49° Salon des Beaux-Arts
Samedi 22 novembre 2014
La tradition du vernissage a été renouvelée avec bonheur cette année, puisque Pierre Vallod, organisateur de ce 49° Salon des Beaux-Arts et président de l’association du même nom, présentait deux invités d’honneur, Strait, artiste peintre, et Guy Geymann, sculpteur. Une foule très dense se pressait dans la salle Claude Domenech du centre culturel pour assister à l’événement et découvrir dans un seul regard sur le plateau deux œuvres très différentes.
Artiste peintre lui-même, ancien enseignant à l’École nationale des arts appliqués, Pierre Vallod aime, à l’occasion du vernissage, rendre hommage aux artistes par une présentation de leurs œuvres. En même temps, il invite le public à « voir » la singularité de chacun, à découvrir ce qui, pour le profane, resterait peut-être caché ou obscur, tout au moins non formulé. Strait et Guy Geymann sont à ses côtés, leur modestie sans doute mise à mal par les éloges !
C’est le Salon des contrastes : Strait est la jeunesse audacieuse, non-conformiste avec ses locks et ses jeans, le regard clair et souriant, épaules massives, il se remarque.
Guy Geymann, la renommée, il l’a déjà dit Pierre Vallod, admiratif de celui « qui a fréquenté les ateliers d’Etienne Martin, de César et de Chavenet ». Il se tient donc bien sagement sur l’estrade en costume sombre. On pourrait oublier qu’il est là. Seules les moustaches en pointe parlent un peu, note d’espièglerie qui se lit aussi dans le regard vif !
Mais les sculptures s’imposent, leurs lignes pures saisies dans un seul regard, les silhouettes féminines en bois blond s’avancent sur les couleurs jaillissant des tableaux de Strait. L’œil s’attarde sur les lignes et les teintes chaudes des bois présentés, le frêne clair du « Grand Z’oiseau », le cèdre de « La fille du Mékong » ou le noyer flammé de « l’Africaine ». Le Président parle avec justesse de « puissance, d’élan, d’envol et de tendresse ». Guy Geymann répond qu’il sculpte depuis quarante-cinq ans et que ses premières œuvres d’enfance en pâte à modeler, retrouvées dans une malle du grenier, avaient déjà des surfaces lisses et dépouillées. « Je travaille avec le bois, la pierre, le bronze ou des matériaux composites, mais ce que je préfère, c’est le bois. Je n’abats surtout pas les arbres ! J’utilise des bois perdus, ceux d’arbres déracinés, des morceaux de charpente en chêne laissés sur les chantiers. »
Pour présenter Strait, Pierre Vallod rappelle d’abord qu’il fut élève à l’Ecole des arts appliqués, et que son chemin d’artiste est parti des graffiti, rejoignant le mouvement des graffeurs, celui du street art. Artiste complet qui s’intéresse à la musique, au dessin, à la couleur, emploie aussi bien l’aérosol que le pinceau. Les couleurs éclatent sur le fond de la scène, à l’arrière des sculptures de Geymann. C’est un univers traversé par des forces cosmiques, un univers en mouvement où les fonds marins donnent le vertige, où les volcans versent leurs laves. La ligne dit le geste large de l’artiste, elle enveloppe, elle s’élance. C’est en cela que se rejoignent le sculpteur et le peintre. La recherche de la ligne.
Strait remercie, avec chaleur et naturel, Pierre Vallod de l’avoir invité à ce 49° Salon : « Mon rêve d’enfant continue. Je donne des cours pour les enfants et je leur dis toujours qu’il faut croire en ses rêves. »
François Deshayes assiste à son premier vernissage du Salon des Beaux Arts, en tant que maire. Il dit pourtant être venu au Salon depuis sa jeunesse, ayant eu le bonheur d’exposer, alors que Mme Wolfer était la présidente, deux dessins à l’âge de huit ans dans le préau de l’école ! « Le Salon a acquis maintenant une grande renommée et reçoit des invités de marque. Strait a d’ailleurs eu l’an passé le Prix de la Municipalité, ce qui a peut-être favorisé sa carrière. Je salue Pierre Vallod et son équipe de bénévoles. Je connais votre inquiétude pour les années à venir, mais la municipalité vous soutiendra le mieux possible. Vous aurez l’an prochain une nouvelle salle et j’espère qu’elle répondra à vos attentes. »
L’heure est venue pour le président de l’association de remettre les prix à différents exposants :
Prix de la municipalité à André Sallon, de Valmondois qui expose deux toiles : « Regards sur l’Atlas » et « Le repos ».
Prix du Salon à Robert Bass, de Montmorency qui expose « Jérusalem » et « Nomophobie »
Prix du Jury à Adèle Bessy, d’Achères, pour « Victripharus »
Prix de peinture à Michel Jamet, de Montreuil sous Bois, pour « Calanques de Marseille en hiver » et « Calanques de Marseille à midi »
Prix de pastel à Laurent Chantraine, dit Cantarana, de Livry-Gargan, pour « Le vent courbe les joncs sur le rocher superbe », « Partout le mouvement incessant et divers dans le cercle éternel des formes fugitives » et « La vague en ondulant vient dormir sur le bord »
Prix de sculpture à Alex Labejof, d’Epiais-les-Louvres pour « Viaggio-Momento » et « Dire piu »
Tous se retrouvent sur le plateau, chaleureusement applaudis. La salle est comble, surchauffée et le buffet généreusement offert par l’association sera le bienvenu !
Rendez-vous le lendemain quand la salle sera offerte à celui qui, dans le silence et la paix, voudra prendre le temps d’aller et de venir entre les toiles… mêlant ses pensées à celles des artistes. Soixante-douze créateurs attendent le promeneur…
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2 commentaires
Commentaire de: GAILLARD Visiteur
Oui l’article était très intéressant…J’ai beaucoup aimée…
Merci à Madame Barnier pour ce magnifique reportage et pour toutes ses belles photos du Salon des Beaux Arts qui nous font revivre quelques moments d’émotions avec un régal qui n’aurait pu être sans son talent et sa gentillesse…
Commentaire de: Marie Louise Membre
Merci beaucoup. C’est un réel plaisir de travailler avec toute l’équipe de votre association. Nous étions deux pour ce reportage, et les peintres ont volontiers accepté les entretiens, les photos… N’oublions pas notre webmaster qui se charge de mettre en ligne textes et photos avec un soin particulier pour la mise en page. Ainsi, au fil des ans, nous gardons quelques souvenirs de ces Salons… A bientôt! Au 50ème!