De MANON MOREAU

Par Eltho Compagnie

Mise en scène : Elise Chatauret

La plaie est profonde, durable, douloureuse et chacun panse comme il le peut, mais ne cicatrisera jamais malgré les années. C’est la guerre, la guerre entre frères et soeurs. C’est, c’était l’Espagne. Mais ce pourrait être …il suffit d’ouvrir l’oeil, ce pourrait être juste à coté de nous. Le devoir de mémoire, le devoir de ne pas oublier ou la nécessité de savoir ? Chacun a-t-il le droit de ne pas oublier à sa manière ?

Sur scène, le noir et les lumières, l’ocre du sol et le champ vert, cet arbre qui ne porte plus la vie mais protège de son ombre la mémoire enfouie, la sobriété du décor, la solitude du violoncelle, la douceur ou la violence et la justesse des voix féminines et masculines : par tout cela, Elise Chatauret nous imprègne de cette atmosphère de souffrance toujours refoulée, de suspicion, de secret, de mort, pour nous faire comprendre le besoin de savoir ce que son sang est devenu.

Tant ou temps de silence, tant de non dit, tant de « c’est ainsi » enfin levés pour que chacun dans sa blessure retrouve la vie, l‘honneur d‘un proche. Par des mots de tous les jours, Manon Moreau nous enveloppe de cette atmosphère.
Aujourd’hui, hier, le présent, le passé renaissent, avec la lutte de ces femmes pour gagner la frontière la lumière, la vérité, l’eldorado, quel eldorado ? Lutte pour vivre, lutte pour connaître la vérité, le présent le passé se mélangent, histoire d’avant ; l’histoire impacte notre quotidien avec violence au détour du chemin.

« Où vas-tu Pedro » même en ces derniers instants de vie, Pedro avec grande douceur, rendue parfaitement par une voix féminine, tente d’écarter du spectacle de la tuerie la jeune fille.