Le Vilain petit canard
Freddy Viau, le metteur en scène, a choisi un nid comme élément essentiel du décor. Un joli nid entouré d’étoffes mousseuses et dans lequel attendent trois beaux œufs, de bien gros œufs dont la coquille est un peu fendillée, teintée de rose. En attendant qu’ils s’ouvrent complètement, c’est la chanson qui entraîne l’auditoire vers le conte. James Grosguelin etFreddy Viau, drapés de longues robes dont les pans suggèrent les quatre saisons, rappellent que nous sommes avec l’histoire d’Andersen dans le cycle de la vie :
Pour tous les êtres de demain et d’hier
Rythment nos vies de façon régulière »
La cane couve… juchée sur un escabeau ! Jusqu’à ce que l’on entende les cric et les crac de rigueur. Avec impatience nous espérons les canetons… Le premier sera une première, toute de jaune emplumée. Elle s’appelle Jeanne. Le deuxième sera Ronchon nanti d’un bonnet bleu à pois blancs. Le troisième est tout gris. « Tu n’es pas pareil », lui dit-on bientôt quand il rencontre les autres volatiles au bord de la mare. Son père ne le reconnaît pas pour sien « Tu n’es qu’un bâtard, un nullard » ; sa mère l’aime, bien sûr, mais la reine des canards lui conseille de l’abandonner car il se fera battre par les autres canards. « Ah ! c’est si dur d’être parent quand votre enfant est différent ! » Bien douloureux, ce moment de l’abandon ; le jeune public est silencieux, inquiet sans doute.
Heureusement, de multiples aventures montreront alors que la vie est faite de découvertes et de rencontres qui vous éprouvent, vous transforment et vous grandissent : le colporteur qui offre à l’affamé des asticots, les chasseurs qu’il faut fuir – de pauvres oies sauvages en seront les victimes. Triste spectacle que ces oies de carton dont le cou pend lamentablement ! « Elles sont mortes », chuchotent les enfants dans la salle. Sans oublier le chien, le vent, le froid, la poule grise autoritaire… Le cygne si blanc et si brillant sera là bien sûr à la fin de l’hiver, quand notre canard aura vu passer toutes les saisons : « Petit, réveille-toi, c’est le printemps, je suis ton frère. »
Que de personnages dans ce spectacle ! Le jeu inventif des deux acteurs, les chansons, la surprise des accessoires semblent avoir ravi les enfants qui ont quitté la salle heureux.
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Merci à toute l’équipe du Festival. Nous avons été formidablement bien accueilli. Un très bon souvenir…
Bien amicanardment,
Freddy VIAU