MÉMOIRES D’HADRIEN (2)
On t’a quand même entendu,
Marguerite !
On a tendu l’oreille,
Les belles notes rondes de tes idées carrées
S’y sont quand même déposées.
Ce soir, elle était belle, il était beau,
Et il y avait cet extraordinaire vieux grand nabot.
On manquait quand même un peu d’air.
Entre les grands airs des grands acteurs,
On cherchait sa respiration.
Le tragique vous serrait à la gorge,
Mais l’humanité,
Encore une fois, n’était pas là.
On a tendu l’oreille,
Et contemplé la beauté,
Et on a entendu quand même
Les petites musiques de Marguerite
Ecrites du fin fond de son passé,
Qui nous parlaient de notre avenir.
Et puis, on a eu envie de relire
Les mémoires d’Hadrien,
Et ça, Marguerite, c’est bien.
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Ni Marguerite, ni Antoine, ni Hadrien…
On n’entendait à peu près rien et on ne comprenait pas grand chose. Une fois de plus se vérifie cette vérité rarement admise : en société, il est moins handicapant d’être aveugle que d’être sourd, ne rien voir ne vous isole pas ; ne rien entendre vous enferme dans votre solitude…
Au théâtre, c’est pareil.
Quelques-uns se sont réfugiés dans le sommeil.