blanc –, les changements de scènes, d’émotions, de situations, résident dans le jeu. Ils mènent si bien leur histoire que l’on n’est jamais perdu. Il y a autant d’humour que de tournures dramatiques. Une réussite rendue possible grâce aux deux acteurs géniaux qui la portent, notamment Mounya Boudiaf qui jongle entre les registres à merveille. Avec son partenaire, Maxime Guyon, ils provoquent le Séisme promis au spectateur, à grand renfort de rires et de pleurs.
Hadrien Volle – www.sceneweb.fr »