LES CAVALIERS (2)
ne cavalcade de tabourets fringants,
Des chants de gorges sombres,
Du sang et de l’encens,
Et la victoire sublime de la vertu sur la vie.
Une longue histoire d’hommes qui sombrent
Dans la misère et la furie,
Et la victoire stupide de la folie sur la vie.
La nuit des temps fait de l’ombre
Et cache le déshonneur et la honte des vengeances inassouvies.
La femme n’est qu’un petit moment de présent
Qui n’attire que mépris pour la vie qu’elle défend.
Pour ces hommes de tous les bouts du monde,
Ces hommes centaures et sans amour,
Ces hommes qui courent derrière le prix de leur liberté,
Ce soir-là, c’était une jambe humaine, telle une patte de lapin, un gri-gri,
Ce soir-là aussi, pour les acteurs épuisés et ravis,
C’était le chant des applaudissements
Pour une petite victoire du théâtre sur la vie.
Les cavaliers d’aprèsJoseph Kessel - Atelier Théâtre Actuel - Mise en scène : Eric Bouvron et Anne Bourgeois (samedi 16 mai 2015)
PARTAGER |
2 commentaires
Commentaire de: Jacqueline CHEVALLIER Visiteur
Commentaire de: Marie Louise Membre
Bravo Jacqueline pour avoir pris le temps de commenter ce spectacle qui était une merveille. Et le débat qui a suivi était passionnant. Écouter Khalid parler des sons, de son approche des chevaux … Entendre Éric Bouvron parler des peuples qu’il découvre et côtoie plusieurs mois dans ses voyages. Une profonde humanité.
On aurait dit qu’on serait en Afghanistan.
Ce soir, on était au théâtre comme des enfants dans leurs jeux. Complètement captivés, emportés ailleurs. On faisait “comme si", et on y croyait… Un tapis, un turban, des fumées d’encens, et on était “vraiment” aux confins de l’Asie centrale. Foin du réalisme, place à l’imaginaire ! Un tabouret pour évoquer la tête d’un cheval, un deuxième tabouret pour figurer la monture qui emporte les corps exultants dans un galop frénétique ou ramène dans les montagnes désertiques les corps exténués. Un bruiteur en direct pour qu’on entende le pas du cheval, les hurlements des bêtes sauvages, le vent dans la plaine et le bruissement de la nature dans les gorges montagneuses, le chant des hommes et leur désespoir. On y était. Magie du théâtre !
Immense talent partagé des comédiens, du musicien-bruiteur-chanteur et du créateur de lumières. Merveilleuse inventivité des metteurs en scène pour nous faire le récit de ce conte cruel et barbare.
Et le cheval était tellement vivant sur scène qu’il a osé venir saluer à la fin avec les comédiens, et on y croyait encore !