CARMENSEITAS
D’Edmonde Franchi
Par la Compagnie Cocktail Théâtre
Mise en scène : Agnès Régolo
Rafraîchissant ! C’est le mot qui me vient à l’esprit après avoir vu « CARMENSEITAS ».
C’est une pièce généreuse qui entraîne, tout en douceur, le spectateur vers ce monde où les gens disent les choses simplement.
Nous comprenons ce que veulent dire les mots, Humanité, Bonté, Lutte, Générosité. « La vox populi », est ici vraie, sincère et honnête. Elle est en plus agrémentée d’un petit accent provençal qui n’est pas sans rappeler Pagnol. Il est vrai que cette troupe composée de cinq comédiennes vient de Marseille.
Il n’est pas nécessaire d’être une ou un spécialiste de théâtre pour comprendre ce que cette truculente comédienne et auteur Edmonde Franchi a voulu nous transmettre : témoigner du monde ouvrier, mettre en lumière les sans grades, les laissés-pour-compte de l’industrie, ceux qui pourtant travaillent, fabriquent de leur mains, créent, façonnent chaque seconde des œuvres durables ou éphémères.
Dans cette pièce il s’agit d’ouvrières cigarières de la Manufacture de tabac de la Belle de mai à Marseille. Une appellation si jolie où la vie s’est manifestée de différentes façons mêlées de rires et de pleurs, de joies et de peines, de sueur et de sang , de chants aussi.
Ce chant qui accompagne chaque scène. Il ponctue, au fil des années, les évolutions de cette Manufacture de tabac qui irrémédiablement fermera ses portes, comme beaucoup de nos usines en France. La voix de Michèle Fernandez nous caresse ; elle est comme un pansement sur les vies meurtries, blessées, mais toujours fières de qu’elles sont. Les femmes premières victimes de ce grand chambardement industriel… ne sont-elles pas l’avenir de l’homme ?
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