Un inspecteur vous demande, de J.B. Priestley
 Et l’enquête démarre menée par un inspecteur de police pince-sans-rire et sûr de lui, Serge Vinson très convaincant dans le rôle. Avec flegme et assurance, il avance ses atouts et disperse les certitudes de cette famille anglaise, bourgeoise et nantie, les Birling. Nous sommes en 1912, la bourgeoisie et l’aristocratie restent agrippées à leurs privilèges, leurs usines, leurs terres, leurs profits, leurs titres. Bien sûr, après le dîner, en buvant du porto, on parle un peu des grèves - rien d’inquiétant, il suffit de se débarrasser des meneurs - de la guerre aussi. Mais non, « il n’y a pas le moindre risque de guerre » affirme le chef de famille, dont Pierre Debert assume parfaitement le ridicule, la rigidité et l’aveuglement. Ghislaine Marasca est efficace dans le rôle de l’épouse à collier de perles qui se distrait dans un comité de bienfaisance et se réjouit du futur mariage de sa fille à un riche aristocrate, à qui Jean Truchaud prête onctuosité et bonnes manières.
Et l’enquête démarre menée par un inspecteur de police pince-sans-rire et sûr de lui, Serge Vinson très convaincant dans le rôle. Avec flegme et assurance, il avance ses atouts et disperse les certitudes de cette famille anglaise, bourgeoise et nantie, les Birling. Nous sommes en 1912, la bourgeoisie et l’aristocratie restent agrippées à leurs privilèges, leurs usines, leurs terres, leurs profits, leurs titres. Bien sûr, après le dîner, en buvant du porto, on parle un peu des grèves - rien d’inquiétant, il suffit de se débarrasser des meneurs - de la guerre aussi. Mais non, « il n’y a pas le moindre risque de guerre » affirme le chef de famille, dont Pierre Debert assume parfaitement le ridicule, la rigidité et l’aveuglement. Ghislaine Marasca est efficace dans le rôle de l’épouse à collier de perles qui se distrait dans un comité de bienfaisance et se réjouit du futur mariage de sa fille à un riche aristocrate, à qui Jean Truchaud prête onctuosité et bonnes manières. 

 En quoi le premier serait-il concerné par le second ? Pour obtenir une réponse, il faut que l’inspecteur - qui n’en est pas un ! - soulève le couvercle de la boîte où se cachent les forfaitures du quotidien et accule chaque membre de la famille à l’aveu d’une responsabilité. Mais les pions noirs de l’échiquier, immobiles, se cramponnent à leur vieux monde, tandis que la jeunesse d’avant 1914 est prête à se libérer du carcan du XIX° siècle… Gladys, interprétée par Adélie Germain, bien gracieuse dans sa robe blanche, ose s’exprimer et désobéir. Son frère Eric – dont Kristen Josse dit bien les tourments – parle de liberté  et de travail pour tous. Ils ne savent pas encore que leur génération sera bientôt sacrifiée.
En quoi le premier serait-il concerné par le second ? Pour obtenir une réponse, il faut que l’inspecteur - qui n’en est pas un ! - soulève le couvercle de la boîte où se cachent les forfaitures du quotidien et accule chaque membre de la famille à l’aveu d’une responsabilité. Mais les pions noirs de l’échiquier, immobiles, se cramponnent à leur vieux monde, tandis que la jeunesse d’avant 1914 est prête à se libérer du carcan du XIX° siècle… Gladys, interprétée par Adélie Germain, bien gracieuse dans sa robe blanche, ose s’exprimer et désobéir. Son frère Eric – dont Kristen Josse dit bien les tourments – parle de liberté  et de travail pour tous. Ils ne savent pas encore que leur génération sera bientôt sacrifiée.
Sous couvert d’une intrigue policière bien menée et divertissante – le public a été sensible au ton humoristique de l’inspecteur et s’est amusé de ces bourgeois qui ne doutent jamais -,  la pièce avance une réflexion grave sur les notions de responsabilité et de solidarité. Elle montre un monde qui bascule et qui n’en finit pas de basculer… jusqu’en 1945 où elle a été jouée pour la première fois. Beau sujet pour une clôture de festival, que les spectateurs ont chaleureusement applaudi, heureux de cette représentation qui mélange savamment les genres.


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Bravo à toutes et à tous.